Estimation André Giroux: cote des paysages et vues architecturales d’André Giroux

1. Introduction

André Giroux, né en 1801 et mort en 1879, fut à la fois peintre de paysages et pionnier de la photographie en France. Lauréat du Prix de Rome de paysage historique en 1825, il séjourne en Italie où il produit des études d’après nature. À partir des années 1850, il pratique la photographie sur papier salé et l’albumine, et expérimente des procédés graphiques comme le cliché-verre. Cette double pratique explique une offre de marché partagée entre peintures, dessins, aquarelles et tirages photographiques. La valeur dépend étroitement du médium, du sujet et de la période d’exécution.

2. Définition et description générale de la thématique

La thématique abordée couvre les paysages et les vues architecturales d’André Giroux. Les paysages regroupent des études d’arbres, de sous-bois, de rivières et de vallées, exécutées sur le motif en France et en Italie. Les vues architecturales montrent ruines antiques, ponts, aqueducs, portes de ville ou églises, souvent observés pendant le séjour romain et lors de déplacements ultérieurs. Ces sujets existent en peinture sur papier marouflé sur toile, sur carton, en dessins et aquarelles, ainsi qu’en photographies sur papier salé ou tirages albuminés.

Plusieurs musées conservent des exemples représentatifs qui structurent la reconnaissance de l’artiste. On peut citer des huiles italiennes de la fin des années 1820, comme “A Section of the Claudian Aqueduct, Rome” ou “Flock of Sheep, Civita Castellana”, et des tirages photographiques de la première moitié des années 1850, comme des vues de forêts, rochers et chemins. Ces jalons publics contribuent à la visibilité et, indirectement, à la valeur des œuvres proches en sujet et en période.

3. Typologies, matériaux, périodes, styles

Peintures de paysage sur papier marouflé sur toile ou sur carton

Beaucoup d’huiles de Giroux sont des études sur papier marouflé sur toile. Formats modestes, palette sobre, cadrages resserrés sur un motif d’arbre, de rocher ou de pente. Les scènes italiennes des années 1825-1830 montrent la campagne romaine, des gorges à Civita Castellana ou des vues vers des aqueducs antiques. En France, on rencontre des sous-bois de Normandie, de Bretagne ou de la forêt de Fontainebleau. Les compositions demeurent descriptives, sans effets romantiques appuyés, ce qui facilite l’attribution aux années de formation et de retour de Rome.

Vues architecturales et monuments

Les vues architecturales isolent un élément bâti précis: arcatures d’aqueduc, ponts, ruines, fragments d’enceintes. Le traitement vise l’équilibre des masses et la lisibilité de la structure. Pour les œuvres de la période romaine, la présence d’un sujet identifié, comme un tronçon de l’aqueduc de Claude, renforce l’intérêt historique et la valeur. En France, certains ponts et églises provinciales apparaissent en toile de fond de paysages campagnards, dans une veine plus topographique que pittoresque.

Dessins et aquarelles

Les dessins au crayon et les feuilles aquarellées constituent un corpus abondant. Ils documentent des itinéraires en Italie, en Auvergne, en Bretagne ou en Suisse. On rencontre des carnets et des ensembles reliés, parfois constitués de centaines de feuilles. Leur intérêt réside dans la précision du motif, la présence d’annotations géographiques et la datation relative par séries. Les ensembles groupés offrent une cohérence documentaire attractive pour les collectionneurs et peuvent soutenir la valeur globale.

Photographies sur papier salé et albumine

Au milieu des années 1850, Giroux adopte les procédés sur papier à partir de négatifs sur papier ciré ou verre. Les sujets restent proches de sa peinture: chemins forestiers, fermes, ponts, vues de Barbizon ou d’Auvergne. Certaines épreuves portent un timbre sec “Giroux”. L’artiste retouche parfois ses négatifs pour obtenir des effets atmosphériques. Les tirages bien lisibles, avec sujets identifiés et tampons, constituent un secteur de marché actif, avec des adjudications pouvant atteindre des montants à cinq chiffres en euros selon la rareté et la qualité de l’épreuve.

4. Facteurs simples influençant la valeur

Médium. La valeur varie fortement entre peinture, dessin et photographie. Les peintures sur papier marouflé sur toile obtiennent en général des prix supérieurs aux dessins isolés. Les photographies de sujet fort, bien conservées et timbrées, peuvent rejoindre voire dépasser certaines peintures d’étude.

