Les indications ci-dessous sont informatives et reposent sur des ventes publiques documentées. Elles n’engagent pas de conclusion définitive sur une pièce donnée. Une expertise complète tient compte de l’originalité, du support, de la fraîcheur des couleurs, de la qualité d’exécution, des inscriptions, de la provenance et du contexte récent des enchères. Pour un avis circonstancié et rapide, sollicitez une estimation gratuite auprès de Fabien Robaldo au sein de MILLON.

Biographie 

Né à Bordeaux en 1883 et décédé à Aix-en-Provence en 1973, François Maurice Roganeau suit une formation à l’École des beaux-arts de Bordeaux, puis à Paris dans les ateliers de Jean-Léon Gérôme et Gabriel Ferrier. En 1906, il obtient le premier grand Prix de Rome en peinture et le second grand prix en sculpture. Entre 1907 et 1911, il séjourne à la Villa Médicis. Il entame parallèlement une carrière d’illustrateur, notamment pour l’éditeur Henri Laurens, et développe une pratique de sculpteur. Il expose au Salon des artistes français en 1912 où il est récompensé. En 1917, il conduit la réfection à l’identique du plafond du Grand Théâtre de Bordeaux. En 1929, il prend la direction de l’École des beaux-arts de Bordeaux et occupe ce poste jusqu’en 1958. Il est nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1932. Sa production tardive montre une attention croissante aux sujets basques, qu’il représente par des vues portuaires, des scènes de marché et des paysages.

Style de l’artiste

Roganeau est un peintre formé par l’académisme fin XIXe et par l’enseignement des grands ateliers parisiens. Sa grammaire visuelle est structurée par le dessin, l’organisation classique de la composition et une palette lisible. Dans ses vues du Pays basque, il privilégie des plans clairs, des contrastes mesurés et des harmonies sobres. Le rendu des volumes est assuré par des transitions calmes plutôt que par des effets brusques. Les figures et les architectures s’inscrivent dans un espace cohérent sans surcharge. L’économie de matière domine, surtout sur panneaux. L’ensemble produit des images immédiatement lisibles, adaptées aux attentes du public régionaliste des années 1920 à 1950 et à la commande décorative. Dans l’illustration, il applique une ligne précise, des aplats organisés et une mise en page soignée.

Techniques, matériaux, périodes

Huile sur toile et huile sur panneau constituent l’essentiel de la peinture de chevalet. Les formats moyens sont fréquents et correspondent à une pratique régulière du motif régional. Les panneaux bois, souvent pour les vues basques, favorisent une touche maîtrisée et un séchage rapide propice au travail sur le vif. Les toiles apparaissent davantage sur les sujets au traitement plus ample. Les dessins au fusain et à la pierre noire sont nombreux pour saisir silhouettes, paysages et architectures. Les aquarelles et gouaches servent soit d’études préparatoires, soit de compositions autonomes. L’illustration s’appuie sur des techniques d’estampe et de reproduction éditoriale. La période 1906-1911 correspond à l’Académie de France à Rome, avec des compositions d’histoire et de figures. Les années 1910 voient les interventions décoratives et la restauration patrimoniale. Des années 1920 aux années 1950, la production régionaliste se développe avec des vues de Ciboure, Saint-Jean-de-Luz, Pasajes, Fontarabie et des scènes de marché. Les panneaux décoratifs de grande dimension sont plus rares et relèvent de commandes publiques ou d’ensembles spécifiques.

Analyse du marché typologies, cote, valeur, facteurs déterminants

Typologies recherchées

Le segment le plus dynamique regroupe les vues du Pays basque. Les quais, ports et maisons traditionnelles, identifiés et légendés, concentrent la demande. Les scènes de marché animées et les vues de bourgs Saint-Jean-Pied-de-Port, Ciboure, Guéthary, Pasajes et Fontarabie suscitent une concurrence accrue. Les paysages landais dunes, pins, chemins sableux présentent une demande régulière mais moins soutenue que les sujets portuaires. Les natures mortes affichettes, bouquets, fruits se positionnent plus bas. Les dessins, gouaches et études offrent un point d’entrée accessible pour les amateurs et permettent d’échantillonner la main de l’artiste à moindre coût.

Fourchettes de valeur et amplitude

La dispersion des prix s’explique par l’écart qualitatif entre une étude et une composition aboutie, et par la différenciation forte entre sujets. Les huiles de qualité, signées, situées et de format moyen se placent régulièrement entre 3 000 et 6 000 EUR lorsque la composition réunit architecture, perspective et animation. Des résultats autour de 4 000 à 5 500 EUR sont observés pour des vues portuaires représentatives. Des huiles plus petites ou plus simples se situent plutôt entre 800 et 1 500 EUR. Les natures mortes bien composées se négocient souvent dans une tranche 300 à 900 EUR. Les gouaches et aquarelles abouties se situent la plupart du temps entre 200 et 600 EUR, quand les études rapides peuvent rester autour de 100 à 300 EUR. Les estampes restent à des niveaux modestes, souvent sous 150 EUR. Les grands décors, par leur rareté et leur format, exigent une étude dédiée afin d’anticiper la stratégie de présentation et d’évaluation.

