Biographie factuelle

Paolo de Matteis naît à Piano Vetrale le 9 février 1662 et meurt à Naples le 26 janvier 1728. Il se forme d’abord auprès de Francesco di Maria, puis dans l’atelier de Luca Giordano. Un séjour à Rome dès 1682 le met en contact avec le classicisme de Carlo Maratta. Entre 1702 et 1705, il travaille à Paris. De retour en Italie, il obtient des commandes à Rome et à Naples, notamment sous les papes Clement XI et Innocent XIII. Il produit des retables, des cycles décoratifs et des sujets allégoriques et mythologiques. Plusieurs élèves sont documentés autour de son atelier, parmi lesquels des membres de la famille Sarnelli et Giuseppe Mastroleo. Ces repères biographiques situent la production dans la transition stylistique de la fin du XVIIe au début du XVIIIe siècle.

Style de l’artiste

Le style de Paolo de Matteis associe un héritage napolitain à une sensibilité romaine. La composition est ordonnée, les figures sont décrites avec un dessin affirmé, et la palette tend à s’éclaircir au fil de la carrière. Les grands sujets bibliques et mythologiques occupent une place importante. L’influence de Luca Giordano est perceptible dans l’énergie des mises en scène, tandis que la formation romaine apporte une clarté marattesque. Cette combinaison explique la demande soutenue pour les toiles de grand format et les sujets allégoriques.

Techniques, matériaux, périodes

La peinture à l’huile sur toile constitue l’essentiel de l’œuvre portable de Paolo de Matteis. Les formats varient du petit panneau au grand rectangle destiné à des espaces religieux ou palatiaux. On rencontre aussi des esquisses peintes, étudiées pour la mise en place des groupes et des effets de lumière. Les cycles décoratifs au plafond et en voûte appartiennent à des commandes publiques ou conventuelles, distinctes du marché des enchères d’œuvres de chevalet. La production des années 1690 à 1715 concentre une part importante des sujets recherchés par les collectionneurs actuels.

Analyse du marché – typologies, cote, valeur, facteurs déterminants

La cote de Paolo de Matteis s’organise par typologies. Les grandes toiles mythologiques ou allégoriques en bon état et au pedigree clair constituent le haut de fourchette. Les compositions religieuses de format moyen, souvent issues de collections européennes, se situent dans une tranche médiane. Les esquisses et bozzetti sur toile présentent une amplitude de prix plus large selon la qualité d’exécution et la cohérence de l’attribution. Les œuvres “attribuées”, “atelier” ou “cercle” sont plus accessibles.

Les facteurs de valeur comprennent l’iconographie, la taille, la qualité de la touche et la solidité de l’attribution. La documentation ancienne, les références bibliographiques, les mentions dans les catalogues raisonnés ou études monographiques renforcent l’intérêt. La provenance suivie et la présence d’avis d’historiens de l’art contribuent également à la confiance des acheteurs. Les sujets mythologiques tels que Galatée, Leda, Apollon et Daphné, ou des scènes de l’Arioste et du Tasse, se placent parmi les plus recherchés. Les formats supérieurs à un mètre en hauteur ou en largeur attirent une audience internationale, notamment en Autriche et en Italie où plusieurs résultats récents ont été enregistrés.

Dans la tranche médiane, on relève des compositions dévotionnelles à mi-corps ou de plus petits formats qui restent attractives pour des collectionneurs spécialisés. Les esquisses peintes, si elles sont autographes et bien situées dans la chronologie, constituent souvent une porte d’entrée. Les œuvres de “cercle” ou “atelier” doivent être considérées comme des alternatives plus économiques, utiles pour documenter l’entourage napolitain de l’artiste, avec une valeur cohérente avec leur statut.

Analyse technique de la thématique – matériaux, périodes, écoles, caractéristiques

L’inscription de Paolo de Matteis dans l’école napolitaine se lit dans l’usage de la toile, le traitement des carnations et la construction par masses colorées. La phase romaine apporte un cadrage plus classique, une hiérarchie claire des plans et une attention aux profils. Les ateliers napolitains du tournant des XVIIe et XVIIIe siècles partagent des recettes picturales proches. L’artiste conçoit des variantes de sujets appréciés du public cultivé de son temps. Cette pratique de répétitions et versions nourrit le marché actuel, où l’on distingue des œuvres autographes, des répliques d’atelier et des versions de cercle. Les bozzetti, lorsqu’ils sont conservés, permettent de comprendre la mise en place des figures, la dynamique des diagonales et l’organisation des groupes. Ce corpus explique l’éventail de prix constaté selon l’ambition iconographique et la relation de l’œuvre avec un cycle ou un modèle référent.

Marché des enchères – résultats récents

Les exemples ci-dessous illustrent des niveaux de prix observés pour différentes typologies d’œuvres de Paolo de Matteis. Les intitulés sont donnés selon les catalogues d’origine.

• Dorotheum, Vienne, 3 mai 2023, lot 60, “The Triumph of Galatea”, toile, adjugé 130 000 €.
• Dorotheum, Vienne, 22 octobre 2024, lot 126, “Leda and the Swan”, toile, adjugé 52 800 €.
• im Kinsky, Vienne, 8 novembre 2022, lot 6, “Solomon and the Queen of Sheba”, toile, adjugé 11 520 €.
• Dorotheum, Vienne, 18 octobre 2016, lot 96, “Rinaldo and Armida”, panneau, adjugé 87 500 €.

Ces résultats confirment la hiérarchie suivante. Les grands sujets mythologiques se situent en haut de fourchette, suivis des sujets religieux d’ampleur moyenne et des panneaux ou esquisses abouties. Les adjudications en Autriche et en Italie constituent un baromètre utile pour ce corpus.

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Pourquoi une expertise préalable est essentielle

La reconnaissance des versions, répliques et œuvres de cercle exige une lecture attentive des modèles et des variantes. L’expertise situe l’œuvre dans la carrière de l’artiste, qualifie la typologie et consolide la confiance des acheteurs. Elle est déterminante pour optimiser la présentation et fixer une fourchette de prix réaliste.