Estimation Bruno Romeda : évolution du marché de l’artiste
Bruno Romeda, sculpteur italien actif de la seconde moitié du XXe siècle jusqu’aux années 2010, s’est imposé sur le marché grâce à un vocabulaire formel réduit et immédiatement identifiable. Cercles, carrés, colonnes et parallélépipèdes, le plus souvent en bronze à patine verte ou brune, constituent l’essentiel d’une production recherchée pour sa cohérence et sa lisibilité. Cet article présente les repères utiles pour comprendre la demande, situer la cote et approcher la valeur de ses œuvres en vente publique.
1. Introduction
La demande pour Bruno Romeda s’est structurée autour de quelques typologies phares, emmenées par les grands “Cercle” et “Carré” en bronze. Après une progression régulière depuis les années 2000, plusieurs adjudications visibles entre 2019 et 2025 confirment une base d’acheteurs internationale et un intérêt constant des maisons de ventes européennes. La présente synthèse a pour objet d’apporter des éléments factuels sur les œuvres, les formats, les matériaux et les critères d’estimation les plus simples, puis d’illustrer l’évolution de la valeur par des résultats vérifiés.
2. Définition et description générale
Le travail de Romeda se caractérise par des formes géométriques simples, construites à partir d’éléments linéaires ou de profils pleins, souvent montés sur une base assortie. La plupart des sculptures sont réalisées en bronze coulé, numérotées quand il s’agit d’éditions, signées et datées sur la base ou sur un montant. Certains modèles existent en variantes de dimensions différentes, de la version de table à l’exemple monumental destiné à un parc ou une façade.
Outre la sculpture autonome, Romeda a conçu des pièces de mobilier et d’architecture intérieure, comme des tables basses, bancs ou consoles en bronze, parfois équipées de plateaux en ardoise. Ces ensembles, produits à la marge de sa création sculptée, intéressent un public de design et d’art contemporain, avec une valeur corrélée à la qualité d’exécution, à la date et au caractère plus ou moins proche de ses formes emblématiques.
3. Typologies, matériaux, périodes, styles
Typologies. Les sujets les plus recherchés sont les cercles et anneaux, suivis par les carrés et rectangles, puis les colonnes et parallélépipèdes. Les cercles sont parfois ouverts, parfois décrits par un profil plein. Les carrés peuvent être autonomes ou associés à une base oblongue. Les colonnes sont plus rares sur le marché.
Matériaux. Le bronze est le matériau dominant, avec patines vert antique, brun-noir ou brun doré. Les bases sont en bronze, pierre ou métal; pour le mobilier, l’ardoise ou le verre peuvent être associés. Les fontes portent fréquemment un cachet d’atelier ou de fonderie et des numérotations d’édition du type 1/8, 2/8, E.A., ou P.A.
Périodes. Les œuvres des années 1970 à 1990 concentrent une partie de la demande, notamment les grands formats. Les années 2000 et 2010 proposent des versions plus tardives cohérentes, dont certaines atteignent des prix élevés en grande dimension. Globalement, la période ne joue pas un rôle spéculatif isolé; elle interagit surtout avec la typologie et la taille.
Styles et formats. On distingue des formats de table, des formats moyens adaptés à un intérieur, et des formats monumentaux destinés à l’extérieur ou à un vaste hall. Les diamètres des cercles s’étendent de 60 à plus de 200 cm. Les carrés et rectangles suivent la même logique d’échelle. La valeur progresse généralement avec la dimension et la présence d’une patine recherchée.
4. Facteurs simples influençant la valeur
Typologie. À caractéristiques comparables, un grand “Cercle” ou un “Carré” iconique en bronze obtient souvent un résultat supérieur aux formes plus secondaires. Les modèles les plus proches de l’ADN géométrique de l’artiste concentrent l’essentiel de la demande.
Dimensions. La taille agit comme un multiplicateur de valeur. Les diamètres supérieurs à 150 à 200 cm pour les cercles et les hauteurs supérieures à 150 cm pour les colonnes déclenchent un niveau d’enchères différent de celui des formats de table.
Matériau et patine. Le bronze avec patine verte ou brune de belle homogénéité reste le standard. Les variantes de patine plus recherchées, quand elles sont documentées et conformes à l’usage de l’artiste, peuvent soutenir la valeur.
Édition, signature, date. La présence d’une signature “ROMEDA”, d’une date, d’une numérotation d’édition et éventuellement d’un cachet de fonderie est déterminante. Une épreuve justifiée 1/8 ou P.A., bien documentée, accroît la lisibilité du marché et la valeur qui en découle.
Provenance et expositions. Une provenance directe atelier ou galerie historique, l’appartenance à une collection reconnue, ou une présentation dans un parcours d’exposition notable, sont des atouts qui se traduisent par une meilleure valeur en enchères.
Catégories connexes. Les pièces de mobilier par Romeda intéressent un public design. Leur valeur dépend du modèle, des matériaux associés et de la proximité du vocabulaire sculptural. Les tables en bronze à plateaux d’ardoise et les bancs signés sont les plus suivis.
5. Marché de l’art : demande, cote, valeur
La demande pour Romeda est aujourd’hui surtout européenne avec une circulation des œuvres entre la France, la Belgique, Monaco et l’Italie, et des apparitions régulières aux États-Unis. Les maisons de ventes généralistes et spécialisées incluent régulièrement ses œuvres dans des vacations d’art moderne et contemporain, ou dans des ventes thématiques centrées sur la sculpture et le design.
