Avant d’entrer dans le détail, un tableau synthétique rassemble des fourchettes de prix observées par grandes catégories. Les montants sont indiqués en euros pour faciliter la lecture.

Biographie factuelle

Cuno Amiet naît à Soleure en 1868. Il étudie à Munich puis à Paris à l’Académie Julian à la fin des années 1880. Il séjourne en Bretagne et découvre des recherches chromatiques qui marqueront sa pratique. De retour en Suisse, il s’installe à Oschwand, dans le canton de Berne, où il travaille toute sa vie. Il fréquente les milieux artistiques suisses et allemands, et entre en contact au tournant du siècle avec les avant-gardes germaniques.

Au début du XXe siècle, son œuvre est exposée régulièrement en Suisse et en Allemagne. En 1906, il est invité par des artistes proches de la “Brücke”. Son atelier et sa maison à Oschwand deviennent un lieu de référence pour des peintres et des écrivains. En 1931, l’incendie du Glaspalast de Munich détruit de nombreux tableaux exposés, ce qui renforce la rareté de certaines périodes. Amiet meurt en 1961 à Oschwand.

Style de l’artiste

Le travail d’Amiet privilégie la couleur comme vecteur principal de construction. Son approche objective évolue entre influences du divisionnisme, du cloisonnisme et d’un symbolisme mesuré. Les sujets dominants sont le paysage, la nature morte, la figure et des scènes de jardin. La touche varie d’une structure dense au début du siècle à des applications plus allégées dans les années 1940-1950. Les compositions sont souvent frontales et organisées par masses colorées lisibles.

Techniques, matériaux, périodes

Peintures à l’huile sur toile, sur carton ou sur panneau de fibre de bois occupent une place centrale. Amiet pratique aussi la tempera, la gouache, l’aquarelle et le pastel. Sa production d’estampes comprend des lithographies et des bois gravés. Quelques bronzes sont connus.

Les périodes clés pour la valeur sont les années 1905-1915, très recherchées pour la puissance chromatique, puis les années 1920-1930 pour certaines figures et intérieurs. Les années 1950-1960 présentent des natures mortes et paysages de maturité appréciés lorsqu’ils sont bien documentés et en bon format.

Analyse du marché: typologies, cote, valeur, facteurs déterminants

Les huiles de grand format, bien datées et publiées, constituent le sommet du marché. Les sujets iconiques atteignent des résultats de tout premier plan. Des natures mortes de qualité muséale ont franchi des seuils élevés, tandis que des paysages d’Oschwand et des vues de jardin se maintiennent à des niveaux soutenus lorsque la provenance et les références au SIK-ISEA sont solides.

Les œuvres sur papier sont plus accessibles, avec des écarts liés à la technique. Aquarelles, gouaches et pastels montent en gamme pour des sujets aboutis des années 1905-1920. Les estampes, souvent tirées à des éditions modestes mais diffusées, constituent l’entrée de collection. Les bronzes apparaissent ponctuellement et restent recherchés lorsqu’ils sont référencés et de bonne dimension.

Facteurs déterminants observés pour la valeur d’un Amiet: date précoce, sujet fort – figure, nature morte florale, jardin -, format supérieur, palette aboutie, inscription au catalogue raisonné du SIK-ISEA, expositions historiques, provenance claire, littérature, et rareté du motif. Les œuvres issues de collections reconnues ou restées longtemps en mains privées suscitent un intérêt supérieur.

Les records rappellent la capacité du marché à valoriser des ensembles exceptionnels. Un tableau majeur a établi un sommet à environ 3,9 millions d’euros équivalent, confirmant l’appétit pour les grandes toiles emblématiques. À l’opposé du spectre, les estampes bien choisies constituent un point d’accès rationnel avec des adjudications en centaines d’euros.

Analyse technique de la thématique

Matériaux: huiles sur toile et sur supports rigides, gouaches et aquarelles sur papier, pastels, lithographies, bois gravés, bronzes. Périodes: phase coloriste structurée des années 1905-1915, période interwar pour portraits, intérieurs et natures mortes, puis œuvres tardives aux formats plus mesurés. Écoles et réseaux: modernité suisse, attaches avec les milieux allemands d’avant-guerre, dialogue documenté avec des artistes suisses majeurs. Caractéristiques: importance du registre floral et des jardins, organisation en plans colorés, signatures monogrammées “CA” fréquentes, présence régulière d’inscriptions ou d’étiquettes d’expositions au dos des huiles.

Marché des enchères

• Lempertz, 31 mai 2017, lot 277, “Selbstbildnis (Selbstporträt vor Bergkette)”, vendu 52 080 € frais inclus.
• Ketterer Kunst, 9 juin 2018, vente 468, lot 680, “Stillleben Nr. 4”, vendu 47 500 €.
• Dorotheum, 15 mai 2019, lot 86, “Blühender Apfelbaum” (lithographie en couleurs), vendu 832 €.

À noter pour contexte de marché: la grande toile “Mutter und Kind auf blumenübersäter Wiese” a atteint l’équivalent d’environ 3,9 millions d’euros lors d’une vente de référence consacrée à l’art suisse. Ce type de sujet et d’ampleur reste rare et soutient la cote au sommet.

Conclusion

Pour une œuvre de Cuno Amiet, la combinaison du sujet, de la période et de la documentation conditionne la valeur. Les huiles des années 1905-1915, les natures mortes florales majeures et les figures abouties sont les plus recherchées. Les œuvres sur papier et estampes forment un marché d’accès, avec des hausses pour les pièces éditorialement référencées. Pour situer votre pièce dans ces repères et obtenir une estimation gratuite, contactez Fabien Robaldo. En collaboration avec MILLON, il apporte une analyse argumentée et conforme aux données publiques du marché.

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