1. Introduction

Peu présent en Occident avant 2018, Nguyen Van Ro apparaît depuis lors dans des vacations parisiennes dédiées aux arts d’Indochine. Les adjudications montrent une dispersion géographique limitée, une offre rare et des résultats contrastés selon le format, le sujet et la période. Ses laques sur panneau réinvestissent des thèmes vietnamiens tels que le bambou, le repiquage du riz, les jonques et les scènes rurales. Dans ce contexte, une analyse factuelle du corpus et des prix aide à situer la valeur d’un exemplaire et à envisager une estimation gratuite auprès de Fabien Robaldo.

2. Définition et description générale de la thématique

La thématique “Nguyen Van Ro et la réinterprétation des motifs traditionnels” renvoie à des images identifiées au Vietnam rural et artisanal, reprises par l’artiste dans un cadre moderne: motifs végétaux récurrents comme le bambou, activités agraires emblématiques comme la transplantation du riz, circulation fluviale et navigation des jonques, ainsi que quelques scènes de port et de berge. Cette iconographie, transposée en laque, est construite en aplats rigoureux, rehaussés d’ornementations simples et de jeux de matières. L’ensemble produit un récit visuel lisible qui s’appuie sur des signes culturels immédiatement reconnaissables, ce qui favorise la demande des collectionneurs spécialisés et des amateurs d’arts d’Asie.

Sur le plan biographique, les éléments établis indiquent une formation et un enseignement liés à la laque au Sud du Vietnam au milieu du siècle, avec une activité professorale à Gia Dinh pendant les années 1955-1975. Le positionnement de Nguyen Van Ro dans la lignée des maîtres laqueurs éclaire sa sélection de thèmes traditionnels, traités de manière synthétique et répétée dans des formats variables, de la petite scène rectangulaire aux ensembles de grands panneaux.

3. Typologies, matériaux, périodes, styles

Typologies. La production connue est dominée par des panneaux en laque figurant un motif central ou une scène. On rencontre des œuvres isolées de petit format destinées à un accrochage domestique, des panneaux moyens avec décor végétal, et des grands panneaux ou diptyques composés pour un espace institutionnel ou de réception. Les titres apparaissant en salle des ventes renvoient à des sujets récurrents: “Bambous”, “Le repiquage du riz”, “La récolte du riz”, “Jonques sur un fleuve”, “Le bananier” et variations portuaires.

Matériaux. Les panneaux sont en bois laqué, avec utilisation fréquente de la feuille d’or et, selon les pièces, d’incrustations simples, notamment des rehauts ou encadrements en coquille d’œuf. Les fonds rouges ou noirs sont habituels. Les signatures combinent parfois cachet et mention manuscrite. Cette matérialité, attendue par les collectionneurs d’arts d’Indochine, participe à la valeur perçue lorsqu’elle est cohérente avec une période recherchée des années 1950.

Périodes. Les sujets emblématiques datés ou attribués aux années 1950 sont les plus cités. Les décennies suivantes montrent des reprises thématiques et quelques variations de format. L’offre en huiles ou autres techniques reste ponctuelle, la laque constituant la base observable en salle des ventes. Les grands ensembles, dont certains diptyques, se rencontrent plus rarement, ce qui influe sur la valeur dès lors que le format et l’iconographie correspondent aux attentes des acheteurs.

Styles. Les compositions privilégient des lignes claires, des volumes simplifiés et un traitement ornemental contenu. La hiérarchie des plans est nette, le motif principal occupant la majeure partie du champ avec un décor périphérique minimal. Cette économie formelle, répétée sur plusieurs thèmes traditionnels, alimente l’identification rapide des œuvres de Nguyen Van Ro et facilite les comparaisons en adjudication.

4. Facteurs simples influençant la valeur

Sujet. Les sujets phares, notamment le bambou, le repiquage du riz, les jonques et les palmiers bananiers, concentrent la demande. La présence d’un titre établi et d’une iconographie immédiatement lisible favorise la valeur marchande.

Format. Les grands panneaux et les ensembles à plusieurs éléments obtiennent une prime de taille. À l’inverse, les petits formats de scène unique se négocient dans une tranche de prix plus accessible. Le rapport format-motif demeure un déterminant direct de la valeur.

Période. Les œuvres datées des années 1950 sont plus disputées. La mention d’une datation cyclique, un cachet lisible ou un style cohérent contribuent à asseoir la valeur d’un exemplaire de référence.

Signature et cachet. L’association signature-cachet, fréquente dans les œuvres passées en vente, renforce l’attribution et consolide la valeur. L’absence de marque peut entraîner une prudence sur la fourchette attendue.

Provenance et documentation. Une provenance claire, des publications ou expositions mentionnées, et la présence d’un encadrement d’origine associé à l’artiste sont des éléments appréciés qui consolident la valeur en adjudication.

5. Marché de l’art, demande, cote, valeur

Le marché de Nguyen Van Ro s’est structuré en France autour des vacations spécialisées en arts d’Indochine. L’offre demeure limitée, avec des apparitions irrégulières depuis 2018. La fourchette observée en ventes publiques va de quelques milliers d’euros pour des petits panneaux à plus de 50 000 euros pour une laque emblématique de grand format. Les adjudications montrent que la présence d’un motif iconique, d’une date des années 1950 et d’un format supérieur élève la valeur au-delà du niveau moyen. À l’inverse, des sujets moins caractérisés ou des formats modestes se situent dans la tranche inférieure. L’ancrage parisien du marché, le rôle des maisons actives sur l’Asie et les publications spécialisées contribuent à la lisibilité de la cote.

6. Résultats de ventes 

Les références ci-dessous illustrent des adjudications documentées, avec maison, date, lot et prix en euros.

• Paris, Art Valorem, 9 avril 2018, vente “Indochine”, lot 285, “Le bananier”, laque à l’or sur fond rouge, env. 83 x 122 cm. Adjugé 57 150 euros frais inclus.

• Paris, Tajan, 11 juin 2018, “Asian Art”, lot 49, “Panneau rectangulaire vertical”, laque polychrome et or sur fond noir, 77,5 x 71,5 cm. Adjugé 3 900 euros frais inclus.

• Paris, Aguttes à Drouot, 22 octobre 2018, “Peintres d’Asie”, lot 19, “Dans la rizière”, panneau en laque, 20 x 28,5 cm. Adjugé 3 900 euros frais inclus.

Ces résultats confirment l’écart de prix entre laques majeures des années 1950, au format conséquent et au sujet iconique, et petits panneaux de scène rurale. Ils illustrent la structuration progressive de la valeur de l’artiste en ventes publiques depuis 2018.

7. Conclusion et estimation gratuite

La demande pour Nguyen Van Ro s’appuie sur la clarté des motifs, la cohérence des matériaux et l’attente de formats significatifs des années 1950. Les adjudications publiées depuis 2018 fournissent des repères fiables pour situer la valeur d’un panneau. Si vous possédez une laque de Nguyen Van Ro, une photographie nette de face, des vues de signature et du revers, ainsi que toute information de provenance, permettront d’orienter l’analyse et la position sur le marché actuel. Pour une estimation gratuite, rapide et confidentielle, contactez Fabien Robaldo afin d’obtenir une opinion motivée et actualisée.

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