Les ventes aux enchères internationales des objets d’art vietnamiens

1. Introduction

Les enchères d’art vietnamien se structurent autour de trois ensembles principaux. D’abord les peintures et dessins des artistes formés ou affiliés à l’École des Beaux-Arts de l’Indochine, actifs des années 1930 aux années 1960. Ensuite, les œuvres en laque artistique, des panneaux aux paravents, qui forment une catégorie spécifique sur le marché. Enfin, un segment d’objets d’art anciens associés au Vietnam, notamment des porcelaines chinoises pour le Vietnam, des sculptures et des bronzes liés aux périodes historiques locales. Les ventes phares se tiennent à Paris et à Hong Kong, avec des catalogues dédiés ou des sections spécialisées intégrant ces œuvres.

La demande est internationale, avec une base d’acheteurs en Europe, en Asie et en Amérique du Nord. Les adjudications les plus élevées concernent des œuvres de référence, bien datées, de formats aboutis et bénéficiant d’une provenance claire. Les maisons de ventes publient des catalogues de plus en plus documentés, favorisant une lisibilité des références et un suivi de la valeur dans le temps.

2. Définition et description générale de la thématique

La thématique “objets d’art vietnamiens” couvre les œuvres produites au Vietnam ou par des artistes vietnamiens installés à l’étranger, ainsi que certains objets historiques rattachés au territoire vietnamien. Elle inclut la peinture sur soie, la laque, l’huile sur toile, les encres et gouaches, des dessins préparatoires, et, dans une moindre mesure, des sculptures et des œuvres mixtes. Pour les objets, on retrouve des porcelaines destinées au marché vietnamien, parfois appelées “bleu de Hué”, ainsi que des éléments décoratifs et liturgiques plus anciens. Les enchères internationales traitent majoritairement la période moderne et contemporaine, tout en intégrant ponctuellement des ensembles historiques.

Au sein de la production moderne, l’École des Beaux-Arts de l’Indochine occupe une place centrale. Les artistes associés à cette formation ont intégré des techniques occidentales au service d’une iconographie vietnamienne, avec un usage fréquent de la soie, de l’huile et de la laque. Cette synthèse a contribué à établir une identité visuelle claire qui facilite l’attribution, la comparaison d’œuvres et l’analyse de la valeur en salle des ventes.

3. Typologies, matériaux, périodes, styles

3.1 Peinture sur soie

La soie, support emblématique de la modernité vietnamienne, structure de nombreuses sections spécialisées. Les artistes comme Lê Phổ, Mai Trung Thứ, Vũ Cao Đàm et Nguyễn Phan Chánh ont produit des œuvres sur soie recherchées pour leur dessin, leur palette et la stabilité de leur cote. Les formats moyens et supérieurs, signés et datés, représentent une part significative des adjudications de référence. La valeur dépend du sujet, de la période et de la rareté.

3.2 Laque et panneaux

La laque artistique vietnamienne, structurée au XXe siècle, apparaît aux enchères sous forme de panneaux, polyptyques ou paravents. Des artistes comme Lê Quốc Lộc, Nguyễn Gia Trí, Phạm Hậu ou Trần Phúc Duyên figurent dans les catalogues des ventes internationales. Les œuvres multi-panneaux, bien attribuées et documentées, avec un motif lisible et une datation précise, soutiennent des niveaux de prix réguliers. Les compositions de paysage, les scènes de marché ou les vues fluviales sont fréquemment repérées par les acheteurs.

3.3 Huile sur toile et techniques mixtes

Les huiles sur toile, plus rares pour certains artistes de l’école, atteignent des prix élevés lorsque la datation est précoce et l’iconographie forte. La technique mixte, associant encre, gouache et soie montée sur papier, est également observable dans les catalogues et s’inscrit dans les fourchettes de prix déjà reconnues pour chaque artiste. L’orientation du sujet et la période d’exécution guident la valeur.

3.4 Objets historiques et arts décoratifs

Les ventes intègrent aussi des objets historiques associés au Vietnam, notamment des porcelaines de commande, des pièces décoratives et des éléments liés à la cour impériale. Ces catégories ne représentent pas le cœur du marché moderne, mais elles alimentent régulièrement des sections dédiées. L’identification, la datation et la provenance participent à la formation de la valeur aux enchères.

