Biographie factuelle

Né en 1896 à Chihuahua, Siqueiros suit une formation artistique à Mexico. Il participe à la Révolution mexicaine, séjourne aux États-Unis et en Europe, puis contribue, avec Rivera et Orozco, à l’essor du muralisme dans l’entre-deux-guerres. Sa carrière alterne commandes publiques, exils et périodes d’emprisonnement. Il expérimente très tôt les peintures industrielles et la pulvérisation. Il meurt à Cuernavaca en 1974. Les principaux ensembles muraux se situent à Mexico et dans le Polyforum Cultural Siqueiros. Ses œuvres de chevalet, réalisées du début des années 1930 aux années 1970, constituent l’essentiel des lots en salle des ventes.

Style de l’artiste

Le style de Siqueiros est identifiable par un vocabulaire figuratif énergique, des compositions dynamiques et un modelé accentué. La mise en scène des figures occupe souvent la totalité du plan. Les aplats et rehauts nervurés proviennent de l’usage de peintures industrielles appliquées au pistolet, au compresseur ou au pinceau sur des supports modernes. Les thèmes incluent portraits, personnages en action, scènes sociales et séries paysagères. L’artiste privilégie des formats moyens à grands, propices à la monumentalité.

Techniques, matériaux, périodes

Techniques

Peintures au pyroxylin sur panneau de Masonite, huiles sur toile, techniques mixtes sur papier marouflé, gouaches et encres. L’usage du pyroxylin, du duco et des vernis industriels produit des surfaces brillantes et des textures contrôlées. Les dessins et études emploient le fusain, la gouache, le stylo-bille et parfois le cirage pour des motifs rapides.

Matériaux et supports

Panneaux de Masonite ou MDF pour les œuvres au pyroxylin. Toiles classiques pour les huiles. Papiers épais pour les dessins et lithographies, éditions sur Arches pour les suites de la fin des années 1960. Les portfolios édités à New York et Paris apparaissent fréquemment complets ou en feuilles isolées.

Périodes

Années 1930. Apparition de portraits et sujets sociaux, dont des jalons biographiques et autoportraits. Années 1950. Apogée du pyroxylin sur panneau, avec des figures vigoureuses et des compositions resserrées. Années 1960. Séries de personnages et études liées aux grands ensembles muraux, multiplication des techniques mixtes sur papier. Début des années 1970. Œuvres tardives souvent sur panneau, parfois de format plus modeste.

Analyse du marché: typologies, cote, valeur, facteurs déterminants

Typologies recherchées

Les peintures au pyroxylin des années 1950-1960 constituent le cœur de la demande. Les huiles des années 1930-1940 et les autoportraits documentés suscitent une attention soutenue. Les études liées à des murales identifiées élargissent l’intérêt des institutions et renforcent la valeur d’un lot. Les dessins aboutis sur papier, signés et datés, se placent correctement. Les estampes signées, en feuilles ou en portefeuille complet, servent d’entrée de marché.

Facteurs déterminants

Date et période. Les années 1930 et 1950-1960 dominent. Sujet. Figures et autoportraits documentés obtiennent de meilleurs résultats que les sujets génériques. Technique. Le pyroxylin sur Masonite se situe au-dessus des techniques mixtes sur papier. Taille. Les formats moyens à grands se valorisent mieux. Provenance et certificats. Les pièces passées par des collections reconnues ou accompagnées d’un avis d’expert institutionnel gagnent en valeur. Contexte légal. Pour certaines œuvres, la législation mexicaine sur les biens artistiques peut limiter l’exportation, influençant la liquidité et la base d’acheteurs.

Niveaux de prix observés

Le marché international place régulièrement les peintures abouties au-dessus de 50 000 € en salle, avec des pointes supérieures pour des sujets forts et bien documentés. Les dessins et techniques mixtes signés se situent souvent entre 2 000 € et 20 000 €. Les portfolios complets des années 1968-1969 se négocient dans une fourchette de quelques milliers d’euros. Les feuilles isolées circulent à quelques centaines d’euros quand l’état et la signature sont standard.

Analyse technique de la thématique

Matériaux et procédés

L’emploi de peintures automobiles et aéronautiques sur panneau impose une lecture matérielle spécifique. Le pyroxylin, appliqué au pistolet, crée des couches denses et lisses avec effets de pulvérisation maîtrisés. Sur papier, l’artiste associe gouache, encre et médiums gras pour des études rapides et codées. Cette économie de moyens favorise la compréhension du cheminement compositionnel.

Périodes et écoles

Siqueiros appartient au muralisme mexicain, avec un ancrage institutionnel dès les années 1930. Sa pratique de chevalet se nourrit de cette école, d’où un rapport constant à la monumentalité et à la narration sociale. Les périodes d’emprisonnement et d’exil expliquent des séries concentrées sur des formats portatifs, en résonance directe avec les murales en cours ou projetées.

Caractéristiques repérables en vue d’une estimation

Signature d’époque, date au mois près fréquente, inscriptions de lieu sur certaines œuvres, supports industriels, vernis et brillances caractéristiques, formats normalisés proches de 70 x 50 cm ou 100 x 75 cm pour les panneaux. Les feuilles portent souvent des annotations au revers au crayon ou au stylo, utiles pour l’attribution et la chronologie.

Marché des enchères

• Sotheby’s, New York, 19 novembre 2024, lot 531, “Siqueiros por Siqueiros”, prix de vente 66 000 € env. (72 000 USD).
• Bonhams, New York, 15 novembre 2023, lot 48, “Desesperación”, prix de vente 71 000 € env. (76 700 USD).
• Bonhams, New York, 15 novembre 2023, lot 49, “Cara de Niño”, prix de vente 19 000 € env. (20 480 USD).
• Il Ponte Casa d’Aste, Milan, 24 mai 2022, lot 40, “Untitled” huile sur panneau, prix de vente 18 750 €.

Ces résultats illustrent des fourchettes de prix distinctes selon la technique et la période. Ils confirment l’attractivité des panneaux au pyroxylin et la liquidité des feuilles et portfolios signés. Pour des œuvres majeures des années 1930-1940, des sommets historiques supérieurs à 300 000 € ont été enregistrés, selon les sujets et la documentation.

Conclusion

La cote de Siqueiros repose sur un ensemble d’éléments objectifs: technique, période, sujet, format, provenance et cadre légal. Les œuvres sur panneau au pyroxylin et les autoportraits bien référencés concentrent la demande internationale. Les dessins aboutis soutiennent des adjudications robustes. Les estampes signées assurent une porte d’entrée accessible. Pour situer précisément la valeur de votre œuvre et préparer un passage en vente, sollicitez une estimation gratuite auprès de Fabien Robaldo. Un avis documenté, neutre et étayé par des références de marché récentes reste la meilleure base de décision.

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