Définition et description générale

L’expression “art vietnamien” désigne un ensemble de productions qui s’étend sur plus de deux millénaires, depuis les bronzes de la culture Đông Sơn jusqu’aux pratiques picturales et sculpturales modernes et contemporaines. Les musées internationaux conservent principalement trois grands volets: les antiquités et arts anciens du Vietnam, la modernité dite “indochinoise” formée à Hanoï au XXe siècle, et une sélection d’œuvres contemporaines intégrées dans des collections d’art d’Asie du Sud-Est.

Cette présence s’est structurée à partir de collectes archéologiques et d’achats publics effectués aux XIXe et XXe siècles, puis par des acquisitions ciblées au cours des dernières décennies. Elle s’appuie sur des institutions de référence en France et dans les capitales culturelles mondiales, et s’articule avec des expositions et publications qui renforcent la reconnaissance des artistes majeurs.

Typologies, matériaux, périodes, styles

Antiquités vietnamiennes dans les musées

Les collections d’arts anciens présentent des pièces en bronze, pierre et céramique, notamment liées aux cultures de Đông Sơn et du Champa. À Paris, le Musée Guimet documente l’art du Champa, dont la statuaire religieuse en grès et les éléments architecturaux sont représentés. À Londres, le British Museum conserve des objets en bronze attribués à Đông Sơn. À New York, le Metropolitan Museum of Art expose des bronzes et des céramiques associées aux cultures du nord du Vietnam ainsi que des œuvres attribuées aux territoires cham du centre du pays. Ces ensembles forment la base historique de l’art vietnamien dans les musées internationaux et témoignent de la continuité des savoir-faire.

Les matériaux privilégiés pour ces périodes sont le bronze coulé, la pierre sculptée et les pâtes céramiques à glaçure. Les formes incluent tambours, plats cérémoniels, sculptures votives et vaisselle. La datation couvre généralement du premier millénaire avant notre ère aux premiers siècles de notre ère pour Đông Sơn, et du haut Moyen Âge à la période pré-moderne pour le Champa.

Peinture moderne issue de l’École des Beaux-Arts de l’Indochine

La modernité “indochinoise” fondée à Hanoï en 1924 structure aujourd’hui la présence de la peinture vietnamienne dans les collections publiques hors Vietnam. Les artistes de la première génération, tels que Lê Phổ, Mai Trung Thứ, Vũ Cao Đàm, Nguyễn Phan Chánh ou Nguyễn Gia Trí, ont travaillé la soie, la laque, l’huile sur toile et la sculpture. Les musées parisiens, au premier rang desquels le Musée Cernuschi, conservent un ensemble cohérent de peintures, dessins et objets retraçant cette aventure artistique. Des œuvres de cette génération entrent également dans les collections d’institutions généralistes et dans des musées d’art asiatique aux États-Unis et en Asie du Sud-Est.

Les techniques emblématiques sont la peinture à l’encre et gouache sur soie montée, la laque picturale sur support bois, et l’huile sur toile. Les sujets fréquents incluent portraits, scènes familiales, compositions florales, paysages et scènes de genre urbaine ou rurale. Ces corpus sont aujourd’hui lisibles dans les musées via des expositions thématiques et des parcours permanents consacrés à l’Asie.

Art contemporain vietnamien dans les institutions

Les musées internationaux intègrent progressivement des artistes vietnamiens contemporains, en particulier dans des institutions dédiées à l’Asie. À Singapour, la collection publique met en avant la laque vietnamienne, technique modernisée au XXe siècle et réinvestie par des générations ultérieures. En Amérique du Nord, des musées d’art asiatique ont montré des ensembles d’objets et d’œuvres liés au Vietnam dans des expositions temporaires, reflétant des axes de recherche sur l’Asie du Sud-Est et les circulations d’objets.

Museums clés par zone géographique

France

À Paris, le Musée Cernuschi conserve un ensemble vietnamien de référence. La ville compte également des institutions nationales dont les collections évoquent le Vietnam ancien et médiéval. Des expositions récentes ont mis en avant la modernité vietnamienne et le rôle central de Hanoï dans la formation des artistes qui ont ensuite travaillé en France. La capitale est un pôle majeur d’étude et de diffusion, combinant collections, expositions et littérature scientifique.

Royaume-Uni

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Le British Museum documente la culture matérielle vietnamienne ancienne avec des pièces en bronze associées à Đông Sơn. Ces objets sont intégrés au parcours Asie et constituent une source stable pour l’étude comparée des cultures du bronze en Asie du Sud-Est.

