Biographie factuelle

Oskar Yakovlevich Rabin naît à Moscou en 1928. Il étudie à l’Académie des arts de Lettonie à Riga entre 1946 et 1948, puis à l’Institut Sourikov de Moscou. À la fin des années 1950, il s’impose comme figure centrale du cercle de Lianozovo, qui rassemble artistes et poètes autour d’Evgueni Kropivnitski. En 1974, il participe à l’organisation de la “Bulldozer Exhibition”. En 1978, alors en déplacement à Paris, il est déchu de sa citoyenneté soviétique et s’installe en France. Il poursuit sa carrière internationale, entre expositions muséales et galeries. Il décède en 2018 à Florence.

Repères chronologiques

1958-1965: années Lianozovo, premières œuvres majeures. 1974: “Bulldozer Exhibition”. 1978: exil en France et installation à Paris. Années 1980-1990: diffusion internationale des œuvres et expositions rétrospectives. 2000-2010: retour d’intérêt institutionnel en Russie et en Europe. 2018: disparition à Florence.

Style de l’artiste

Le langage visuel d’Oscar Rabin se structure autour de natures mortes et de vues urbaines. Les compositions reposent sur des objets simples, des inscriptions, des enseignes, des vues de rues et d’édifices, construits avec une matière picturale présente. L’ensemble produit des images lisibles, immédiatement associées à son écriture graphique et picturale. Les œuvres parisiennes intègrent des éléments de la capitale française, tout en conservant la même syntaxe formelle. L’identification des sujets et des inscriptions contribue à l’authentification et à l’attribution des œuvres.

Thèmes récurrents

Natures mortes structurées autour de bouteilles, poissons, journaux et iconographie populaire. Vues urbaines avec façades, fils électriques et signalétique. Références à Lianozovo et à l’environnement moscovite des années 1960-1970. Scènes parisiennes et motifs de Montmartre dans la période d’exil.

Signature et marquages

Signatures en cyrillique ou en caractères latins “Rabin” ou “Rabine”. Datations et numérotations au revers, parfois suivies d’un “N” et d’un numéro d’inventaire d’atelier. Titres en russe, en français ou bilingues. La cohérence entre signature, titre, numéro et période est un critère d’analyse important.

Techniques, matériaux, périodes

Rabin travaille l’huile sur toile pour ses pièces majeures. Le support papier accueille aquarelle, gouache, encre et feutre, parfois avec rehauts métalliques. La période soviétique tardive et Lianozovo concentrent des œuvres de référence recherchées. La période parisienne livre un corpus suivi, avec sujets urbains et natures mortes actualisées. Les formats moyens et grands en huile, datés des années 1960-1970, constituent le cœur de la cote.

Période soviétique et Lianozovo 1959-1977

Œuvres structurées, compositions denses, inscriptions visibles. Matière marquée et palette contenue. Références directes à Moscou et à l’environnement de Lianozovo. Forte demande pour ces années, surtout lorsqu’elles sont documentées par des expositions anciennes et catalogues.

Exil en France 1978-2018

Déploiement de vues parisiennes, natures mortes et paysages urbains. Continuité stylistique avec enrichissement des motifs. Œuvres des années 1980-1990 bien représentées sur le marché, avec niveaux de prix liés à la visibilité et à la provenance.

Analyse du marché: typologies, cote, valeur, facteurs déterminants

La valeur d’un tableau d’Oscar Rabin dépend d’abord de la période, du sujet et du format. Les huiles des années 1960-1970 sont les plus recherchées. Les œuvres sur papier assurent un accès plus abordable, avec un éventail large selon la rareté du motif. Les estimations tiennent compte de l’état, de la présence d’expositions historiques, de la documentation et des numéros d’atelier.

Typologies et formats

Huile sur toile, formats d’environ 60-120 cm de côté, représentant natures mortes et vues de rue. Œuvres sur papier mêlant aquarelle, gouache, encre et feutre, avec titres et datations précises. Collages et techniques mixtes plus rares, recherchés lorsqu’ils sont bien documentés.

Facteurs de prix

Période 1959-1977 très porteuse. Sujets emblématiques clairement identifiables. Provenances d’atelier, de collections européennes ou expositions muséales. Cohérence des inscriptions et numéros d’atelier. Documentation et publications. Format supérieur à 80 cm sur le grand côté pour les huiles significatives. Présence d’un historique d’expositions dans les années 1960-1970 valorisante.

Fourchettes de valeur observées

Huiles importantes entre 20 000 € et 60 000 €, avec des adjudications notables au-delà selon rareté et provenance. Œuvres sur papier entre 1 500 € et 6 000 € selon technique et sujet. Collages et techniques mixtes dans une fourchette médiane à supérieure lorsque la période est forte. Les estampes restent plus accessibles.

Analyse technique de la thématique

Matériaux: huile sur toile pour les pièces majeures, papiers épais ou cartonnés pour aquarelle, gouache et encre, rehauts au feutre ou à la peinture métallique sur certains ensembles. L’école de Lianozovo situe ses débuts dans une avant-garde non officielle, avec des œuvres structurées par une iconographie urbaine et populaire. Les œuvres parisiennes prolongent cette grammaire visuelle en l’adaptant à un contexte occidental. Caractéristiques: titres explicites, numérotations d’atelier, inscriptions au revers, motifs récurrents identifiables et lisibles.

Marché des enchères

Quelques résultats récents illustrent les niveaux observés pour différentes techniques et périodes. Les prix ci-dessous sont indiqués en euros.

• Dorotheum, Vienne, 24 mai 2024, lot 566, “Violin in Priluki”, huile sur toile, 1970. Prix de vente 63 563 €.
• Dorotheum, Vienne, 29 novembre 2022, lot 68, “Lyubka + Kol’ka = Duraki”, huile sur toile, 1963. Prix de vente 38 400 €.
• Dorotheum, Vienne, 23 mai 2023, lot 53, “Landscape-II”, huile sur toile, 1977. Prix de vente 31 075 €.
• Dorotheum, Vienne, 4 mars 2025, lot 31, “Christmas in Cherkizovo”, technique mixte sur papier. Prix de vente 4 160 €.

Ces adjudications confirment l’écart de prix entre huiles de période forte et œuvres sur papier. Elles soulignent l’importance de la datation et de la provenance dans le positionnement de la valeur d’un Rabin.

Conclusion

Le marché d’Oscar Rabin est international et soutenu par des collectionneurs informés. La période 1959-1977 tire la cote, suivie par des œuvres parisiennes bien documentées. Pour obtenir une estimation gratuite précise et confidentielle, contactez Fabien Robaldo. Le cabinet, en lien avec MILLON, analyse la période, le sujet, la provenance et les résultats comparables afin d’établir la valeur actuelle de votre œuvre d’Oskar Rabin.

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