Définition et description générale de la thématique

La thématique couvre les paysages peints et dessinés par Feodor Michailowitch Matveev, centrés sur des vues d’Italie réalisées entre la fin des années 1770 et le premier quart du XIXe siècle. Les sujets récurrents comprennent des panoramas de Rome et du Latium, des sites identifiables comme le Campo Vaccino, Tivoli ou la Campagne romaine, ainsi que des compositions néoclassiques ordonnées autour d’un avant-plan animé de figures campagnardes ou de voyageurs.

Les signatures rencontrées sont souvent transcrites en caractères latins, par exemple “F. Matveeff”, parfois accompagnées d’une mention de lieu “Roma” et d’une date. La présence d’inscriptions ou d’anciennes étiquettes au revers est un élément descriptif fréquent pour les œuvres passées par des collections italiennes ou russes, sans constituer à elle seule un gage d’authenticité.

Typologies, matériaux, périodes, styles

Typologies de sujets

On distingue des vues topographiques identifiables, comme le Forum romain ou des vallées autour de Tivoli, et des compositions paysagères néoclassiques structurées par un éclairage et une perspective hérités des maîtres du XVIIe siècle. Certaines œuvres fonctionnent en pendant, avec deux paysages de format et d’esprit proches conçus comme une paire. Ces paires apparaissent de manière récurrente dans les catalogues de ventes et peuvent peser sur la valeur lorsque la cohérence est avérée.

Matériaux et formats

Les huiles sur toile dominent pour les œuvres majeures destinées au marché italien et aux amateurs russes du tournant des XVIIIe et XIXe siècles. Des huiles sur panneau existent mais restent moins fréquentes. On rencontre également des gouaches et aquarelles, parfois à l’encre, pour des études de paysages et des séries de petites vues. Les formats varient d’environ 35 x 45 cm pour des paysages de cabinet jusqu’à plus d’un mètre de large pour les compositions ambitieuses. Les séries sur papier se situent le plus souvent entre 13 x 20 cm et 25 x 35 cm par feuille.

Périodes de création

Une première période italienne s’ouvre à la fin des années 1770 et couvre les années 1780 à 1799, avec des paysages d’Italie déjà aboutis dans l’ordonnancement. Une période centrale, autour de 1800-1815, voit des vues plus amples du Latium et de la Campagne romaine, parfois signées et datées. Les œuvres postérieures à 1815 demeurent moins nombreuses sur le marché et se rattachent à la maturité de l’artiste jusqu’en 1826.

Signatures, inscriptions, provenances

Les signatures “F. Matveeff” ou “F. Matveeff Roma” sont rencontrées sur des huiles et, plus rarement, sur des œuvres sur papier. Des inscriptions au revers en italien ou en russe peuvent signaler un ancien passage en collection. Les mentions d’Académie ou d’expositions historiques sont plus rares et concernent surtout des œuvres aujourd’hui conservées en musée. La présence d’un historique de collections ou d’une documentation publiée peut influencer l’intérêt des acheteurs et donc la valeur.

Facteurs simples influençant la valeur

Sujet et localisation

Les vues d’Italie identifiables, telles que le Campo Vaccino, le Tibre ou Tivoli, sont recherchées. Les paysages à sujet générique ou non localisés peuvent présenter une demande plus large mais moins ciblée, avec un effet de prix généralement inférieur aux vues précisément identifiées.

Médium et dimensions

Les huiles sur toile de format substantiel constituent le cœur de la demande et situent le plus haut niveau de valeur. Les œuvres sur papier, aquarelles ou gouaches, se positionnent à des niveaux plus accessibles. Les paires conçues d’origine forment une catégorie appréciée, car elles offrent un ensemble cohérent et décoratif, susceptible de créer une prime de prix par rapport à des œuvres isolées de même format.

Attribution, autographes et paternités voisines

La différence entre une œuvre autographe signée et une attribution à Matveev impacte sensiblement la valeur. Les attributions prudentes ou les “entourage/cercle” se négocient nettement en dessous des pièces signées et documentées. L’analyse d’authenticité doit s’appuyer sur une documentation d’origine fiable et une comparaison stylistique pertinente.

Historique et documentation

Une provenance claire, un passage ancien par une collection européenne, une mention dans une publication spécialisée ou un certificat d’un spécialiste reconnu favorisent l’intérêt. Ces éléments jouent sur la confiance des acheteurs et peuvent soutenir un niveau de valeur supérieur à des œuvres de caractéristiques similaires mais sans documentation.

Rareté sur le marché

Les œuvres de Matveev apparaissent peu fréquemment aux enchères. Cette rareté entretient une demande sélective, portée par des amateurs d’anciens, des collectionneurs russes et des acheteurs intéressés par les vues historiques d’Italie. Les états complets de paires, les sujets emblématiques de Rome et les grands formats concentrent l’attention lors des vacations spécialisées.

Marché de l’art : demande, cote, valeur

Le marché de Matveev est étroit mais international. Les maisons de ventes londoniennes, parisiennes, suisses et scandinaves ont ponctuellement catalogué des toiles et des feuilles de l’artiste ou de son entourage. Les résultats montrent une hiérarchie nette entre huiles autographes signées sur des sujets identifiables et œuvres attribuées ou d’atelier. Les paires sur toile en bon format constituent un segment dynamique lorsqu’elles conservent leur relation d’origine.

Dans ce contexte, les toiles autographes de paysages italiens bien localisés peuvent atteindre des niveaux élevés aux enchères, en particulier lorsqu’elles rassemblent format, signature, sujet recherché et provenance. À l’inverse, les attributions prudentes ou les œuvres sur papier de petite taille alimentent un marché plus accessible. Ces constats reflètent une logique de demande rationnelle et documentée, avec des pointes de prix liées à la rareté, à la cohérence d’un pendant et à l’intérêt des sujets romains.

Résultats de ventes vérifiés

• Delorme & Collin du Bocage, Paris, Hôtel Drouot, 6 avril 2012, salle 4, lot 97, “Vue du Campo Vaccino” adjugée 270 000 €.

• Christie’s, Londres, Old Master & British Paintings Day Sale, 30 novembre 2015, lot 47, paire de paysages d’Italie signés “f: Matveeff”, adjugée 88 738 € la paire.

• Deutsch Auktionen, Vienne, 28 février 2023, lot 104, paire de vues romaines “attribué à Feodor Matveev”, adjugée 1 400 €.

Conclusion

Les œuvres de Feodor Michailowitch Matveev apparaissent rarement en vente, avec une préférence du marché pour les vues d’Italie autographes, signées et localisées, et pour les paires cohérentes. Les éléments qui pèsent le plus sur la valeur sont le médium, le format, la signature, l’identification du site, la documentation de provenance et l’intégrité d’un ensemble. Pour situer précisément votre œuvre et obtenir une fourchette de valeur adaptée au contexte actuel, demandez une estimation gratuite auprès de Fabien Robaldo chez MILLON.

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