Pham Van Don : un artiste visionnaire du Vietnam moderne

La cote de l’artiste s’est structurée autour de places actives comme Hong Kong et Paris, où les enchères dédiées aux arts d’Indochine et aux modernités vietnamiennes attirent une demande internationale. Les records récents pour des laques signées confirment l’intérêt pour les œuvres abouties et bien documentées, tandis que les œuvres graphiques et les estampes restent accessibles, avec une valeur d’entrée plus modeste.

Définition / description générale de la thématique

Pham Van Don, actif principalement de l’après-guerre aux années 1970, est un peintre vietnamien dont l’œuvre couvre la peinture laquée sur panneau, l’encre ou la gouache sur soie et le bois gravé. Plusieurs signatures sont observées, notamment la forme abrégée “PH V. DON” apposée en bas à gauche sur des laques. Son iconographie privilégie des paysages, des vues de baies et des scènes de vie, ainsi que des portraits ou figures emblématiques. Ses œuvres apparaissent tant dans des ventes généralistes d’art moderne asiatique que dans des ventes entièrement consacrées aux écoles vietnamiennes.

La production de l’artiste est liée au développement de la laque au Vietnam au 20e siècle, médium enseigné et diffusé par les grandes écoles locales. L’attrait des collectionneurs pour les laques bien composées, aux dimensions intermédiaires à importantes, explique la hiérarchie des prix constatés dans les ventes publiques.

Typologies, matériaux, périodes, styles

Laques sur panneau

La laque sur panneau représente le cœur de la demande pour Pham Van Don. Les formats moyens autour de 40 x 60 cm à 70 x 95 cm sont fréquents. La signature “PH V. DON” apparaît régulièrement. Les thèmes privilégiés incluent des paysages côtiers, des baies, des embarcations et, plus ponctuellement, des portraits ou des figures politiques. Cette catégorie concentre les adjudications les plus élevées et fixe la valeur de référence pour l’artiste.

Encres et gouaches sur soie

Les œuvres sur soie constituent une part plus réduite de l’offre. Elles se situent généralement en dessous des laques en termes de valeur, sauf sujets remarquables ou provenance solide. Elles circulent surtout à Paris et Hong Kong, avec un public d’amateurs de modernités vietnamiennes.

Œuvres sur papier et gravures

On rencontre des encres sur papier et des xylographies. Ces œuvres affichent des formats modestes et une valeur d’entrée. Elles permettent aux collectionneurs d’accéder à l’artiste à des prix plus contenus, notamment sur le marché européen, y compris en Allemagne et en France.

Formats, signatures, inscriptions

Les formats intermédiaires dominent les adjudications notables. Les signatures abrégées et les inscriptions datées facilitent l’attribution. Les étiquettes d’anciennes galeries ou d’expositions ajoutent un contexte utile pour l’analyse de la valeur.

Périodes

Les œuvres des années 1950 à 1960 en laque sont particulièrement recherchées. Les sujets iconiques et les datations précises soutiennent la valeur. Les œuvres ultérieures ou graphiques présentent une amplitude de prix plus large selon la qualité d’exécution, le sujet et la documentation.

Facteurs simples influençant la valeur

Médium et technique. La laque sur panneau reste le médium le plus porteur en termes de valeur. Les œuvres sur soie et sur papier suivent, tandis que les estampes forment un segment d’entrée.

Sujet. Les paysages identifiables, les vues de baie, les scènes vietnamiennes et les figures emblématiques renforcent la demande. Les thèmes signifiants, clairement attribués, soutiennent la valeur.

Format. Les formats moyens et supérieurs sont mieux valorisés, toutes choses égales par ailleurs. Les petits formats graphiques restent accessibles en valeur.

Datation, provenance, mentions d’exposition. Une datation située au pic de production, une provenance cohérente et des apparitions en exposition ou en catalogue contribuent positivement à la valeur.

Marché de présentation. Les places de Hong Kong et Paris, et les vacations dédiées aux modernités vietnamiennes, favorisent la concurrence et donc la valeur réalisée, surtout pour les laques abouties.

Marché de l’art : demande, cote, valeur

Le marché de Pham Van Don reflète l’essor global des modernités vietnamiennes depuis la fin des années 2010. Les maisons internationales à Hong Kong et à Paris structurent l’offre. Les données publiques indiquent un éventail large de prix, depuis quelques centaines d’euros pour des œuvres graphiques jusqu’à un plafond proche de 60 000 € pour des laques majeures signées et datées. Ces niveaux confirment une cote établie mais sélective, dépendante du sujet, du format et du contexte documentaire.

À Hong Kong, les ventes 20th Century & Contemporary Art et les vacations en ligne dédiées au modern art asiatique ont enregistré des résultats solides pour l’artiste, en particulier les laques de grand format. À Paris, le segment spécialisé “Vietnamese Art” et “Southeast Asian Art Online” a mis en avant des œuvres figuratives et des vues urbaines ou patrimoniales, avec des adjudications significatives sur des sujets identifiables. Cette dynamique se traduit par une consolidation de la valeur des laques, tandis que les œuvres sur papier maintiennent une fourchette plus accessible.

En synthèse, le profil de valeur s’organise en trois paliers. Palier 1, laques abouties, sujets forts, signatures lisibles et bonnes dimensions, avec des prix qui peuvent dépasser 50 000 € dans des contextes concurrentiels. Palier 2, œuvres sur soie et encres abouties, autour de plusieurs milliers à plusieurs dizaines de milliers d’euros selon la qualité et la documentation. Palier 3, œuvres graphiques et estampes, généralement de quelques centaines d’euros, avec des variations liées à la rareté et au sujet.

Résultats de ventes vérifiés

Sélection de 3 à 4 résultats récents, donnés à titre documentaire, avec titres d’œuvres en italique et guillemets anglais, et prix affichés en euros.

• “Ho Chi Minh”, laque sur panneau. Sotheby’s, Hong Kong, “Modern Art Online: From Le Pho to Sanyu”, 1-7 décembre 2021, lot 6122. Prix réalisé équivalent à environ 57 089 €.
• “Halong Bay”, laque sur panneau 40,5 x 60 cm. Christie’s, Hong Kong, “20th Century & Contemporary Art (Morning Session)”, 26 mai 2019, lot 122. Prix réalisé équivalent à environ 22 890 €.
• “Porte Quan Chong à Hanoi”, laque. Bonhams Cornette de Saint Cyr, Paris, “Southeast Asian Art Online”, 21-27 juin 2024, lot 27. Adjugé 28 160 € frais inclus.
• “Famille avec colombe”, laque sur panneau 45,5 x 61 cm. Bonhams Cornette de Saint Cyr, Paris, “La Modernité Vietnamienne”, 14 décembre 2022, lot 3. Adjugé 35 655 €.

Conclusion

Le marché de Pham Van Don repose sur une hiérarchie claire entre laques, œuvres sur soie et œuvres graphiques. Les laques signées, datées et bien documentées constituent le segment de plus forte valeur, avec une demande active à Hong Kong et à Paris. Les œuvres graphiques offrent un accès plus abordable, utile pour débuter une collection ou compléter un ensemble. Pour situer précisément la valeur d’une œuvre, il convient d’identifier le médium exact, le format, le sujet, la signature et la documentation disponible.

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