Estimation André Giroux (1801-1879)
André Giroux occupe une place singulière dans l’art du 19e siècle. Peintre formé à l’École des Beaux-Arts et lauréat du Prix de Rome, il est aussi un pionnier de la photographie sur papier dans les années 1850. Ses huiles sur papier marouflé, ses études peintes en Italie et ses épreuves au papier salé issues de négatifs papier constituent aujourd’hui les segments les plus recherchés. Ce guide présente des repères clairs pour comprendre sa cote, situer la valeur de vos œuvres et anticiper le potentiel d’un passage en salle.
Fabien Robaldo accompagne les particuliers, successions et institutions pour l’expertise et l’estimation gratuite des œuvres d’André Giroux, en coordination avec les spécialistes et les départements concernés. Vous pouvez solliciter une estimation gratuite en envoyant des photos, dimensions et provenance connue.
Tableau synthétique des valeurs par catégories
| Catégorie | Fourchette de prix observée | Observations de marché |
|---|---|---|
| Photographies sur papier salé ou albuminé, négatif papier, c. 1853-1856 | 1 500 € à 15 000 € | Formats usuels 21-28 cm à 27-37 cm. Sujets recherchés: rivières, ponts, sites industriels ruraux, Fontainebleau, Auvergne, Aveyron. Cachet sec “Giroux” apprécié. |
| Photographies remarquables ou iconiques, sujets majeurs, tirages exposés | 10 000 € à 20 000 €+ | Pic de prix possible pour images fortes, provenances de collectionneurs, citations d’exposition ou bibliographie. |
| Peintures à l’huile sur papier marouflé sur toile | 1 000 € à 6 000 € | Études italiennes et paysages structurés prisés. Formats modestes. Bon historique d’expositions et sujets identifiables valorisent. |
| Dessins, aquarelles, feuilles isolées | 200 € à 1 500 € | Études de paysage et figures. Feuilles documentées ou de belle présentation au-dessus de 1 000 €. |
| Albums et ensembles de dessins | 3 000 € à 20 000 € | Carnets ou recueils importants. Le volume, la diversité géographique et la provenance pèsent sur la valeur. |
| Cliché-verre et travaux apparentés | 1 000 € à 5 000 € | Rareté et clarté d’attribution déterminantes. Intérêt spécifique des amateurs de procédés hybrides dessin-photographie. |
Biographie factuelle
André Giroux naît à Paris en 1801 et meurt à Paris en 1879. Élève à l’École des Beaux-Arts à partir de 1821, il se distingue au concours du Prix de Rome en 1825 dans la spécialité du paysage historique. Il séjourne à l’Académie de France à Rome de 1826 à 1830. À Rome et dans le Latium, il travaille sur le motif et fréquente des paysagistes de sa génération, dont Camille Corot, Léon Fleury et Édouard Bertin. De retour à Paris, il expose régulièrement aux Salons. Ses études italiennes, envoyées et présentées à Paris, sont remarquées et saluées par une médaille de première classe au Salon de 1831. Une médaille antérieure de deuxième classe est également attestée dans sa carrière. Giroux poursuit une activité soutenue de peintre paysagiste tout en faisant évoluer son répertoire vers des vues françaises, dont Fontainebleau, la Normandie, le bassin parisien et des sujets liés aux cours d’eau et aux sites ruraux. Au milieu des années 1850, il pratique la photographie sur papier. Son père, Alphonse Giroux, est connu pour avoir fabriqué du matériel pour Daguerre, ce qui situe l’artiste au contact des avancées techniques de son temps. Giroux réalise des négatifs papier et des tirages au papier salé de paysages, moulins, ponts et sites industriels ruraux. Plusieurs musées conservent ses peintures et ses épreuves, confirmant la place de son œuvre entre paysage peint d’étude et photographie primitive.
Style de l’artiste
Le style peint d’André Giroux s’inscrit dans la tradition du paysage construit, hérité du classicisme, mais nourri par la pratique en plein air. Ses études italiennes témoignent d’une observation directe des sites, avec des formats modestes, un cadrage net et une économie de moyens qui sert la lisibilité des formes. Les masses arborées et minérales sont structurées avec clarté, les lointains restent lisibles, les plans sont hiérarchisés.