Facteurs déterminants de la valeur

Le sujet motive en premier lieu l’appétence des enchérisseurs. Les vues nommées Guetaria, Pasajes, Ciboure, Fontarabie ont un effet positif. La signature et la mention de lieu renforcent la confiance. Le format moyen, permettant un accrochage aisé, est recherché. La qualité d’exécution se lit par la structure du dessin, l’équilibre des plans et la présence de détails architecturaux lisibles. La provenance claire, idéalement documentée, appuie la valeur. La rareté d’un motif ou d’un ensemble décoratif complète ces facteurs. Enfin, le contexte conjoncturel du marché régional et la visibilité locale influent sur la dynamique des enchères.

Signatures, inscriptions, titres

Les œuvres sont généralement signées François Maurice Roganeau, F. M. Roganeau ou par un monogramme F.M.R. Des inscriptions de lieu apparaissent souvent sur les vues basques. Les titres usuels renvoient à des localisations précises par exemple “Quais de Ciboure”, “Fontarabie”, “Pasajes”, “Guetaria”. Pour les œuvres décoratives, des mentions relatives au programme ou à l’édifice peuvent figurer au revers.

Analyse technique de la thématique matériaux, périodes, écoles, caractéristiques

Matériaux :

Les huiles sur panneau dominent pour les sujets basques. Le panneau permet une touche serrée et précise, adaptée à l’architecture littorale et aux perspectives de quais. Les toiles interviennent pour des compositions plus aérées ou de plus grand format. Les œuvres sur papier se répartissent entre études rapides au fusain et gouaches plus construites, parfois rehaussées. Les estampes et travaux d’illustration relèvent d’une démarche éditoriale et répondent à des contraintes de reproduction.

Périodes :

La période romaine instaure un socle académique. Les années 1910 mettent l’artiste au contact de chantiers patrimoniaux. Les années 1920 à 1950 voient l’ancrage régionaliste, avec une fréquence élevée d’œuvres consacrées au Pays basque et aux Landes. Les sujets tardifs confirment cet ancrage avec un répertoire stable de ports, quais et bourgs.

Écoles et environnement artistique :

Roganeau s’inscrit dans une continuité académique issue de Bordeaux et de l’École des beaux-arts de Paris. Il partage avec d’autres peintres régionalistes du Sud-Ouest une attention au site et à l’architecture civile. L’héritage du dessin académique structure sa manière. Cette filiation favorise une lecture claire de ses œuvres et explique la constance du marché local.

Caractéristiques constantes :

Le dessin guide la composition. Les lignes de fuite organisent les vues portuaires. L’animation humaine reste mesurée et sert l’identification du lieu. Les palettes sont sobres, avec des accords clairs facilitant la lisibilité. Le geste privilégie la précision à la virtuosité apparente. L’ensemble soutient une identité immédiatement reconnaissable pour les amateurs du corpus régionaliste.

Marché des enchères résultats publics sélection

• Cote Basque Enchères, 26 octobre 2024, lot 371, “Vue de Pasajes”, huile sur panneau, adjugé 5 500 EUR.
• Cote Basque Enchères, 26 octobre 2024, lot 372, “Quais de Ciboure avec maison Ravel”, huile sur toile, adjugé 4 400 EUR.
• Cote Basque Enchères, 28 avril 2019, lot 436, “Le Marché de Saint-Jean-Pied-de-Port”, huile sur panneau, adjugé 4 000 EUR.
• Briscadieu Bordeaux, 26 juin 2024, lot 154, “Fontarabie”, huile sur panneau, résultat 900 EUR hors frais.

Conclusion sollicitez une estimation gratuite

Le corpus de François Maurice Roganeau présente un marché cohérent centré sur les vues du Pays basque. Les meilleurs résultats concernent des huiles signées et situées, de format moyen, à composition claire. Les natures mortes, dessins et gouaches constituent des segments plus accessibles. Chaque œuvre doit être examinée individuellement. Pour positionner au mieux la valeur de votre tableau, dessin, gouache ou estampe, confiez l’étude à Fabien Robaldo. Vous obtenez une estimation gratuite argumentée et rapide, adossée à l’analyse des ventes publiques et à l’expertise au sein de MILLON.

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