4. Facteurs simples influençant la valeur

Plusieurs critères simples influencent la valeur aux enchères. La signature, idéalement accompagnée d’une datation cohérente, favorise la confiance des acheteurs. La provenance, notamment les collectionneurs identifiés ou les acquisitions anciennes, soutient l’intérêt. Les expositions d’époque et les mentions dans la bibliographie des artistes sont valorisées lorsqu’elles sont documentées dans les catalogues. Enfin, le format et l’iconographie jouent un rôle direct sur la valeur finale, les sujets emblématiques et les compositions abouties étant privilégiés.

La période d’exécution est un indicateur essentiel. Les œuvres des années 1930 à 1950 pour les peintres de l’École des Beaux-Arts de l’Indochine affichent généralement des niveaux de prix supérieurs. Les compositions sur soie bien conservées et les laques multi-panneaux de grande dimension coagulent l’essentiel des adjudications de référence. La présence d’un certificat émis par les ayants droit, lorsque cela existe, peut faciliter la décision des acheteurs et soutenir la valeur.

La rareté, la lisibilité du sujet, la cohérence des inscriptions et la qualité d’exécution guident également la valeur. Les comparaisons avec des ventes publiques antérieures, pour un même artiste, un format proche et un sujet comparable, permettent de situer une fourchette de prix raisonnable avant la mise en vente.

5. Marché de l’art: demande, cote, valeur

Le marché de l’art vietnamien s’est internationalisé autour de places de vente actives à Paris et à Hong Kong. Les catalogues spécialisés ou les sections “Asie” intègrent désormais de manière régulière les artistes de l’École des Beaux-Arts de l’Indochine et leurs contemporains. Cette visibilité a tiré la cote vers le haut grâce à une concurrence élargie des enchérisseurs. Les adjudications millionnaires restent concentrées sur des œuvres phares, bien situées dans l’œuvre d’un artiste, souvent issues d’anciennes collections privées.

Les commémorations institutionnelles et la publication d’ouvrages de référence ont également contribué à structurer la perception de la valeur. Le centenaire de l’École des Beaux-Arts de l’Indochine a, par exemple, nourri des expositions et des ventes centrées sur cette période. Les maisons internationales réexaminent les corpus vietnamiens, et plusieurs catalogues récents ont mis en avant les artistes les plus demandés, consolidant la cote de la peinture sur soie et de la laque.

La demande provient d’acheteurs privés, d’institutions et de collectionneurs actifs en Europe et en Asie. Les résultats montrent que les ventes de référence combinent l’attractivité historique des sujets, la qualité d’exécution et une documentation rigoureuse, éléments qui favorisent des prix exprimés en euros à des niveaux comparables aux autres segments asiatiques modernes.

6. Résultats de ventes vérifiés

Les adjudications ci-dessous, exprimées en euros, illustrent des niveaux récents pour des œuvres et supports représentatifs. Les indications de maison, date et lot sont précisées. Les titres d’œuvres sont mentionnés en italique entre guillemets anglais et en gras.

• “Le bain” de Lê Phổ – Aguttes, Neuilly-sur-Seine, 13 mai 2025, lot 9 – 2 023 000 €.

• “Les Chanteuses de Campagne” de Nguyễn Phan Chánh – Sotheby’s, Paris, 14 juin 2024, lot 89 – 1 020 000 €.

• “Mandarin ducks and lotus” de Lê Phổ – Sotheby’s, Paris, 7 novembre 2023, lot 4 – 1 200 000 €.

• “Les rapides de Cho Bo” de Lê Quốc Lộc – Aguttes, 3 octobre 2022, lot 6 – 462 960 €.

Ces résultats confirment la centralité de la soie et de la laque dans la formation de la valeur aux enchères pour l’art vietnamien moderne, et le rôle moteur de Paris dans l’établissement des références de prix en euros.

7. Conclusion

Le marché international des objets d’art vietnamiens s’est consolidé autour d’une offre identifiée et d’une demande active. La peinture sur soie et la laque concentrent l’attention, tandis que des objets historiques, plus ponctuels, apparaissent dans des sections dédiées. La documentation, la provenance, la datation et l’iconographie orientent directement la valeur. Pour connaître la valeur de vos œuvres et situer votre pièce dans ce contexte, demandez une estimation gratuite auprès de Fabien Robaldo.

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