Estimation François Gérard : prix des tableaux issus de commandes impériales

Expertise Fabien Robaldo, portrait photo de l'expert en Noir et blanc

Estimation François Gérard: prix des tableaux issus de commandes impériales

 

Introduction

 

François-Pascal-Simon Gérard, dit Baron Gérard, occupe une place centrale dans l’imagerie officielle du Premier Empire. Ses portraits d’apparat de Napoléon, de sa famille et des dignitaires forment un corpus cohérent, souvent exécuté à plusieurs exemplaires avec l’appui de l’atelier. Pour les propriétaires et ayants droit, comprendre la nature de ces œuvres, leur origine et leur circulation permet d’aborder au mieux leur valeur sur le marché. Cet article présente un cadre factuel pour l’estimation des tableaux de Gérard issus de commandes impériales et synthétise des résultats récents et vérifiés.

 

Définition et périmètre de la thématique

 

Par “tableaux issus de commandes impériales”, on entend les œuvres conçues par Gérard entre 1804 et 1815 pour le compte de l’Empereur, des membres de la famille Bonaparte, de la Maison de l’Empereur, des ministères, des résidences diplomatiques et de certains grands officiers. Entrent aussi dans ce périmètre les répliques autographes, réductions et versions d’atelier documentées comme dérivant d’une commande officielle, ainsi que des variantes produites sous la supervision du peintre pour répondre aux besoins de diffusion de l’image impériale.

Ce corpus comprend des portraits en pied, en buste, en trois-quarts, parfois en format ovale, représentant Napoléon en costume du sacre, l’Impératrice, les rois et reines de la sphère napoléonienne tels que Joachim et Caroline Murat, ou encore Hortense de Beauharnais et leurs enfants. Les compositions les plus diffusées, à commencer par le modèle en costume du sacre, ont fait l’objet de nombreuses répliques et réductions, ce qui explique la variété des formats et des participations d’atelier observées aujourd’hui sur le marché.

 

Typologies, matériaux, périodes et styles

 

Matériaux

 

Les tableaux concernés sont majoritairement des huiles sur toile. L’usage d’un châssis entoilé d’époque est courant pour les formats importants, tandis que les réductions et portraits de cabinet adoptent des formats plus maniables. Les toiles d’atelier conservent des matériaux comparables aux autographes, avec parfois une préparation et une touche différenciées selon la main intervenante.

 

Période

 

Le cœur de production se situe entre 1804 et 1812 pour les grands prototypes et leurs répliques, avec des compléments jusqu’à la fin de l’Empire. Des répliques postérieures peuvent exister lorsque la demande de diffusion iconique s’est prolongée dans les années 1810.

 

Typologies

 

On distingue les grands portraits d’apparat en pied, destinés aux salles d’audience et aux résidences officielles, les portraits en trois-quarts présentant les insignes impériaux, et les portraits de famille ou d’alliés dynastiques. Les “réductions” reprennent fidèlement le prototype en un format plus petit pour distribution à des autorités civiles et diplomatiques. L’atelier de Gérard a contribué à la multiplication de ces versions afin de satisfaire un programme de représentation très structuré.

 

Style et exécution

 

Le langage visuel reste conforme à la rhétorique officielle: costume du sacre, manteau d’hermine, sceptre, main de justice, globe, couronne de lauriers. La lisibilité de l’insigne et la hiérarchie des accessoires conditionnent l’identification et, en partie, la valeur. Les versions avec une intervention autographe plus marquée présentent souvent une qualité de modelé et d’intégration des accessoires plus aboutie que les versions d’atelier, même lorsque la composition est identique.

 

Facteurs simples influençant la valeur

 

1. Prototype, autographe, atelier. La distinction entre une œuvre autographe, une version “Gérard et atelier” et une version purement d’atelier influe directement sur la valeur. Une implication plus forte du maître, confirmée par la recherche, soutient les prix. À l’inverse, une attribution à l’atelier sans participation substantielle de Gérard se reflète dans des niveaux plus accessibles.

 

2. Lien documenté avec une commande impériale. La mention d’un paiement, d’une commande ministérielle ou d’une affectation à une résidence officielle renforce l’intérêt. Une provenance reliée à la famille Bonaparte, aux grands officiers civils ou à un palais impérial reste un moteur solide de valeur.

 

3. Sujet et iconographie. Les sujets “emblématiques” de l’Empire, au premier rang desquels Napoléon en costume du sacre, figurent parmi les plus demandés. Les portraits d’alliés dynastiques comme Joachim Murat, Caroline Bonaparte ou Hortense de Beauharnais, lorsqu’ils relèvent d’un programme officiel, bénéficient d’une demande soutenue.

 

4. Format et visibilité. Les grands formats en pied, bien que plus rares sur le marché, soutiennent en principe des prix plus élevés que les réductions, toutes choses égales par ailleurs. Les versions en trois-quarts bien préservées des séries de diffusion impériale présentent aussi de bons indicateurs.

 

5. Documentation et bibliographie. La présence dans une exposition de référence, une citation dans un catalogue raisonné en préparation, ou une confirmation d’expert spécialisé de la période impériale consolident l’estimation. Les œuvres citées dans des catalogues d’expositions napoléoniennes ou identifiées comme répliques officielles des prototypes sont recherchées.

 

6. Contexte de vente. Les résultats constatés dans des ventes thématiques “Napoléon” ou “Old Masters” de premier plan contribuent à calibrer la valeur. L’effet d’une collection réputée dédiée à l’Empire peut accentuer l’appétence des enchérisseurs sur des lots iconiques de Gérard et de son atelier.

