Biographie factuelle

Bertrand Lavier naît en 1949 à Châtillon-sur-Seine. Il étudie à Versailles avant de s’orienter vers une pratique artistique qui prend forme à la fin des années 1970. Il expose rapidement dans des lieux publics et privés en France et à l’étranger. Son travail rejoint des collections institutionnelles et privées en Europe et aux États-Unis. Il vit et travaille entre Paris et la Bourgogne. Des galeries européennes ont accompagné sa carrière et montré les principales séries qui structurent son œuvre.

Style de l’artiste

Le travail de Lavier se développe autour d’objets du quotidien mis à distance par la peinture ou par un changement de contexte. L’artiste applique une matière picturale visible et dense sur des supports non traditionnels. Il recouvre ou “repeint” des surfaces existantes pour en modifier la lecture. Il associe aussi des éléments hétérogènes qui deviennent une pièce unique où socle et objet forment un ensemble. Les titres renvoient souvent à des marques, des modèles ou des références culturelles. L’ensemble produit une œuvre conceptuelle lisible, articulée autour de gestes simples et répétés qui questionnent le statut de l’œuvre d’art.

Techniques, matériaux, périodes

Les premières années voient l’élaboration d’objets peints, panneaux et appareils recouverts d’acrylique. Au début des années 1980, les “peintures” sur supports variés fixent une méthode et une écriture. Les années 1990 confirment des séries de miroirs peints, de panneaux de signalisation et d’assemblages où les matières industrielles et la peinture bricolent une autre image. Les années 2000 et 2010 prolongent cette grammaire sur des supports métalliques, des éléments d’architecture ou des objets iconiques repris et recouverts. Les matériaux sont constants: acrylique, vernis, métaux, résines, miroirs, objets manufacturés, parfois bronze nickelé pour certaines sculptures. Les formats varient du petit objet au panneau de grandes dimensions. L’édition et la photographie apparaissent comme contrepoints documentaires ou variations d’une même idée.

Analyse du marché: typologies, cote, valeur, facteurs

déterminants

Le marché de Bertrand Lavier s’organise autour de trois familles. Les peintures sur support rigide ou métallique constituent le cœur de la demande. Elles concentrent les plus hauts résultats lorsque l’œuvre réunit un titre-signature de la pratique, une provenance solide et un format important. Les objets peints et ready-made, comme un appareil photographique ou un meuble industriel recouverts d’acrylique, affichent une demande régulière pour des pièces datées des années 1980. Les sculptures et assemblages, parfois en bronze nickelé ou en métal, présentent une amplitude de prix plus resserrée mais stable lorsqu’elles appartiennent à une série reconnue.

La valeur dépend de quelques paramètres objectifs. Le support et la série comptent d’abord: un grand panneau aluminium peint d’une série emblématique atteint des niveaux élevés. Le format et l’époque pèsent ensuite, avec un avantage pour les œuvres des années 1980 et pour les formats supérieurs au mètre. La provenance galerie historique et un parcours muséal renforcent la valeur. L’état d’origine, sans transformation postérieure, et l’authenticité documentée par une galerie ou un inventaire d’exposition sont attendus par les enchérisseurs. Les œuvres portant un titre immédiatement identifiable ou associées à un corpus publié disposent d’une meilleure liquidité. À l’inverse, les éditions et photographies, bien que recherchées, forment un segment à prix plus accessibles, avec une dispersion plus large et une variabilité selon le tirage, le format et l’éditeur.

La cote est internationale mais structurée par des ventes parisiennes où les meilleures pièces trouvent une concurrence optimale. L’amplitude observée entre une pièce iconique de grand format et un objet peint de dimensions modestes reste marquée. Le marché exprime une préférence pour des titres devenus repères, pour des supports métalliques peints et pour des pièces directement liées aux séries de référence. Les fluctuations suivent le calendrier des ventes de design et d’art d’après-guerre où l’œuvre de Lavier s’inscrit naturellement.

Analyse technique de la thématique: matériaux, périodes, écoles, caractéristiques

Matériaux. La pratique combine acrylique, peinture métallisée, vernis et supports variés: aluminium, panneaux de signalisation, miroirs, boîtiers d’appareils, meubles industriels, résines. Certaines sculptures intègrent le bronze nickelé et des structures métalliques de présentation. La surface est travaillée par une touche épaisse et lisible qui neutralise l’image initiale ou transforme l’objet en tableau. Les assemblages jouent l’unité de l’objet et de son socle.

Périodes. Les années 1979-1985 fixent les procédures et les premiers corpus. La fin des années 1980 et les années 1990 voient l’extension des supports et la visibilité institutionnelle. Les années 2000-2010 confirment les séries de grands panneaux aluminium peints et des ensembles liés à la culture visuelle contemporaine. Depuis, l’artiste poursuit ce langage avec des variations de formats et de supports.

Écoles et contextes. La démarche s’inscrit dans la filiation du readymade et des pratiques conceptuelles européennes. La scène française d’après-guerre et ses réseaux de galeries ont structuré la diffusion de l’œuvre. Les collaborations avec des galeries de premier plan et les expositions muséales ont consolidé la réception critique et la demande du marché.

Caractéristiques identifiables. Une touche picturale dense et rythmée recouvre des surfaces industrielles ou domestiques. Les titres mentionnent souvent des marques ou des références culturelles. Les supports métalliques et les miroirs peints sont fréquents. L’assemblage de deux objets forme parfois une pièce unique. L’ensemble est cohérent: mêmes gestes, mêmes tensions entre image et chose, même rapport direct au réel transformé par la peinture.

Marché des enchères: résultats récents

• Christie’s Paris, 3 novembre 2021, lot 35, “Atomium”, 2007, 162 500 €.
• Christie’s Paris, 2 novembre 2021, lot 297, “Ibo”, 2008, 30 000 €.
• Christie’s Paris, 8 juin 2018, lot 211, “Canon”, 1981, 30 000 €.

Conclusion

Pour évaluer une œuvre de Bertrand Lavier, il faut articuler série, support, format, date et provenance. Les peintures sur aluminium et les objets peints issus de séries établies concentrent les meilleurs prix. Les sculptures et assemblages en métal ou bronze nickelé présentent une fourchette resserrée mais solide. Les éditions et photographies offrent des points d’entrée plus accessibles. Chaque dossier mérite une lecture précise des comparables récents. Pour connaître rapidement la valeur de votre œuvre, demandez une estimation gratuite auprès de Fabien Robaldo. Cette expertise peut être mobilisée en amont d’une démarche auprès de MILLON ou d’une autre maison d’enchères, selon le profil de la pièce.

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