En photographie, Giroux privilégie des compositions calmes, géométrées par les lignes d’eau, de ponts, de talus ou d’installations rurales. Il adopte les procédés du négatif papier ciré et du papier salé, produisant des épreuves aux valeurs franches et à la texture mate. La présence d’un cachet sec “Giroux” apparaît sur un nombre significatif de tirages. L’ensemble montre un regard de peintre sur le motif, transposé par l’outil photographique sans effets gratuits, avec une attention au rythme des masses et à la circulation de la lumière.
Techniques, matériaux, périodes
Période italienne, c. 1825-1830
Études à l’huile sur papier marouflé sur toile. Paysages du Latium, Papigno, Civita Castellana, vues urbaines et fragments architecturaux. Formats d’étude, facture directe et synthétique.
Période française, années 1830-1850
Paysages de Fontainebleau et du bassin de la Seine, excursions vers la Normandie et l’Est. Pratique constante de l’huile sur papier marouflé, avec une construction claire et un répertoire de motifs réemployé pour des compositions plus achevées.
Photographie, c. 1853-1856
Négatif papier ciré, tirages au papier salé puis papier salé-albuminé. Formats courants compris entre 21 x 27 cm et 27 x 37 cm. Sujets: ponts, moulins, papeteries, cours d’eau, sous-bois, sites de l’Auvergne et du Massif central, Forest of Fontainebleau. Cachet sec “Giroux” sur l’épreuve ou le montage. Certaines images ont été montrées dans des expositions de référence sur le calotype en France.
Pratiques graphiques
Dessins et aquarelles d’étude, feuilles isolées et ensembles reliés. Giroux a également exploré des procédés à mi-chemin entre dessin et photographie, comme le cliché-verre, témoignant d’un intérêt pour les images obtenues par contact à partir d’un dessin sur support transparent.
Analyse du marché: typologies, cote, valeur, facteurs déterminants
Typologies les plus recherchées
Les tirages photographiques sur papier salé issus de négatif papier constituent le cœur de la demande actuelle. Les sujets de rivières, ponts, moulins et papeteries, identifiables géographiquement, concentrent une part importante des adjudications significatives. Les peintures à l’huile sur papier marouflé, surtout d’époque romaine ou de sites clairement situés, restent actives et accessibles. Les ensembles de dessins attirent des acheteurs pour leur intérêt documentaire et l’ampleur des cycles représentés.
Niveaux de prix et valeur
Pour les photographies, une épreuve représentative et bien lisible se situe fréquemment entre 2 000 € et 8 000 €, avec des pointes récemment constatées au-delà de 10 000 € pour des images fortes et bien documentées. Les peintures à l’huile sur papier marouflé s’échangent régulièrement entre 1 000 € et 4 000 €, avec des dépassements possibles selon le sujet, la présence d’expositions passées et la provenance. Les dessins isolés s’échelonnent souvent entre 200 € et 1 000 €, tandis que des ensembles cohérents et volumineux peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros.
Facteurs de valorisation
La clarté du sujet et son identification précise renforcent l’attractivité. La présence d’un cachet sec “Giroux” sur l’épreuve, des légendes anciennes ou une provenance connue soutiennent la valeur. Les références bibliographiques et d’exposition jouent un rôle. Pour la peinture, la qualité de l’étude, la lisibilité de la construction, les liens avec le séjour romain ou des sites emblématiques sont examinés. La rareté d’une vue, l’existence de variantes conservées en musée et les correspondances avec l’iconographie connue contribuent également à la dynamique des prix.
Géographie de la demande
La demande est historiquement ancrée en France, avec des acheteurs actifs à Paris et en régions. Elle s’étend aux marchés de Bruxelles, Genève et Monaco pour les œuvres peintes et photographiques du 19e siècle. Les États-Unis et le Royaume-Uni renforcent le pôle muséal et privé pour la photographie primitive, ce qui a un effet d’entraînement sur les adjudications françaises. Cette circulation internationale explique les écarts de prix observés pour des sujets similaires, selon l’offre et la visibilité de chaque vente.
Analyse technique de la thématique: matériaux, périodes, écoles, caractéristiques
La thématique “Estimation André Giroux” implique deux champs proches mais distincts. Côté peinture, la période romaine s’inscrit dans la tradition du paysage historique, au contact des écoles de plein air actives autour de Rome dans les années 1820-1830. Les matériaux employés par Giroux privilégient l’huile sur papier montée sur toile, adaptée aux études rapides et aux envois de Rome. Côté photographie, Giroux adopte les procédés du calotype français des années 1840-1850, en particulier le négatif papier ciré. Les tirages sur papier salé, parfois albuminés, livrent des images à la tonalité mate et aux détails assez fermes, dans des dimensions standardisées. La présence d’un cachet sec “Giroux” sur l’épreuve ou le montage facilite l’attribution. Cette articulation peinture-photographie caractérise la spécificité de Giroux au 19e siècle: un regard de paysagiste, une méthode structurée, et une pratique photographique cohérente avec son vocabulaire pictural.
