Tableau récapitulatif des valeurs observées par grandes catégories

Ces fourchettes traduisent la valeur observable en ventes publiques récentes pour des œuvres d’attribution et d’authenticité cohérentes. Elles ne remplacent pas une expertise individuelle. La valeur réelle dépend de la qualité précise de la pièce, de sa période, de ses dimensions, de son sujet, de son historique et de son état de présentation. Une estimation gratuite par Fabien Robaldo permet d’affiner ces repères.

Biographie factuelle

Ho Huu Thu naît en 1940. Il se forme au Collège national des Beaux-Arts de Saïgon, aussi référencé comme Collège des Beaux-Arts Gia Dinh. Il y obtient son diplôme en 1964 et y enseigne ensuite les arts plastiques. Il participe au mouvement actif de la Young Artists Association à Saïgon dans les années 1963-1974. Il devient membre de l’Association des Beaux-Arts de Ho Chi Minh Ville et de l’Association des Beaux-Arts du Vietnam.

Il revendique une écriture personnelle de la laque, qualifiée par lui de “Vietnamese Son Ta”, reposant sur les résines traditionnelles locales et sur une grammaire visuelle spécifique. Sa carrière est rythmée par des expositions personnelles et collectives au Vietnam et à l’international, dont des présentations à Saïgon dès 1972, puis en Asie et en Europe dans les années 1990. Son œuvre circule dans des collections privées et publiques, notamment au Vietnam et à Singapour. Le peintre reçoit plusieurs distinctions, dont une médaille d’argent en 1960 lors d’un concours ESSO et un second prix au concours national des Beaux-Arts en 1990. Il s’éteint le 9 septembre 2024, à l’âge de 84 ans. Ces données biographiques sont cohérentes avec les notices institutionnelles et les présentations de galeries spécialisées. Elles permettent d’ordonner les périodes de production et d’éclairer les évolutions stylistiques notables.

Style de l’artiste

Le vocabulaire visuel de Ho Huu Thu est figuratif et stylisé. Les figures féminines dominent, souvent isolées ou en duo, parfois associées à des oiseaux, des chevaux, des instruments de musique ou à la fleur de lotus. Les volumes sont simplifiés, l’espace est aplani, la perspective volontairement réduite. Les compositions privilégient des rythmes de lignes courbes et des agencements frontaux qui guident le regard vers le visage ou les mains. Les fonds sont construits en champs chromatiques lisses, parfois modulés par des rehauts métalliques en laque. Les contours nets et la stabilité des postures assurent une lisibilité immédiate.

La gamme colorée se concentre sur des rouges profonds, bruns laqués, verts sourds et dorés, avec des équilibres contrastés pour souligner les silhouettes. Les motifs symboliques récurrents comme la lune, les lotus ou les oiseaux structurent la narration visuelle et marquent l’identité de l’artiste. Cette écriture se retrouve avec des nuances variables sur laque, huile et acrylique. Le style se caractérise enfin par une cohérence de signature et de titrage. Les titres anglophones apparaissent dans certaines ventes et accrochages, par exemple “Woman”, “Eternal Bond” ou “Chiem”, ce qui facilite la traçabilité du corpus dans les catalogues internationaux.

Techniques, matériaux, périodes

Laque sur panneau :

Ho Huu Thu explore la laque traditionnelle vietnamienne, basée sur la résine “son ta”. La superposition de couches, polies et parfois enrichies de feuilles métalliques ou d’incrustations, produit des surfaces denses et réfléchissantes. L’artiste emploie des formats variés, du panneau de 40-60 cm aux constructions supérieures. La laque lui sert à accentuer la frontalité, à installer des champs de couleur homogènes et à souligner les silhouettes par des contrastes de matière. La présence de dorures, d’œuf broyé ou de nacre peut apparaître selon les pièces. Les signatures sont généralement intégrées au revers ou en partie basse du panneau.

Huile et acrylique sur toile :

Parallèlement, Ho Huu Thu travaille la toile, souvent en 73 x 60 cm, 100 x 100 cm ou 100 x 150 cm. L’huile offre une modulation douce des transitions de couleur, tandis que l’acrylique favorise des aplats nerveux. Les thèmes restent identiques, centrés sur la figure féminine, la nature stylisée et des attributs symboliques. Les œuvres des années 1990-2000 montrent une maîtrise stable de la palette et un réseau de courbes qui encadre la figure principale.