 

Marché de l’art: demande, cote, valeur

 

Le marché des portraits impériaux de Gérard est actif mais segmenté. Les grandes compositions en pied apparaissent rarement; la disponibilité concerne davantage des trois-quarts et des réductions, souvent “Gérard et atelier” ou d’atelier. La demande internationale se maintient pour les images de propagande impériale les plus codifiées, en particulier les variantes du “costume du sacre”, qui représentent un jalon de l’iconographie politique européenne du début du XIXe siècle.

Les prix reflètent un faisceau d’éléments: niveau d’implication du maître, qualité picturale, état de la documentation, chaîne de provenance liée au cercle impérial et, enfin, adéquation entre le format et les attentes actuelles des collectionneurs et institutions. Les ensembles thématiques dédiés à Napoléon catalysent régulièrement l’attention des enchérisseurs et fournissent des repères utiles pour positionner une estimation réaliste.

Dans ce contexte, l’écart de prix entre une version d’atelier de grand format et une version attribuant une part d’exécution au maître peut être significatif. Les portraits d’alliés proches comme Murat connaissent une audience soutenue, surtout lorsque leur provenance renvoie à des descendants directs ou à des collections historiques. À l’inverse, les “après Gérard” tardifs ou copies externes à l’atelier, même s’ils reprennent fidèlement le prototype impérial, se positionnent sur une échelle inférieure de valeur.

 

Résultats de ventes

 

Les adjudications ci-dessous, limitées à des sujets impériaux en lien direct avec les prototypes de Gérard, offrent des repères récents ou structurants. Elles illustrent l’amplitude de prix entre une grande version d’atelier, une réduction par le maître et un portrait d’apparat majeur.

 

  • “Napoleon in his Coronation Robes”, Studio of François-Pascal-Simon Baron Gérard, huile sur toile, grand format. Sotheby’s, Paris, vente “Napoléon: Une collection historique”, 25 juin 2025, lot 12. Adjugé 736 600 €.

  • “Hortense with her children”, François-Pascal-Simon Baron Gérard, huile sur toile, réduction. Sotheby’s, Paris, vente “Napoléon: Une collection historique”, 25 juin 2025, lot 71. Adjugé 107 950 €.

  • “Portrait of Joachim Napoléon Murat, King of Naples”, François-Pascal-Simon Gérard, huile sur toile montée sur panneau, portrait en pied. Sotheby’s, Paris, 15 juin 2017, “Tableaux, Sculptures et Dessins Anciens et du XIXe siècle”, lot 114. Adjugé 739 500 €.

 

Ces trois repères, pris dans des configurations de vente et des typologies différentes, montrent la sensibilité des prix à l’iconographie, au format, au statut autographe ou d’atelier, ainsi qu’à la force de la provenance impériale. Ils constituent une base de comparaison utile, à croiser avec l’analyse documentaire de chaque œuvre.

 

Conclusion: faire estimer un tableau de François Gérard

 

L’estimation d’un tableau de François Gérard issu d’une commande impériale repose sur des critères objectivables: documentation, chaîne de provenance, typologie, format, degré d’intervention du maître, cohérence avec les prototypes et leur diffusion officielle. Compte tenu de la diversité des versions, il est recommandé de confronter chaque œuvre aux sources, aux catalogues et aux précédents de ventes structurants. Pour situer précisément la valeur de votre tableau et disposer d’un avis argumenté, sollicitez une estimation gratuite auprès de Fabien Robaldo. En tant qu’expert référent au sein de MILLON, il apporte un cadrage clair, des comparables pertinents et une lecture fiable de la demande actuelle.

 

FAQ

 

Qu’entend-on par “commande impériale” chez François Gérard ?

Une commande passée pour l’Empereur, sa famille, la Maison de l’Empereur, un ministère ou une résidence diplomatique, incluant répliques et réductions dérivées d’un prototype officiel.

Une version “Gérard et atelier” peut-elle avoir une forte valeur ?

Oui. Lorsque la composition est emblématique et la documentation solide, une version avec participation d’atelier peut atteindre des résultats élevés.

Les réductions en trois-quarts sont-elles recherchées ?

Oui. Elles constituent une part significative du marché et reflètent la diffusion officielle des images impériales.

Un “après Gérard” a-t-il le même positionnement qu’une version d’atelier ?

Non. Un “après Gérard” réalisé par un tiers hors atelier se situe en général en dessous d’une version d’atelier supervisée.

Les portraits de Napoléon en costume du sacre dominent-ils la demande ?

Oui. Ce prototype figure parmi les images les plus demandées de l’Empire et concentre une part importante des adjudications significatives.

Un lien de provenance avec la famille Bonaparte influence-t-il la valeur ?

Oui. Une provenance impériale ou dynastique documentée constitue un levier clair de valeur.

Comment prouver l’origine impériale d’une version ?

Par les archives de commandes et paiements, les inventaires, les catalogues d’expositions et les notices d’experts spécialisés.

Les grands formats en pied sont-ils toujours plus chers ?

Souvent, mais pas systématiquement. Qualité d’exécution, autographie et provenance peuvent primer sur le seul format.

Peut-on comparer une réduction à un prototype muséal ?

Oui, sur la base de la composition, des accessoires et de la documentation. La comparaison sert à situer la place de la version dans le corpus.

Les ventes thématiques “Napoléon” influencent-elles les prix ?

Oui. Elles agrègent une clientèle ciblée et offrent des repères utiles pour l’estimation des sujets impériaux.

Faut-il une expertise préalable avant toute décision ?

Oui. Une expertise dédiée à Gérard et au Premier Empire est recommandée pour calibrer précisément la valeur.

Comment obtenir une estimation gratuite ?

Contactez Fabien Robaldo pour une estimation gratuite et un avis documenté, en lien avec les comparables récents et la demande actuelle chez MILLON.

 

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