Sujet. Les vues italiennes de la fin des années 1820 et les paysages liés à la forêt de Fontainebleau ou à Barbizon sont recherchés. Les vues architecturales identifiables, notamment romaines, renforcent la demande. Les sujets provinciaux bien localisés en France constituent un segment soutenu.

Période. Le cycle romain autour de 1825-1830 est central pour la peinture. Pour la photographie, la première moitié des années 1850 concentre l’intérêt. Les œuvres tardives ou d’attribution incertaine se situent généralement en deçà en valeur.

Provenance et documentation. Les œuvres passées par des collections établies, par des ventes d’atelier anciennes, ou accompagnées d’annotations de lieu augmentent leur attractivité. Les ensembles reliés de dessins se valorisent par leur cohérence et la densité des sujets.

Format. Les formats supérieurs à 25-35 cm de côté en peinture ou en photographie concentrent une part notable des adjudications significatives. Les petits formats d’étude restent plus accessibles, mais s’apprécient quand le sujet est clairement lisible et abouti.

5. Marché de l’art: demande, cote, valeur

Le marché d’André Giroux est étroit mais international, partagé entre amateurs de peinture de paysage et collectionneurs de photographie du XIXe siècle. La présence de ses œuvres dans des musées majeurs nourrit une base de comparaisons et stabilise la perception de la valeur. Les peintures d’étude bien composées se situent usuellement dans une fourchette de quelques milliers d’euros. Les dessins isolés et petites feuilles au crayon se positionnent sensiblement plus bas, tandis que les ensembles reliés atteignent des montants plus élevés en raison du volume et de la cohérence d’ensemble. Les tirages photographiques de sujets forts, timbrés et bien tirés, affichent une dynamique soutenue, avec des résultats pouvant dépasser 20 000 € pour des vues marquantes. Les pointes s’observent lorsque le sujet est emblématique, l’iconographie rare et la provenance qualifiée.

La volatilité est modérée à l’échelle annuelle, car l’offre reste limitée. Les ventes thématiques dédiées à la photographie du XIXe siècle ont récemment mis en avant des séries de Giroux, confirmant l’intérêt pour les sujets ruraux et les ponts provinciaux, aux côtés de vues plus connues liées à Barbizon. Dans ce contexte, une étude individuelle de chaque œuvre demeure nécessaire pour établir une valeur réaliste avant mise en vente ou partage successorale.

6. Résultats de ventes vérifiés

Quelques adjudications récentes et documentées illustrent la structure de prix observée pour les paysages et vues architecturales de Giroux. Les montants ci-dessous s’entendent frais compris lorsque précisé par la source. Sélection non exhaustive, 3 à 4 résultats maximum.

• • Paris, MILLON, 10 novembre 2022, vente “Succession François Lepage – Photographies du XIXe et XXe siècle” – Lot 139, “Chaumière aux oies, Boussardière (Allier)”, photographie c.1855, adjugé 21 250 €.

• • Paris, MILLON, 10 novembre 2022, vente “Succession François Lepage – Photographies du XIXe et XXe siècle” – Lot 141, “Le pont de Seychalles sur la Durolle, Thiers, Puy-de-Dôme”, photographie c.1855, adjugé 22 500 €.

• • Cologne, Lempertz, 30 octobre 2004, “Photographie & Photoarbeiten” – Lot 18, “Gehöft bei Barbizon”, épreuve sur papier salé, résultat 11 067 € frais inclus.

• • Cologne, Lempertz, 30 avril 2005, “Photographie” – Lot 15, “À Peyrelau, Aveyrou”, tirage albuminé, résultat 2 142 € frais inclus.

7. Conclusion et estimation gratuite

La cote d’André Giroux repose sur la clarté du sujet, la période, le médium et la présence d’éléments d’identification. Les paysages italiens de la fin des années 1820 et les vues architecturales bien localisées soutiennent la valeur des peintures. En photographie, les tirages lisibles, timbrés et de sujets identifiés tirent la demande. Pour situer précisément une œuvre et en mesurer la valeur actuelle, une analyse au cas par cas est indispensable. Pour obtenir une estimation gratuite, contactez Fabien Robaldo. Un retour documenté et rapide vous sera transmis, en toute confidentialité.

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