Périodisation de travail :

Les débuts s’installent dans les années 1960, avec des incursions en laque déjà lisibles. Les années 1970-1980 confirment l’identité iconographique. Les années 1990-2000 fixent un vocabulaire formel consolidé, visible tant en laque qu’en huile. Les pièces tardives conservent l’économie de moyens et la lisibilité du motif principal.

Analyse du marché: typologies, cote, valeur, facteurs déterminants

Positionnement :

Le marché de Ho Huu Thu est international mais polarisé sur l’Asie du Sud-Est et l’Europe. Les maisons généralistes comme les plateformes spécialisées en art d’Asie référencent régulièrement ses œuvres, avec une présence régulière d’œuvres en laque et en huile.

Typologies les plus actives :

La laque sur bois concentre une part notable des adjudications, en particulier les formats moyens figurant une femme au lotus, des oiseaux ou la lune. Les huiles sur toile de 100 x 100 cm et 100 x 150 cm présentent également une activité soutenue. Les travaux sur papier circulent à des valeurs d’entrée plus accessibles et servent de repères stylistiques, surtout lorsqu’ils sont reliés à une toile ou une laque aboutie.

Niveaux de valeur observés :

Les fourchettes du tableau synthétisent les observations récentes: petits panneaux de laque entre quelques milliers d’euros, formats moyens entre 6 000 et 12 000 EUR, grandes pièces abouties pouvant atteindre ou dépasser 20 000 EUR. Les grandes huiles se situent fréquemment entre 12 000 et 25 000 EUR selon le sujet et la période. Les dessins et études circulent largement sous 2 500 EUR. La dispersion géographique, le canal de vente et la notoriété locale influent sensiblement la valeur finale.

Facteurs déterminants :

Cinq variables reviennent dans les résultats:

• la technique, avec une prime pour les laques abouties et les grandes huiles;
• le sujet, les figures féminines et les motifs iconiques comme le lotus attirant une demande plus large;
• la période, avec une préférence pour les décennies de maturité;
• 4 la dimension, les formats supérieurs consolidant la valeur;
• la traçabilité, incluant expositions, publications et provenance. La qualité d’exécution et la cohérence stylistique avec le corpus documentaire sont centrales.

Perspectives :

Le décès de l’artiste en 2024 fixe le corpus et peut renforcer la lisibilité de la cote, à condition d’une documentation rigoureuse des œuvres. La présence récurrente en ventes internationales fournit des points de comparaison fiables pour affiner chaque valeur au cas par cas.

Analyse technique de la thématique selon matériaux, périodes, écoles, caractéristiques

Matériaux :

La laque vietnamienne “son ta” structure l’identité matérielle de nombreuses œuvres de Ho Huu Thu. La stratification, le polissage et l’éventuelle insertion d’éléments métalliques ou minéraux déterminent la surface et ses reflets. Sur toile, l’huile et l’acrylique soutiennent des aplats denses et des contours nets, dans une logique voisine de simplification des volumes.

Périodes :

Le vocabulaire s’affirme dès les années 1960. Les décennies 1990-2000 stabilisent le répertoire iconographique et confirment l’échelle de formats 100 x 100 cm pour les huiles. La période tardive maintient la focalisation sur la figure féminine et les signes symboliques.

Écoles et milieu :

Formé à Saïgon, actif dans les associations locales, Ho Huu Thu appartient au paysage de la modernité vietnamienne post-coloniale, aux côtés d’artistes qui prolongent la tradition de laque dans un registre figuratif contemporain. Sa pratique conjugue codes traditionnels et attentes du marché international pour l’art d’Asie du Sud-Est.

Caractéristiques :

Les constantes formelles sont la frontalité, l’aplatissement de l’espace, la stylisation des visages et des mains, l’économie d’accessoires, l’usage de champs colorés assourdis contrastés par des rehauts. La signature est généralement nette et la titration souvent en anglais dans les catalogues internationaux, ce qui facilite la traçabilité.

Conclusion

Le marché de Ho Huu Thu repose sur des typologies claires, une signature stylistique stable et une présence régulière en ventes internationales. La laque demeure un vecteur fort de valeur, suivie par les grandes huiles figuratives. La qualité d’exécution, le sujet et la période sont les déterminants principaux. Pour situer précisément la valeur de votre œuvre, obtenir des comparables récents et une fourchette adaptée à votre pièce, sollicitez une estimation gratuite auprès de Fabien Robaldo chez MILLON. L’expertise dédiée et la connaissance des corpus vietnamiens vous garantissent une orientation fiable et confidentielle.

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