Marché des enchères: quatre résultats récents et documentés
- MILLON, Paris, 2 juin 2021, lot 249. “Scierie près de Lyon”, tirage sur papier salé, adjugé 2 800 €.
- Ader, Paris, 12 juin 2025, lot 11. “Bords de rivière au pied d’une montagne”, tirage au papier salé, adjugé 14 300 €.
- Ader, Paris, 12 juin 2025, lot 10. “Pont de Peyreleau (Aveyron). Confluence de la Jonte et du Tarn”, tirage albuminé-salé, adjugé 8 060 €.
- Osenat, Fontainebleau, 16 mars 2025, lot 59. “Maison en forêt”, huile sur papier marouflé sur toile, adjugée 1 512 €.
Conclusion: faites estimer votre œuvre d’André Giroux
Si vous possédez une peinture, un dessin ou une photographie d’André Giroux, une documentation claire et une expertise structurée permettent de positionner la valeur au plus juste. Envoyez des photos globales et de détails, les dimensions, toute indication au verso, le cas échéant le cachet sec “Giroux” et l’historique de propriété. Fabien Robaldo réalise une estimation gratuite et vous oriente vers la stratégie adaptée à votre dossier, en lien avec les spécialistes idoines et les acteurs de référence, notamment MILLON pour la coordination d’expertises. L’objectif est de sécuriser l’attribution, de documenter la pièce et de situer sa valeur sur le marché actuel.
FAQ
Quelles œuvres d’André Giroux suscitent le plus d’intérêt aujourd’hui ?
Les tirages au papier salé issus de négatifs papier des années 1853-1856 et les huiles sur papier marouflé d’époque romaine ou de sites identifiés. La cohérence du sujet, la présence d’un cachet et une provenance claire favorisent la demande.
Comment reconnaître un tirage photographique authentique de Giroux ?
Indices fréquents: négatif papier, tirage au papier salé, format 21-28 cm ou 27-37 cm, cachet sec “Giroux” sur l’épreuve ou le montage, légendes au crayon d’époque. Une expertise est indispensable pour confirmer.
Quels sujets photographiques reviennent souvent chez Giroux ?
Rivières, ponts, moulins, papeteries, vallées encaissées, sous-bois, sites d’Auvergne et du Massif central, Fontainebleau. La lecture structurelle du paysage est caractéristique.
Les peintures d’André Giroux atteignent-elles des prix élevés ?
Les études à l’huile sur papier marouflé sont généralement accessibles entre 1 000 € et 6 000 €. Des niveaux supérieurs apparaissent selon l’intérêt du sujet, l’historique d’exposition et la provenance.
Quel est l’impact d’une provenance de collection sur la valeur ?
Un historique solide, des mentions d’expositions ou une référence bibliographique crédible soutiennent la valeur. Certaines images passées en expositions de référence attirent davantage les acheteurs.
La signature manuscrite est-elle nécessaire ?
Non. En photographie, le cachet sec “Giroux” et la cohérence de l’ensemble technique suffisent souvent. En peinture, la tradition d’étude sur papier marouflé explique des œuvres non signées mais attribuables.
Quelles dimensions sont les plus courantes pour les tirages ?
Environ 21 x 27 cm ou 27 x 37 cm. Ces formats standardisés correspondent aux pratiques du négatif papier et du papier salé des années 1850.
Les clichés-verre de Giroux sont-ils fréquents ?
Ils existent mais restent peu courants. Leur identification repose sur l’examen des supports, de la technique et des comparaisons. La fourchette de prix habituelle reste plus resserrée que pour les meilleures épreuves au papier salé.
Quels documents envoyer pour une estimation ?
Photos nettes face et dos, détails de cachets ou inscriptions, dimensions hors tout et au sujet, indications de provenance, anciennes étiquettes ou références à des expositions.
Quel délai pour obtenir une estimation ?
En règle générale, un premier retour intervient sous 48 heures ouvrées après réception des éléments.
Comment demander une estimation gratuite ?
Contactez Fabien Robaldo avec vos images et informations. Vous recevrez une estimation gratuite et un avis d’opportunité pour la suite de votre dossier.