Définition et description générale de la thématique

Par “expositions d’art vietnamien à l’étranger”, on entend l’ensemble des présentations publiques d’œuvres d’artistes vietnamiens ou formés au Vietnam qui se tiennent hors du territoire national. Il s’agit d’expositions universelles, de salons historiques, de rétrospectives en musées, d’expositions de galeries, de foires et de ventes aux enchères assorties d’expositions préalables. Ces événements ont diffusé les pratiques issues de l’École des Beaux-Arts de l’Indochine, ainsi que les recherches sur la soie, la laque picturale et la peinture à l’huile, puis les courants contemporains et les propositions de la diaspora.

Le mouvement s’amorce durant l’entre-deux-guerres avec la participation d’artistes vietnamiens aux grandes expositions parisiennes. Il se prolonge après 1945 avec des artistes installés en France, puis s’internationalise à partir des années 1990 via Hong Kong, Singapour, l’Europe et les États-Unis. Aujourd’hui, la présence de l’art vietnamien à l’étranger couvre les institutions publiques, le réseau marchand international et les programmations curatoriales dédiées.

Typologies, matériaux, périodes, styles

Cadres d’exposition à l’étranger

Plusieurs cadres structurent la diffusion internationale. D’abord, les expositions universelles et coloniales des années 1930 à Paris, qui ont donné une première audience aux artistes formés à Hanoi. Ensuite, les salons et galeries parisiennes où se sont imposés des noms comme Lê Phô, Mai Trung Thu et Vũ Cao Đàm. À partir des années 1990, l’Asie de l’art s’appuie sur Hong Kong et Singapour comme plateformes d’expositions et de ventes. Le cycle actuel combine rétrospectives muséales en Europe et en Amérique du Nord, expositions de galeries internationales et foires où l’art vietnamien s’intègre aux sections Asie et art moderne.

Typologies d’œuvres présentées

Les expositions à l’étranger présentent principalement des peintures sur soie, des laques picturales sur panneaux et des huiles sur toile. On y trouve aussi des dessins, des tempera et, plus rarement, des sculptures en bronze de la période historique. Les expositions contemporaines incluent vidéo, photographie et installations, avec une présence croissante des artistes de la diaspora. Ces typologies reflètent l’évolution de la pratique, de l’hybridation soie-laque-huile de l’École de Hanoi aux médiums contemporains.

Matériaux privilégiés et reconnaissance curatoriale

Trois matériaux dominent l’historiographie des expositions internationales. La soie, travaillée à l’encre et à la gouache, demeure l’icône des accrochages muséaux et des ventes. La laque picturale, réinventée au XXe siècle en support de peinture et non plus seulement en décor, bénéficie de relectures curatoriales et attire une audience internationale. L’huile sur toile, moins fréquente chez certains artistes formés à Hanoi, prend une place stratégique dans des expositions qui valorisent les œuvres de format important.

Périodes et styles mis en avant

Les expositions étrangères valorisent quatre séquences. La période fondatrice des années 1925-1945 issue de l’École de Hanoi, avec une synthèse entre codes européens et héritages est-asiatiques. La période d’après-guerre, marquée par l’installation durable de nombreux artistes en France. Le tournant des années 1986-2000, qui accompagne l’ouverture économique et la montée d’un marché asiatique régional. Enfin, la période 2000 à aujourd’hui, où institutions et marché international réévaluent les corpus historiques et intègrent la création contemporaine vietnamienne et diasporique.

Repères de programmation muséale et de galeries

Les musées européens ont consacré des expositions récentes aux pionniers vietnamiens formés à Hanoi et actifs en France, soulignant leur rôle dans la modernité vietnamienne et leur visibilité internationale. En parallèle, des galeries et centres d’art en Europe et aux États-Unis présentent des expositions collectives contemporaines qui élargissent la perception au-delà des corpus historiques. Les foires et les expositions associées aux ventes jouent un rôle de vitrine, en particulier à Hong Kong, plateforme majeure pour l’Asie.

