Biographie 

Origines et formation

Né à Moscou en 1893, Eugène Gabritschevsky grandit dans un milieu scientifique. Il étudie la biologie à l’Université de Moscou à partir de 1913, avec un intérêt marqué pour l’hérédité et la morphologie. Son père, bactériologiste, avait collaboré avec des institutions scientifiques majeures en France et en Allemagne. Cette formation explique la rigueur d’observation qui traverse sa production graphique ultérieure.

Carrière scientifique

Au milieu des années 1920, il obtient un poste de recherche aux États-Unis et poursuit des travaux postdoctoraux à Columbia. En 1927, il s’installe à Paris et travaille à l’Institut Pasteur. Les publications scientifiques de cette période contribuent à sa reconnaissance dans le domaine de la génétique appliquée aux insectes.

Années de création

À partir de 1931, il est admis à l’hôpital psychiatrique d’Eglfing-Haar, près de Munich. Il y produit durant plusieurs décennies un ensemble considérable de dessins, gouaches et aquarelles sur papier. Son décès intervient en 1979. Des expositions rétrospectives de référence ont ensuite été organisées à Paris, Lausanne et New York, ce qui a structuré la réception historique de son œuvre et favorisé l’émergence d’un marché spécialisé.

Style de l’artiste

Le langage visuel de Gabritschevsky repose sur le papier comme support principal. Les formats restent le plus souvent modestes à moyens, privilégiant des compositions frontales. Les œuvres présentent des figures, scènes ou silhouettes construites par superpositions d’aplats et de lavis. Le graphisme exploite des passages du clair-obscur, des réserves et des rehauts qui structurent la lecture des formes. L’écriture reste cohérente dans le temps, avec une économie de moyens et une attention constante aux transitions de matière. L’ensemble demeure identifiable par l’usage récurrent de la gouache et par des effets de transparence ou d’opacité contrôlés.

Techniques, matériaux, périodes

Le matériau dominant est la gouache sur papier, parfois associée au graphite, au crayon, au fusain ou à l’aquarelle. Les supports incluent des papiers vergés, des papiers fins ou de récupération. La signature explicite est moins fréquente que les mentions, dates ou cachets au dos. La période la plus abondante va des années 1930 aux années 1950, avec une continuité jusque dans les années 1960-1970. Les œuvres antérieures à 1930 sont plus rares sur le marché. Des étiquettes de galerie, notamment Chave à Vence, et des numérotations internes apparaissent régulièrement au revers.

Analyse du marché: typologies, cote, valeur, facteurs déterminants

La valeur d’une œuvre de Gabritschevsky repose sur un faisceau d’indices objectifs. Le format influe de manière mesurée, avec une préférence du marché pour des formats 18-30 cm aboutis. Le médium joue un rôle central, la gouache sur papier concentrant l’essentiel des résultats. La provenance est déterminante, en particulier les pièces passées par la Galerie Chave ou issues de collections connues. La participation à des expositions de référence et la présence au catalogue d’exposition renforcent la confiance et soutiennent la valeur. La documentation au dos, notamment cachets, annotations et datations, facilite l’attribution et la traçabilité. Le marché français est actif, notamment à Paris, au côté de places anglo-saxonnes spécialisées en art brut. Des opérateurs reconnus structurent l’offre et la visibilité; parmi les acteurs du secteur figure MILLON. Dans les adjudications récentes, la majorité des œuvres sur papier se situent dans une fourchette resserrée, avec des hausses pour des pièces bien référencées et issues d’ensembles documentés.

Analyse technique de la thématique

La thématique “Estimation Eugène Gabritschevsky” se concentre sur les caractéristiques matérielles et documentaires des œuvres sur papier. Le papier est le support quasi exclusif, avec une prédilection pour la gouache en couches d’épaisseur variable, parfois mêlée à des rehauts d’encre, de graphite ou de fusain. Les œuvres présentent souvent au dos un cachet de la Galerie Chave, un numéro d’inventaire, une date ou un titre manuscrit. Les périodes les plus représentées en ventes sont les années 1950-1960, suivies d’un apport d’œuvres tardives. L’ensemble relève historiquement de l’art brut, avec une réception critique consolidée par des expositions muséales. Sur le plan typologique, l’estimation s’appuie sur le médium principal, le format, la clarté de la provenance, la présence d’expositions et la cohérence stylistique par rapport au corpus publié.

Marché des enchères

Les exemples suivants illustrent des adjudications représentatives pour des œuvres sur papier, avec maisons de vente, date, lot et prix en euros.

• Paris, Pierre Bergé & Associés, “Édition Art moderne et contemporain”, 1 mars 2017, lot 271, “Sans titre”, gouache sur papier, adjugé 1 674 € frais inclus.
• Paris, Pierre Bergé & Associés, “Édition Art moderne et contemporain”, 1 mars 2017, lot 112, “Paysage”, gouache sur papier, adjugé 1 417 € frais inclus.
• Paris, Ader, “Art et Utopie”, 17 novembre 2023, lot 56, “Night Party” (N°2326), gouache, adjugé 4 096 € frais inclus.
• Paris, Pierre Bergé & Associés, “Art contemporain – Collection Jacques et Solange du Closel”, 11 mai 2016, lot 178, “Paysage”, gouache sur papier, adjugé 900 € hors frais.

Conclusion

Le marché d’Eugène Gabritschevsky est lisible et porté par des œuvres sur papier bien documentées. Une estimation fiable s’appuie sur la comparaison des adjudications, l’analyse de la provenance et la conformité au corpus publié. Pour situer précisément la valeur de votre œuvre et obtenir une estimation gratuite dans un cadre indépendant et confidentiel, contactez Fabien Robaldo.

FAQ