Biographie

Dates et formation

Né à La Fère en 1889 et décédé à Neuilly-sur-Marne en 1975, Clovis Trouille se forme aux Beaux-Arts d’Amiens. Son expérience de la Première Guerre mondiale marque durablement sa production, avec des sujets antimilitaristes récurrents.

Parcours et réseaux

Installé à Paris, il travaille durant plusieurs décennies dans l’atelier de mannequins de Pierre Imans comme maquilleur et décorateur. Il reste proche des milieux surréalistes tout en affirmant son indépendance. Il revendique une production volontairement limitée, souvent retravaillée sur de longues périodes, avec environ 120 peintures selon ses propres déclarations.

Œuvre et diffusion limitée

La diffusion commerciale de son travail est restée faible de son vivant. Une partie importante des œuvres est demeurée à l’atelier, d’où l’impact des dispersions récentes qui ont permis de clarifier la cote et la valeur des principaux sujets.

Style de l’artiste

Thèmes récurrents

Iconographie anticlé­ricale et antimilitariste, scènes satiriques, portraits et figures féminines, références littéraires et populaires. L’artiste structure souvent la composition autour d’un motif central lisible, avec inscriptions, titres ou sous-titres apposés sur le châssis et le cadre d’artiste.

Écriture et motifs

Peinture figurative précise, contours nets, coloris francs, modelés réguliers. Présence fréquente de cartels peints, signatures et adresses au revers. Multiplicité des variantes et reprises d’un même sujet à plusieurs années d’intervalle. Les cadres d’artiste, souvent peints, constituent un élément original valorisant l’ensemble.

Techniques, matériaux, périodes

Supports et techniques

Majorité d’huiles sur toile. Plusieurs œuvres portent des rehauts ou annotations au graphite. Quelques panneaux. Usage régulier du “cadre d’artiste” intégrant titre et mentions autographes. Format variable, du petit sujet à la composition plus ambitieuse.

Périodes majeures

Des premiers essais des années 1906 aux œuvres charnières des années 1930, puis la maturité des années 1940-1960 dominée par les séries anticlé­ricales, les scènes de satire sociale et les portraits de fantaisie. Des expositions d’époque attestent la visibilité de certains sujets, parfois sous pseudonyme, confirmant la cohérence du corpus.

Analyse du marché: typologies, cote, valeur, facteurs déterminants

Typologies recherchées

Les grandes compositions abouties à forte charge thématique obtiennent les meilleurs prix. Les sujets emblématiques, les œuvres publiées dans les monographies de référence, et les toiles exposées historiquement enregistrent une prime. Les variantes de thèmes connus restent actives, avec une hiérarchie liée à la qualité d’exécution et à la date de la version.

Fourchettes de valeur observées

Les huiles majeures sur toile dépassent régulièrement la barre des 200 000 € lorsqu’elles combinent sujet iconique, format significatif, provenance claire et bonne publication. Les formats moyens et petits avec iconographie caractéristique se situent entre quelques milliers et plusieurs dizaines de milliers d’euros. Les toiles plus périphériques, études ou sujets secondaires demeurent en dessous, avec une amplitude notable selon l’état d’achèvement et la précision du dessin.

Facteurs principaux

Le sujet iconique et la période d’exécution. Le format et la qualité de finition. La présence du cadre d’artiste et des inscriptions. La provenance directe de l’atelier. La bibliographie et l’exposition. La rareté relative dans une thématique donnée. La clarté des mentions au revers et sur le châssis. L’impact de ventes monographiques récentes, qui a fixé des repères pour plusieurs sous-ensembles du corpus.

Analyse technique de la thématique

Matériaux

Huile sur toile dominante, parfois sur panneau. Inscriptions au graphite ou à la peinture sur le cadre et au revers. Vernis généralement lisse, aplats bien tirés. Les toiles portent souvent une adresse parisienne et un titre manuscrit sur châssis ou étiquette.

Périodes et écoles

Production inscrite à la marge du surréalisme historique, sans adhésion formelle, avec un langage personnel et satirique. Les œuvres des années 1930 à 1960 structurent la demande principale. Les premiers travaux d’Amiens éclairent la genèse du vocabulaire mais n’atteignent pas les niveaux de valeur des grandes compositions ultérieures.

Caractéristiques identifiables

Multiplicité des titres et sous-titres, variantes d’un même sujet, re-travail parfois attesté par les dates décalées. Le cadre d’artiste, intégré, est un élément fonctionnel et identitaire. Les inscriptions précises au revers soutiennent l’attribution et la contextualisation, renforçant la liquidité aux enchères.

Marché des enchères

Exemples récents et documentés, prix en euros, sans frais additionnels inclus hors mention contraire:

• Christie’s Paris, 3 octobre 2024, lot 10, “Remembrance”, 252 000 €.
• Christie’s Paris, 8 juin 2018, Post-War and Contemporary Art Paris, Day Sale, lot 118, “La momie somnambule”, 247 500 €.
• Christie’s Paris, 3 octobre 2024, lot 9, “La Grasse Matinée”, 60 480 €.
• Christie’s Paris, 3 octobre 2024, lot 49, “Le Refoulement des mauvais désirs”, 16 380 €.

Conclusion

Le corpus de Clovis Trouille, rare et bien identifié, se prête à une estimation fondée sur le sujet, le format, la documentation et la provenance. Les dispersions récentes ont fixé des repères de valeur lisibles, avec un sommet consacré aux toiles emblématiques. Pour situer une œuvre et obtenir une estimation gratuite argumentée, contactez Fabien Robaldo. Une réponse structurée et rapide permet d’orienter toute décision ultérieure en toute sécurité.

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