États-Unis

À New York, le Metropolitan Museum of Art expose des œuvres vietnamiennes anciennes, dont des tambours et objets liés aux cultures du nord du Vietnam, ainsi que des pièces attribuées aux territoires cham. À San Francisco, l’Asian Art Museum a présenté une exposition dédiée à des œuvres d’origine vietnamienne mises au jour par l’archéologie sous-marine, illustrant la circulation historique des objets et l’intérêt muséal pour les routes maritimes asiatiques. Ces institutions américaines jouent un rôle d’introduction auprès d’un large public et situent l’art vietnamien dans des parcours régionaux et transrégionaux.

Asie du Sud-Est

À Singapour, la National Gallery Singapore a intégré des œuvres majeures d’artistes vietnamiens modernes, dont des laques de grand format. Le Vietnam y est présenté dans un cadre comparatif régional, facilitant la lecture des échanges entre Hanoï, Saïgon, Paris et les centres artistiques d’Asie du Sud-Est.

Facteurs simples influençant la valeur

Artiste, période et provenance

La valeur dépend d’abord de l’artiste et de la période de création. Les œuvres situées dans les années de maturité des peintres les plus recherchés voient généralement une demande plus soutenue. Une provenance claire, documentée par des catalogues ou archives familiales, facilite l’authentification et renforce la confiance des institutions et des collectionneurs.

Technique, sujet, dimensions

La soie, la laque et l’huile sur toile constituent les techniques phares de la modernité vietnamienne. Les sujets emblématiques et iconographies bien identifiées peuvent attirer une audience plus large. Les dimensions influencent la valeur par l’adéquation aux espaces domestiques et institutionnels. Les œuvres de formats maîtrisés dans les techniques de prédilection des artistes tendent à mieux se positionner.

Expositions, publications et présence en musée

La présence en musée, la citation dans un catalogue d’exposition ou une monographie, ainsi que des prêts institutionnels, contribuent à la notoriété d’une œuvre. Plus la documentation publique est structurée, plus la valeur bénéficie d’un socle académique stable, ce qui soutient la cote sur le long terme.

Marché de l’art: demande, cote, valeur

Centres de ventes et audience internationale

Paris est un centre historique pour les ventes d’art vietnamien moderne, avec des ventes spécialisées et des sections dédiées dans les vacations Asie. Hong Kong, New York et Londres contribuent à la visibilité globale, mais les résultats significatifs en euros sont fréquemment enregistrés à Paris, en lien avec l’ancrage historique des artistes vietnamiens en France et la présence d’acheteurs internationaux positionnés sur ce segment.

Rôle des musées dans la cote et la valeur

Les acquisitions, expositions et programmes de recherche muséaux consolident la réputation des artistes vietnamiens. Lorsqu’une institution de référence documente un corpus, l’intérêt des collectionneurs et la valeur sur le marché s’en trouvent renforcés. Les expositions monographiques ou de groupe sur la modernité vietnamienne à Paris ou en Asie du Sud-Est ont soutenu l’attention internationale pour les œuvres sur soie et la laque.

Tendances récentes et géographies clés

Les années récentes montrent une demande soutenue pour les artistes de la première génération de l’École de Hanoï. Les résultats de ventes en euros illustrent l’intérêt des acheteurs européens et asiatiques. Les musées internationaux, en exposant ces artistes dans des récits comparatifs, stabilisent les références et favorisent une compréhension transnationale des trajectoires, ce qui consolide la cote.

Résultats de ventes vérifiés (maison, date, lot, prix)

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  • Sotheby’s Paris, 7 novembre 2023, lot 4, Lê Phổ, “Mandarin ducks and lotus” adjugé 1 197 500 €.

• • Sotheby’s Paris, 14 juin 2024, lot 89, Nguyễn Phan Chánh, “Les Chanteuses de Campagne” adjugé 1 200 000 €.

• • Aguttes, Neuilly-sur-Seine, 7 mars 2024, lot 12, Mai Trung Thứ, “En plein air” adjugé 828 420 €.

• • Aguttes, Neuilly-sur-Seine, 22 mai 2024, lot 8, Vũ Cao Đàm, “Maternité, 1944” adjugé 528 560 €.

Conclusion

La place de l’art vietnamien dans les musées internationaux s’appuie sur des collections historiques structurées et un intérêt renouvelé pour la modernité de Hanoï. Cette visibilité institutionnelle clarifie les repères et soutient la valeur sur le marché. Pour situer précisément une œuvre, il est utile d’identifier sa technique, sa période, sa provenance et sa bibliographie. Une expertise indépendante permet d’aligner ces éléments avec les références muséales et les résultats récents.

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