Facteurs simples influençant la valeur

Plusieurs facteurs factuels, non techniques, influencent la valeur d’une œuvre passée par une exposition à l’étranger. La mention d’exposition nommément identifiée dans un catalogue constitue un atout, en particulier lorsqu’il s’agit d’une institution reconnue ou d’une foire de premier plan. La période de création pèse fortement, avec une prime aux années 1930-1940 chez certains artistes. Le matériau agit comme catalyseur de valeur pour la soie et la laque picturale, recherchées lorsque le sujet et la composition sont aboutis. La taille de l’œuvre et la présence de thèmes emblématiques renforcent la demande, surtout si l’œuvre a figuré dans des expositions de référence. Enfin, la qualité documentaire, comprenant catalogue d’exposition, étiquettes et publications, accroît la lisibilité pour les collectionneurs et favorise la valeur.

La trajectoire d’exposition internationale d’un artiste crée un effet de signal. Les artistes dont les œuvres ont été montrées dans des musées européens ou américains, ou mis en avant à Hong Kong et Singapour, bénéficient d’une meilleure identification. Les rétrospectives monographiques et les grandes collectives confèrent une visibilité durable, avec un effet sur la cote quand les œuvres comparables apparaissent sur le marché public.

Marché de l’art: demande, cote, valeur

La demande pour l’art vietnamien à l’étranger se structure autour de deux pôles. D’un côté, le marché historique valorise les œuvres sur soie et laque des artistes formés à Hanoi, souvent exposées en France dès les années 1930 puis dans les décennies suivantes. De l’autre, l’offre contemporaine et diasporique s’inscrit dans les programmations de galeries et centres d’art en Europe et aux États-Unis, ainsi que dans les foires asiatiques. Hong Kong occupe une place centrale dans la mise en scène des corpus historiques et la diffusion internationale des résultats de ventes.

La cote a progressé sous l’effet conjugué des expositions muséales récentes et de l’internationalisation des ventes en Asie. Les pièces majeures sont souvent présentées en amont dans des expositions de ventes ou des accrochages curatoriaux, ce qui facilite l’accès à une audience globale. Le positionnement prix est sensible à la rareté des sujets de référence, à la documentation d’exposition et à l’historique des collections.

Résultats de ventes vérifiés (maison, date, lot)

Les adjudications ci-dessous, liées à des artistes régulièrement exposés à l’étranger, illustrent la dynamique de la valeur lorsque la qualité, la période et la visibilité coïncident. Les prix sont indiqués en euros.

• Londres Hong Kong, Sotheby’s, 18 avril 2021, “Beyond Legends: Modern Art Evening Sale” – Mai Trung Thu, “Portrait of Mademoiselle Phuong”, lot mentionné par la maison, vendu env. 24,375,000 HKD, soit environ 2,6 à 2,8 millions €, record pour une œuvre vietnamienne.

• Hong Kong, Christie’s, 24 mai 2021, 20th and 21st Century Art Evening Sale – Lê Phô, “Jeune femme attachant son foulard”, lot 37, vendu 8,65 millions HKD, soit environ 900 000 €.

• Hong Kong, Christie’s, 25 mai 2013, Asian 20th Century & Contemporary Art Evening Sale – Nguyen Phan Chanh, “La Marchande de Riz”, lot 10, adjugé 3 030 000 HKD, soit 300 480 €.

• Neuilly-sur-Seine, Aguttes, 6 octobre 2020, Peintres d’Asie – Lê Phô, “Jeune fille aux pivoines”, vendu 1 164 760 €.

Ces résultats confirment l’effet d’entraînement des expositions internationales sur la visibilité des artistes vietnamiens et la consolidation de leur valeur dans les places de marché asiatiques et européennes.

Conclusion

Les expositions d’art vietnamien à l’étranger s’inscrivent dans une trajectoire continue, des expositions parisiennes des années 1930 aux grands accrochages muséaux récents et aux plateformes asiatiques contemporaines. Elles ont fixé des standards de présentation autour de la soie, de la laque et de l’huile, et elles ont donné aux artistes vietnamiens une audience mondiale. Pour évaluer la valeur d’une œuvre passée par ces circuits, il convient de considérer la période de création, le matériau, le sujet, la documentation d’exposition et le contexte de diffusion. Pour connaître la valeur actuelle de votre œuvre et comprendre son positionnement dans ce paysage, sollicitez une estimation gratuite auprès de Fabien Robaldo.

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