Desportes et la peinture animalière au XVIIIe siècle : un regard naturaliste au service du pouvoir royal

Biographie succincte d’Alexandre-François Desportes

Né à Champigneulle en 1661, Alexandre-François Desportes se forme d’abord à la peinture religieuse et au portrait. Mais c’est au contact de la cour de Louis XIV qu’il oriente son art vers la peinture animalière et les scènes de chasse. Il devient rapidement le peintre attitré des chasses royales, réalisant de nombreuses œuvres pour les appartements de Versailles, Marly et Fontainebleau. Il est reçu à l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1699, avec une œuvre de réception intitulée Chiens et gibiers, aujourd’hui conservée au musée du Louvre. Il meurt en 1743, laissant une œuvre prolifique et influente.

Un style au croisement de l’art et de la science

Une observation naturaliste

Desportes se distingue de ses contemporains par son sens aigu de l’observation. Ses animaux, qu’il s’agisse de chiens, de cerfs ou d’oiseaux, sont représentés avec un réalisme saisissant. Il prend soin de noter les postures, les textures de pelage, les regards. Cette approche, quasi scientifique, s’inscrit dans un contexte plus large d’intérêt pour la nature au siècle des Lumières. Elle confère à ses œuvres une valeur documentaire, tout en servant une esthétique de la précision.

La mise en scène du pouvoir

Les tableaux de Desportes ne sont pas de simples études animalières. Ils participent d’un discours politique : celui de la majesté royale. Les scènes de chasse, les trophées de gibier, les chiens de meute sont autant de symboles du contrôle de l’homme – et en particulier du roi – sur la nature. En cela, Desportes contribue à la construction d’une iconographie du pouvoir, où l’ordre naturel reflète l’ordre monarchique.

Matériaux et techniques utilisés

Desportes travaille principalement à l’huile sur toile. Il excelle dans le rendu des matières : la brillance d’un pelage, la douceur d’une plume, la rugosité d’un bois de cerf. Il utilise des formats variés, allant du petit tableau de cabinet au grand décor mural. Ses compositions sont souvent équilibrées, avec une attention particulière portée à la lumière et aux arrière-plans paysagers.

La cote de Desportes sur le marché de l’art

Estimation et valeur des œuvres

Les tableaux de Desportes sont aujourd’hui recherchés par les collectionneurs, notamment pour leur qualité d’exécution et leur intérêt historique. Les prix varient en fonction de la taille, du sujet, de l’état de conservation et de la provenance. Une œuvre de grand format avec une provenance royale peut dépasser les 300 000 €. À titre d’exemple, une toile intitulée Nature morte au chien et au gibier a été adjugée 370 000 € chez Sotheby’s Paris en 2018 (lot 27). Pour des œuvres plus modestes, comme des études de chiens ou de gibiers, les estimations oscillent entre 20 000 € et 80 000 €.

Résultats de ventes récents

• Christie’s Paris, 2019, Chien de chasse et faisan, huile sur toile, 65 x 80 cm, adjugé 92 500 € (lot 45).
• Artcurial, 2021, Nature morte au lièvre, huile sur toile, 50 x 70 cm, adjugé 48 100 € (lot 112).
• Bonhams Londres, 2022, Deux lévriers dans un paysage, huile sur toile, 90 x 120 cm, adjugé 210 000 € (lot 63).

Ces résultats montrent une stabilité de la cote de Desportes, avec un intérêt croissant pour les œuvres bien conservées et documentées.

Desportes et ses contemporains : une école animalière française

Desportes s’inscrit dans une tradition de peinture animalière française qui trouve ses racines au XVIIe siècle avec Nicasius Bernaerts, dont il fut l’élève. Il précède Jean-Baptiste Oudry, qui poursuivra cette veine animalière au XVIIIe siècle avec un style plus décoratif. L’école française se distingue par son souci du détail et son ancrage dans les commandes de cour. Elle se différencie de la peinture animalière flamande, plus fantaisiste, et de la tradition anglaise, centrée sur le portrait de chevaux et de chiens.

Pourquoi faire estimer une œuvre de Desportes ?

Posséder une œuvre attribuée à Desportes ou à son atelier peut susciter de nombreuses interrogations. Est-elle authentique ? Quelle est sa valeur sur le marché actuel ? Est-elle en bon état de conservation ? Une expertise rigoureuse est indispensable pour répondre à ces questions. Elle permet de situer l’œuvre dans le corpus de l’artiste, d’en évaluer l’intérêt artistique et historique, et d’en estimer le prix potentiel en vente aux enchères. Chez Fabien Robaldo, nous réalisons des expertises d’œuvres anciennes, notamment de peinture animalière du XVIIIe siècle, avec rigueur et transparence.

Conclusion

Alexandre-François Desportes occupe une place centrale dans l’histoire de la peinture animalière française. Son œuvre, à la fois naturaliste et politique, témoigne d’un art au service de la monarchie, mais aussi d’un regard précis sur le monde vivant. Le marché de l’art continue de valoriser ses tableaux, en particulier ceux bien documentés. Si vous possédez une œuvre attribuée à Desportes ou à son cercle, n’hésitez pas à demander une estimation gratuite auprès de Fabien Robaldo.

FAQ – Desportes et la peinture animalière