Biographie factuelle

Né le 17 octobre 1860 à Castleplunket, comté de Roscommon, O’Conor se forme à Dublin, puis à l’Académie royale des Beaux-Arts d’Anvers. Il s’installe ensuite en France, à Grez-sur-Loing et Pont-Aven, avant un retour durable à Paris à partir de 1904. Il fréquente le cercle de Gauguin et s’ouvre aux recherches postimpressionnistes. Marié en 1933 avec Renée Honta, il meurt à Nueil-sur-Layon le 18 mars 1940.

Son corpus se répartit entre paysages bretons, marines, portraits, nus d’atelier, natures mortes et un ensemble de gravures réalisées au début des années 1890. Les œuvres passées en vente portent souvent le cachet “atelier O’CONOR” au revers, issu de la vente d’atelier de 1956 à Paris, qui sert encore de repère pour l’authentification et la traçabilité.

Style de l’artiste (objectif, non-poétique)

O’Conor adopte des compositions structurées et un chromatisme direct. Dans les années 1890, les paysages bretons présentent des aplats colorés et des directions de touches régulières. À partir de 1904, les sujets d’atelier dominent avec une pâte énergique et des couleurs franches. Les natures mortes des années 1915-1927 privilégient des agencements serrés, une lumière latérale et une épaisseur de matière maîtrisée. Les gravures des années 1893 environ montrent des lignes fermes, des hachures denses et une simplification des masses.

Techniques, matériaux, périodes

Huiles sur toile et panneau

Les huiles sur toile constituent le cœur du marché. Les marines 1898-1899 et les paysages bretons 1892-1897 soutiennent les niveaux les plus élevés. Les huiles sur panneau, souvent de format moyen, se situent à des niveaux intermédiaires, avec des variations liées au motif, au format et à l’état de conservation matériel documenté par les catalogues. La présence du cachet “atelier O’CONOR” est fréquente.

Œuvres sur papier et estampes

Les dessins au crayon, à l’encre ou au fusain couvrent des études de figures et des paysages. Les prix restent contenus et reflètent une demande sélective sur les sujets accomplis. Les eaux-fortes et drypoints des années 1893, comme “Le Verger” ou “The Orchard”, circulent à des niveaux accessibles, avec des variations selon tirage, état et qualité du passage en vente.

Analyse du marché: typologies, cote, valeur, facteurs déterminants

Le marché distingue nettement quatre typologies. Les paysages et marines bretonnes des années 1890, surtout quand la touche est structurée et le format significatif, fixent la haute valeur. Les natures mortes des années 1915-1927 sont recherchées lorsque la composition est dense et l’exécution aboutie. Les figures et nus d’atelier atteignent des résultats solides quand le modèle est identifié et l’œuvre référencée dans la littérature. Les œuvres sur papier et les estampes constituent un segment d’entrée, utile pour documenter une collection.

Les facteurs principaux d’estimation sont la date, le motif, le format, la provenance, la littérature et l’exposition. Les œuvres identifiées à Pont-Aven et à la fin des années 1890 sont mieux valorisées. La provenance issue de la vente d’atelier 1956 renforce la traçabilité. Les références à des expositions institutionnelles ou à la monographie de Jonathan Benington participent à la confiance des acheteurs. La présence d’une étiquette d’époque ou d’une mention d’exposition ajoute une information pertinente.

La dispersion géographique du marché est stable entre Dublin, Londres et Paris, avec une visibilité régulière dans les vacations d’art irlandais et moderne. Les records historiques confirment la capacité du segment à dépasser ponctuellement le seuil du million d’euros sur des huiles majeures des années 1890. Les plages de prix du tableau initial reflètent les niveaux récents observés en euros pour des lots comparables par sujet et période.

Analyse technique de la thématique (matériaux, périodes, écoles, caractéristiques)

O’Conor relève du postimpressionnisme et du cercle de Pont-Aven. Les matériaux sont classiques: huile sur toile, huile sur panneau, supports papier pour dessins et estampes. Les périodes clés sont 1892-1899 pour la Bretagne et 1904-1927 pour l’atelier parisien. Les caractéristiques attendues sont la touche directionnelle, les contrastes nets, les compositions centrées sur des rochers, des côtes bretonnes, des intérieurs d’atelier, des tables de natures mortes. Les gravures de 1893 se reconnaissent à la densité des hachures et à la simplification formelle. Les inscriptions “atelier O’CONOR” et les étiquettes anciennes jouent un rôle documentaire dans la chaîne de propriété.

Marché des enchères: quelques résultats récents en euros

• deVeres, Dublin, 14 juin 2022, lot 14, “Landscape with Trees” (huile sur toile): 300 000 €.
• deVeres, Dublin, 14 juin 2022, lot 17, “The Breaking Wave” (huile sur toile): 230 000 €.
• Morgan O’Driscoll, 21 octobre 2019, lot 41, “Seated Woman in a Red Dress / Le Divan” (huile sur toile): 110 000 €.
• Morgan O’Driscoll, 9 avril 2024, lot 18, “Villas near the Sea, Cassis (1913)” (huile sur panneau): 70 000 €.

En 2005, une huile des années 1890 a franchi 1 290 000 € lors d’une session londonienne consacrée à l’art irlandais, confirmant l’attrait pour les œuvres majeures de la période bretonne.

Conclusion: obtenir une estimation avec Fabien Robaldo

L’estimation d’une œuvre de Roderic O’Conor doit s’appuyer sur l’identification précise du sujet, la date, le support, la présence du cachet d’atelier, la provenance et les références bibliographiques. Pour positionner votre œuvre dans ces fourchettes de valeur et obtenir une estimation gratuite, contactez Fabien Robaldo. Une analyse documentaire rigoureuse permet d’optimiser la présentation d’un lot et d’aligner la stratégie de mise en marché avec les segments les plus actifs.

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