Estimation André Giroux: valeur et prix des œuvres photographiques d’André Giroux

1. Introduction

Peintre et photographe, André Giroux a produit des vues de paysages et de sites ruraux dans les années 1850, au moment de l’essor des procédés sur négatif papier. Ses tirages, souvent au papier salé ou albuminé d’après négatif papier, documentent rivières, ponts, moulins, vallées, lisières et petits ensembles industriels. L’offre reste limitée, ce qui explique l’orientation du marché vers des œuvres bien documentées et lisibles, avec une provenance claire. Les ventes récentes confirment des niveaux de prix différenciés selon le sujet, le format et l’intérêt iconographique, avec des sommets pour des images fortes et bien identifiées, ce qui impacte directement la valeur.

2. Définition et description générale

Les œuvres photographiques d’André Giroux se rattachent aux années 1853-1856 environ, avec des tirages au papier salé ou albuminé d’après négatif papier. Les épreuves se présentent le plus souvent montées sur carton, parfois avec un cachet sec “Giroux” apposé sur l’épreuve ou sur le montage. Les sujets privilégiés sont les paysages de vallées encaissées, bords de rivières, ponts, moulins, papeteries, ainsi que des sites de l’Aveyron, de l’Auvergne et d’autres régions. Ces choix thématiques sont cohérents avec la pratique de l’artiste et avec la demande actuelle orientée vers les “pionniers” de la photographie.

La pratique de Giroux s’inscrit dans le contexte des procédés sur papier, au moment où se structure la photographie de paysage en France. Le lien familial avec l’atelier Giroux, associé dès 1839 à la diffusion du daguerréotype, place l’artiste au contact des innovations. Cela explique en partie la qualité des épreuves et la présence d’ensembles techniquement homogènes, facteurs sensibles pour la valeur.

3. Typologies, matériaux, périodes, styles

3.1 Typologies courantes

On rencontre principalement des tirages au papier salé d’après négatif papier et des tirages albuminés d’après négatif papier. Les formats usuels tournent autour de 21 x 27 cm et 27 x 36-37 cm, avec des variations. Les œuvres sont souvent montées sur carton, avec inscriptions manuscrites d’époque possibles et, plus rarement, un timbre sec “Giroux”. Les titres d’œuvres apparaissent parfois sous des formes descriptives simples, en français ou en anglais selon les sources de catalogage.

3.2 Période de production

La période la plus recherchée pour la photographie d’André Giroux se situe autour de 1853-1856. Elle correspond à ses séries de paysages réalisées sur négatifs papier, donnant lieu à des tirages au papier salé, parfois albuminés. Cette chronologie est celle que l’on retrouve majoritairement sur le marché, ce qui oriente la valeur au profit des vues nettes, bien localisées et associées à des sites identifiables.

3.3 Sujets et style

Les vues de rivières, confluences, ponts, usines ou papeteries, ainsi que des paysages structurés par des lignes d’eau, dominent. D’un point de vue stylistique, les compositions privilégient un cadrage lisible et une architecture claire des masses. Les sujets géographiquement identifiés, notamment l’Aveyron et l’Auvergne, rencontrent une demande régulière et influencent positivement la valeur.

4. Facteurs simples influençant la valeur

4.1 Sujet et lisibilité

Les vues emblématiques et bien situées soutiennent mieux la valeur. Ponts, confluences, moulins et papeteries, ainsi que des compositions où la structure du paysage est évidente, se vendent généralement au-dessus de sujets génériques.

4.2 Format et présentation

Les formats moyens à grands d’époque attirent davantage les collectionneurs. La présence d’un montage ancien cohérent, de légendes manuscrites d’époque et, le cas échéant, d’un timbre sec “Giroux” peut améliorer la perception de la pièce et sa valeur.

4.3 Période et cohérence technique

Les tirages au papier salé ou albuminé d’après négatif papier, autour de 1853-1856, concentrent l’intérêt. La cohérence entre procédé, format, montage et inscriptions d’époque contribue à la valeur.

4.4 Provenance et références

Une provenance solide, des références d’exposition ou de publication renforcent la confiance des acheteurs et soutiennent la valeur. Les épreuves issues de collections reconnues, ou illustrées dans des catalogues, se positionnent mieux sur le marché.

5. Marché de l’art: demande, cote, valeur

Le marché des œuvres photographiques d’André Giroux est spécialisé et international. L’offre reste mesurée, avec des pics d’intérêt lors de ventes à Paris où se concentrent les vacations de photographie ancienne. Les épreuves emblématiques atteignent des niveaux élevés quand le sujet est identifié, le montage est d’époque et la documentation satisfaisante. Le positionnement tarifaire s’étage de quelques milliers d’euros pour des tirages corrects et cohérents jusqu’à des montants supérieurs à 10 000 euros pour des images fortes ou très abouties. Cette dynamique reflète la rareté relative et l’intérêt pour la photographie sur papier des années 1850, ce qui soutient la valeur globale de l’artiste dans ce domaine.

Les comparaisons montrent également que des sujets techniquement et historiquement marquants, et des provenances de collections, favorisent la compétition. À l’inverse, des vues plus génériques ou peu documentées se situent dans des fourchettes plus basses. Dans tous les cas, la visibilité en catalogue, la clarté des informations et la lisibilité du sujet jouent un rôle direct sur la valeur.

6. Résultats de ventes vérifiés

Les exemples ci-dessous, limités à trois lots, illustrent des adjudications récentes d’œuvres photographiques d’André Giroux, avec la mention de la maison, de la date, du lot et du prix en euros.

• MILLON, Paris, 2 juin 2021, lot 249. “Scierie près de Lyon”, tirage sur papier salé, adjugé 2 800 €.

• Ader, Paris, 12 juin 2025, lot 10. “Pont de Peyreleau (Aveyron). Confluence de la Jonte et du Tarn”, tirage d’époque d’après négatif papier, adjugé 8 060 €.

• Ader, Paris, 12 juin 2025, lot 11. “Bords de rivière au pied d’une montagne”, tirage au papier salé d’après négatif papier, adjugé 14 300 €.

Ces adjudications confirment un marché actif pour les épreuves significatives, avec des écarts de prix sensibles selon le sujet, le format et la documentation disponible. Elles constituent des repères utiles pour situer la valeur d’une photographie comparable.

7. Conclusion

La photographie d’André Giroux intéresse un public de connaisseurs des procédés sur papier des années 1850. Les meilleurs résultats concernent des vues identifiables, techniquement cohérentes et bien présentées. Pour positionner correctement la valeur d’une épreuve, l’analyse du sujet, des dimensions, des mentions d’époque et de la provenance est déterminante. Vous pouvez solliciter une estimation gratuite auprès de Fabien Robaldo afin d’obtenir un avis rapide et documenté, en toute indépendance, et être orienté vers les interlocuteurs de référence, y compris les spécialistes de maisons comme MILLON pour la coordination d’expertises.

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