La cote reflète une structure claire. Les petits cercles de 25 à 60 cm s’échangent en moyenne à quelques milliers d’euros selon l’ancienneté, la patine et la numérotation. Les formats intermédiaires franchissent plus aisément le seuil des cinq chiffres quand la typologie et la provenance sont réunies. Les formats monumentaux en bronze dépassent nettement ces niveaux et constituent les repères hauts de la valeur publique de l’artiste.
L’évolution récente confirme une absorption régulière des œuvres mises sur le marché, avec des pointes sur les grands modèles emblématiques. Les adjudications significatives de 2019 à 2025 montrent une polarisation sur les diamètres supérieurs à 180 à 200 cm pour les “Cercle” et sur les modèles historiques des années 1970 à 1990, sans exclure de bons résultats pour des éditions postérieures lorsque l’échelle et la présentation répondent aux attentes des acheteurs.
Dans ce contexte, l’estimation d’une œuvre de Romeda doit tenir compte d’un faisceau restreint mais clair de critères: typologie, dimensions, matériau et patine, date, justification d’édition, provenance et documentation. À caractéristiques égales, une cohérence entre ces paramètres soutient la valeur observée en salle des ventes.
6. Résultats de ventes vérifiés
Les adjudications ci-dessous offrent un panorama récent et documenté des niveaux de prix en euros, par typologie et format. Les prix indiqués incluent ou non les frais selon la source précisée par la maison de ventes.
“Cercle”, bronze, grand format. Besch Cannes Auction, Cannes, 15 août 2019, lot 253 bis. Adjugé 100 400 €.
“Cercle”, bronze, 1994. Bernaerts Auctioneers, Anvers, vente “Closing Time”, 4-9 décembre 2022, lot 535. Adjugé 46 000 €.
“Circle, large format”, bronze, env. 180 cm. Ader, Paris Drouot, 23 mai 2025, lot 106. Résultat 22 100 € avec frais.
“Cercle”, bronze, 2013, petit format. PBA Auctions, Paris, 12 juin 2019, lot 84. Résultat 3 640 € avec frais.
Ces références montrent la hiérarchie de valeur entre petits formats et œuvres monumentales, ainsi que la prime accordée aux modèles emblématiques en bronze lorsque le diamètre dépasse 180 à 200 cm.
7. Conclusion et estimation
Le marché de Bruno Romeda est lisible et porté par des critères objectifs. La présence d’un grand “Cercle” ou d’un “Carré” historique en bronze, signé, daté et numéroté, avec une provenance claire, concentre l’intérêt des enchérisseurs et soutient la valeur. Les formats de table et le mobilier constituent un segment complémentaire dynamique, avec des niveaux cohérents selon le modèle et la qualité de patine.
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FAQ
Quelles sont les œuvres de Bruno Romeda les plus recherchées en ventes publiques ?
Les grands cercles et carrés en bronze, signés, datés et numérotés, constituent le cœur de la demande. Les diamètres supérieurs à 180 à 200 cm et les modèles des années 1970 à 1990 sont les plus suivis en salle.
La dimension influe-t-elle fortement sur la valeur ?
Oui. À typologie identique, un format monumental obtient en général une valeur sensiblement supérieure à un format de table, toutes choses égales par ailleurs.
Quelles patines rencontre-t-on le plus souvent ?
Les patines vertes et brunes dominent. La cohérence et l’homogénéité de la patine sont valorisées lorsqu’elles sont conformes aux usages de l’artiste.
Les œuvres de mobilier par Romeda sont-elles recherchées ?
Oui. Tables, bancs ou consoles en bronze intéressent un public design. Leur valeur dépend du modèle, des matériaux associés et de leur proximité avec les formes iconiques.
Comment la numérotation d’édition impacte-t-elle le prix ?
Une épreuve justifiée 1/8, 2/8, E.A. ou P.A., avec signature et date, rassure les acheteurs et soutient la valeur par rapport à une pièce non justifiée.
Quelles périodes de création sont les plus cotées ?
Les œuvres des années 1970 à 1990 forment la base de la cote pour les typologies phares. Les versions postérieures performantes sont généralement de grande dimension.
Existe-t-il une prime pour les provenances prestigieuses ?
Oui. Une provenance directe atelier, galerie historique ou grande collection améliore la lisibilité et peut entraîner un niveau d’enchères supérieur.
Peut-on estimer une œuvre à partir de photographies ?
Oui, pour une première approche. Une expertise complète pourra nécessiter des précisions complémentaires sur la signature, la numérotation, les dimensions exactes et la documentation.
Les résultats américains sont-ils transposables en euros ?
Ils donnent une tendance utile, mais la comparaison directe doit tenir compte du format, de la typologie, de la date et du change. Les références en euros restent prioritaires pour une estimation en Europe.
Les petits formats sont-ils liquides ?
Oui, sous réserve d’une bonne signature et d’une patine cohérente. Ils constituent un segment accessible et régulièrement absorbé par le marché.
Le marché est-il stable entre 2020 et 2025 ?
Les adjudications disponibles montrent une absorption régulière, avec des pics sur les grands modèles emblématiques, et une hiérarchie de valeur stable entre formats.
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