Biographie factuelle

Repères chronologiques

André Fernand Metthey naît le 4 juin 1871 à Laignes. Il s’établit jeune à Dijon, suit des enseignements d’art industriel, puis rejoint Paris. Il ouvre son atelier de céramique à Asnières au tout début du 20e siècle. Il décède le 31 mars 1920 à Asnières-sur-Seine. Sa carrière céramique se concentre donc sur deux décennies environ, avec un pic créatif dans les années 1905-1915.

Formation et premières recherches

Ses premières années montrent un intérêt pour les arts décoratifs et un goût pour l’expérimentation des glaçures. Les influences revendiquées mêlent sources islamiques et extrême-orientales. Dès l’installation de l’atelier, il standardise quelques formes et profils, puis multiplie les variantes de couverte, de craquelures et de rehauts métalliques.

Atelier d’Asnières et collaborations

L’atelier d’Asnières devient un lieu d’échanges artistiques dans les années 1906-1908. Des peintres de la mouvance fauve et nabis s’y intéressent. Cette ouverture nourrit des pièces décorées de frises, d’animaux, de nus stylisés, de rinceaux et d’ornements inspirés de l’Antique. La circulation entre décor peint et glaçure céramique caractérise cette période.

Style de l’artiste

Décor, composition, lecture iconographique

Le vocabulaire décoratif d’André Fernand Metthey associe frises de perles, oves, palmettes, feuillages stylisés et scènes figuratives. Les compositions circulaires s’organisent souvent en registres: un médaillon central, une frise intermédiaire, un bord rehaussé d’or. Les sujets incluent nus dansants, cervidés, félins et figures à l’Antique. Le traitement reste synthétique et lisible, avec une mise en couleurs nette et des contrastes francs sur fond clair craquelé.

Couleurs, émaux et ornement métallique

Les palettes les plus courantes associent bleu cobalt, vert turquoise, noir, beige et blancs laiteux. La surface présente le plus souvent un réseau de craquelures maîtrisé. Des rehauts d’or soulignent col, bord et motifs. Les variations de cuisson et de superposition d’émaux donnent des surfaces sensibles et différenciées d’une pièce à l’autre.

Signatures et marques

La marque la plus fréquemment observée est le monogramme “AM” accompagné d’un trèfle, en creux au revers. Des étiquettes anciennes numérotées ou des inscriptions sommaires peuvent apparaître sur certains lots historiques. La présence de cette marque est un indicateur important mais doit être lue en lien avec la qualité de la couverte et la cohérence du décor.

Techniques, matériaux, périodes

Supports et pâtes

Les pièces connues sont en faïence fine ou grès fin, tournés ou moulés selon la forme. Les profils récurrents sont la coupe sur talon, l’assiette creuse, le plat, le vase bouteille, la gourde aplatie, l’amphore à couvercle, ainsi que des carreaux en panneau décoratif.

Glaçures et finitions

La couverte translucide laisse affleurer un craquelé régulier. Les décors sont peints sous ou sur glaçure, puis fixés à la cuisson. Les rehauts d’or sont intégrés dans des passages au feu complémentaires. Les pièces les plus abouties montrent plusieurs étapes de cuisson pour stabiliser la couleur et la brillance.

Périodes stylistiques

Période 1901-1906: motifs géométriques, frises et palettes restreintes. Période 1906-1909: ouverture figurative, scènes de nus, animaux, compositions en frise. Période 1910-1914: multiplication des rehauts d’or, médaillons, formats plus ambitieux comme gourdes et amphores. Période 1916-1920: répertoire stabilisé, décors un peu plus sobres, production resserrée.

Analyse du marché: typologies, cote, valeur, facteurs déterminants

Typologies porteuses

Les coupes et bols sur talon signés se négocient régulièrement. Les assiettes et plats à décors figuratifs attirent une demande soutenue. Les vases bouteilles, gourdes et amphores concentrent le haut de marché pour l’artiste, surtout quand le décor est riche et les rehauts d’or bien conservés. Les ensembles et services décoratifs documentés enregistrent de bons résultats.

Cote et niveaux de prix

Sur plusieurs années d’adjudications, la cote se maintient dans une fourchette accessible pour les petits formats, et peut s’élever sur les vases et ensembles. Les meilleurs résultats concernent des pièces à décor figuratif abouti, à l’iconographie caractéristique. La réputation de l’atelier d’Asnières et la présence d’une provenance claire renforcent la valeur des lots.

Facteurs déterminants

La signature “AM” au trèfle au revers est un critère attendu. La complexité du décor, la lisibilité des couleurs, l’éclat des rehauts d’or, la forme et le diamètre ont un effet direct sur la valeur. Les références bibliographiques ou muséales, quand elles existent, agissent comme catalyseur de confiance et de prix.

Analyse technique de la thématique matériaux, périodes, écoles, caractéristiques

Arts décoratifs, Art nouveau et échos fauves

L’écriture décorative d’André Fernand Metthey appartient au champ des arts décoratifs entre Art nouveau et modernité. Les emprunts aux répertoires fauves se lisent dans la simplification des silhouettes et les aplats francs. Les frises d’oves, perles et palmettes dérivent des grammaires ornementales fin 19e siècle, revisitées dans une logique d’atelier tournée vers la variété des glaçures.

Fonction décorative et mise en série

La production privilégie des formes réutilisables sur lesquelles l’atelier décline palettes et sujets. Cette approche sérielle permet d’identifier des familles: coupes sur talon, plats circulaires, vases ovoïdes, gourdes aplaties, amphores. Les panneaux de carreaux illustrent l’usage architectural ou mobilier de ses décors, parfois intégrés à des ensembles plus larges.

Références et modèles

Des modèles publiés ou conservés en collection publique servent d’étalons esthétiques. Les musées conservent des plats et assiettes datés du cœur de production. Des lots passés en vente, comme une “Gourde aplatie au massacre”, montrent l’attrait durable pour les formes typées 1910-1920. Ces repères aident à situer les variantes rencontrées sur le marché.

Marché des enchères résultats récents et repères

• Audap & Associés, Paris, 5 juin 2024, lot 55, coupe à décor de nus et cervidés, adjugée 3 235 € frais inclus.
• Ader, Paris, 8 décembre 2023, lot 11, ensemble de quatre pots à fleurs “Fleurs traitées dans le goût fauve”, adjugé 5 760 € frais inclus.
• Artcurial, Paris, 26 novembre 2019, vente “Art Nouveau, Art Deco”, lot 23, “Vase, circa 1910-1920”, adjugé 2 860 €.
• Artcurial, Paris, 26 novembre 2019, même vente, lot 24, “Vase, circa 1910-1920”, adjugé 1 430 €.

Conclusion

Les céramiques d’André Fernand Metthey présentent une identité immédiate: fonds clairs craquelés, rehauts d’or, frises et iconographies stylisées. Les coupes et plats s’échangent régulièrement et définissent une base de cote stable. Les vases bouteilles, gourdes et amphores peuvent atteindre des montants supérieurs selon forme, décor et références. Pour situer la valeur de votre pièce, documenter sa signature “AM” au trèfle et confronter le décor aux typologies de l’atelier est indispensable. Le bureau d’expertise Fabien Robaldo réalise une estimation gratuite sous 48 heures sur photos. Contactez-nous pour une analyse argumentée et une documentation adaptée.

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