Biographie factuelle

Repères chronologiques

Paul Jenkins naît à Kansas City en 1923 et s’installe à New York à la fin des années 1940. Il étudie à l’Art Students League auprès de Yasuo Kuniyoshi et Morris Kantor. Dès 1953, il partage sa vie entre Paris et New York. À partir de la fin des années 1950, il développe la série “Phenomena” qui structure l’ensemble de sa production. Il expose dans des galeries américaines et européennes. Il travaille jusqu’aux années 2000 et décède en 2012 à New York.

Insertion dans les réseaux artistiques

Jenkins évolue dans l’orbite de l’Expressionnisme abstrait et du Color Field Painting. Il bénéficie de soutiens de galeries new-yorkaises actives sur la scène d’après-guerre et participe à des expositions en Europe, notamment à Paris. Son nom reste associé à une pratique revendiquée comme expérimentale tout en restant lisible pour le marché des enchères.

Style de l’artiste

Principes plastiques

Le vocabulaire de Jenkins repose sur l’acrylique fluide, l’écoulement du pigment et l’action de l’outil de guidage. Les titres “Phenomena” suivis d’un sous-titre précisent l’intention de chaque pièce. La composition met l’accent sur des champs chromatiques contrôlés et sur la frontière entre accident et maîtrise. L’écriture est stable dans le temps, ce qui facilite la lecture des périodes et des types d’œuvres pour l’estimation et la valeur.

Signes distinctifs

Signatures fréquentes au recto ou au verso, inscriptions “Phenomena” suivies d’une phrase, mentions de date et parfois de localisation “Paris”. Sur papier, Jenkins emploie l’Arches et des formats de moyen à grand. Les estampes numérotées et épreuves d’artiste sont clairement identifiables.

Techniques, matériaux, périodes

Toiles acryliques

L’acrylique sur toile domine sa production depuis la fin des années 1950. Les œuvres antérieures à 1965 sont recherchées. Les grands formats des années 1970-1990, souvent titrés “Phenomena”, structurent la cote actuelle.

Œuvres sur papier

Aquarelles et encres sur papier Arches constituent un pan important de l’œuvre, avec des formats variables. Les grandes aquarelles des années 1970-1980 rencontrent une demande stable. Les collages et techniques mixtes existent mais restent minoritaires.

Estampes et éditions

Jenkins produit des lithographies, parfois accompagnées d’épreuves d’artiste. Leur valeur varie selon le format, la date, l’état de la feuille et la qualité d’impression. Des affiches d’exposition signées apparaissent ponctuellement aux enchères à des montants plus accessibles.

Analyse du marché: typologies, cote, valeur, facteurs déterminants

Fourchettes par typologie

Les toiles “Phenomena” de format important fixent le haut de la fourchette en euros. Les œuvres sur papier de grand format occupent une zone médiane, tandis que les petites aquarelles ou encres relèvent d’un segment d’accès. Les estampes et affiches signées correspondent à l’entrée de gamme.

Facteurs de valeur

Période de création: les œuvres des années 1958-1965 et les grands formats des années 1970-1990 soutiennent les meilleurs niveaux.

Dimensions: plus le format est important, plus l’intérêt est confirmé par le marché, toutes choses égales par ailleurs.

Typologie: acrylique sur toile au-dessus des œuvres sur papier, elles-mêmes au-dessus des lithographies et affiches.

Provenance, expositions et publications: présence de labels de galeries reconnues, de mentions d’exposition ou de bibliographie documentée influence la valeur.

Évolution récente

Les adjudications européennes montrent une dynamique soutenue pour les toiles historiques et des niveaux réguliers pour les œuvres sur papier de grand format. Le segment des estampes demeure stable avec des écarts selon l’édition et l’état de conservation mentionné dans les catalogues de vente.

Analyse technique de la thématique

Matériaux et procédés

Acrylique liquide, eau, liants et supports toile et papier dominent. Jenkins emploie un couteau lisse pour orienter la matière. Sur papier, il privilégie des supports épais adaptés aux lavis et aux superpositions. Les lithographies sont imprimées en couleurs sur papier, numérotées et signées.

Périodes et signatures de série

La série “Phenomena” s’étend de la fin des années 1950 aux années 2000. Les périodes 1958-1965 et 1970-1980 concentrent des pièces clefs. Les titres comportent des sous-titres récurrents qui permettent un repérage rapide pour l’estimation.

Écoles et contexte

Inscrit dans l’après-guerre américain, Jenkins dialogue avec l’École de New York et la scène parisienne d’alors. Ce double ancrage explique la présence de résultats significatifs en euros sur le marché européen, y compris à Vienne et à Paris.

Marché des enchères: résultats récents

• Dorotheum, Vienne, “Contemporary Art I”, 23 mai 2024, lot 230, “Puma Pass – Eye of the Storm” (1958), 156 000 €.
• Dorotheum, Vienne, “Contemporary Art II”, 20 novembre 2025, lot 504, “Phenomena Outward Bound” (1977), 36 400 €.
• Dorotheum, Vienne, “Contemporary Art II”, 2 juin 2022, lot 400, “Phenomena Clear Water Statement (from Anatomy of a Cloud)” (1977, aquarelle), 10 453 €.
• MILLON, Paris, “Tableaux modernes – Des petites œuvres de grands maîtres”, 2 décembre 2017, lot 363, “Sans titre” (1987, lithographie), 270 €.

Conclusion

La cote de Paul Jenkins repose sur la lisibilité de ses séries, l’antériorité des toiles majeures et la constance des œuvres sur papier. Les toiles des années 1958-1965 et les grands formats des décennies suivantes concentrent les montants élevés. Les aquarelles importantes assurent une valeur médiane solide, tandis que les estampes offrent une entrée de marché. Si vous possédez une toile, une aquarelle ou une lithographie signée, une estimation gratuite par Fabien Robaldo permet de situer précisément la valeur selon la période, le format, la provenance et la documentation disponible.

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