Biographie factuelle

Édouard-Henri-Théophile Pingret naît à Saint-Quentin en 1788. Il se forme dans l’atelier de Jacques-Louis David, puis auprès de Jean-Baptiste Regnault. Il séjourne à Rome et expose ensuite au Salon de Paris à partir de 1810. Il poursuit une carrière régulière de peintre de portraits et de scènes de genre. Dans les années 1850, il se rend au Mexique où il produit des œuvres qui documentent la société et les types locaux. Il meurt à Saint-Quentin en 1875.

Ses travaux imprimés incluent des séries lithographiées publiées au milieu du XIXe siècle. Plusieurs institutions conservent ces planches, ce qui ancre aujourd’hui sa notoriété auprès des chercheurs et du marché.

Style de l’artiste

La formation néoclassique de Pingret se traduit par une attention précise au dessin et à la construction. Les portraits privilégient la lisibilité des traits et des attributs sociaux. Les scènes de genre adoptent un cadrage simple et descriptif. La palette est mesurée, avec des rehauts localisés pour guider le regard. Pendant le séjour mexicain, la représentation des costumes, des outils et des architectures prend une place centrale. Les inscriptions de lieu et de date apparaissent souvent sur les toiles ou les feuilles, notamment la mention “Mexico”.

Techniques, matériaux, périodes

Peinture à l’huile

Pingret travaille sur toile pour ses portraits et ses scènes de genre. Les dimensions varient d’un petit format de buste à des compositions de format moyen. Les œuvres mexicaines sont souvent signées “E. Pingret Mexico” et datées des années 1851 à 1854.

Œuvres sur papier

Le corpus comprend des huiles sur papier marouflé, des pastels et des dessins. Ces supports, recherchés pour leur caractère documentaire, montrent une exécution directe et des annotations. Les pastels de grand format existent, parfois datés et situés au Mexique.

Estampes et lithographies

Ses lithographies publiées dans les années 1840-1850 diffusent des sujets historiques ou d’actualité. Ces estampes circulent encore en albums ou en feuilles isolées. Les valeurs restent accessibles, avec des écarts selon la qualité d’impression, la fraîcheur des marges et l’état des planches.

Analyse du marché: typologies, cote, valeur, facteurs déterminants

Typologies les plus rencontrées

Le marché présente trois ensembles. D’abord, des portraits à l’huile réalisés en France au premier tiers du XIXe siècle. Ensuite, des scènes de genre et portraits liés au séjour mexicain, très suivis par les collectionneurs d’art latino-américain. Enfin, un fonds d’œuvres sur papier et d’estampes issues de publications illustrées.

Cote et valeur selon le support

Les peintures à l’huile liées au Mexique atteignent les niveaux les plus élevés, surtout lorsque le sujet illustre un type populaire, un lieu identifié ou une scène urbaine. Les huiles françaises obtiennent des prix intermédiaires selon la qualité de conservation et la provenance. Les œuvres sur papier, notamment les huiles sur papier marouflé et les pastels, forment un segment dynamique, avec des hausses notables sur les sujets mexicains. Les lithographies et suites imprimées se situent à des montants plus accessibles, utiles pour documenter une collection.

Facteurs déterminants

Plusieurs critères sont décisifs. La période mexicaine renforce la demande. La présence d’une signature lisible accompagnée de “Mexico” et d’une date précise facilite l’authentification. Les sujets de “costumbrismo” avec personnages, costumes et accessoires identifiables enregistrent de bons résultats. Les dimensions, l’état de fraîcheur et l’historique d’exposition ou de collection pèsent également. Les provenances institutionnelles ou américaines influencent positivement la perception de valeur.

Analyse technique de la thématique

Matériaux et formats

Pingret emploie principalement l’huile sur toile, l’huile sur papier marouflé et le pastel sur papier. Les formats courants se situent entre 40 et 75 cm pour le bord le plus grand sur les scènes de genre, et entre 30 et 50 cm pour des portraits de buste. Les estampes sont des lithographies sur papier vélin d’époque, parfois en albums.

Périodes et écoles

La première partie de carrière s’inscrit dans la tradition française issue de l’école néoclassique. La seconde moitié des années 1840 et le début des années 1850 est marquée par l’intérêt pour les sujets contemporains et la documentation visuelle. Le séjour mexicain ouvre le corpus vers une veine “costumbrista” appréciée des collectionneurs d’art d’Amérique latine et des spécialistes du XIXe siècle.

Caractéristiques distinctives

Les œuvres liées au Mexique comportent des inscriptions de lieu, de date ou de sujet. La précision vestimentaire, la description d’ustensiles et d’architectures locales, ainsi que la signature “E. Pingret Mexico”, constituent des repères objectifs. Sur les feuilles, des annotations bilingues apparaissent parfois. Ces éléments, lorsqu’ils sont concordants, renforcent l’attribution et la valeur marchande.

Marché des enchères

Exemples récents et de référence, avec maison, date, lot et prix exprimés en euros.

• Nicolas Nouvelet OVV, Paris Drouot, 17 juin 2025, lot 19, “Portrait d’un chef séminole de Floride”, adjugé 42 900 €.
• Sotheby’s, New York, 21 novembre 2017, Latin America: Modern Art, lot 38, “Chinaco e india en patio mexicano”, adjugé 94 554 € environ.
• Sotheby’s, New York, novembre 2010, Latin American Paintings, lot 50, “Indio con traje de gala en puesto de comida”, record observé autour de 232 050 €.
• Morton Subastas, Mexico, 24 septembre 2024, lot 231, “Vista marina”, adjugé environ 11 100 €.

Conclusion

La cote d’Édouard Pingret se concentre sur les œuvres de la période mexicaine, avec des pointes élevées pour les sujets de genre identifiés et bien documentés. Les peintures françaises et les portraits antérieurs présentent une fourchette intermédiaire. Les œuvres sur papier et les lithographies offrent un accès plus abordable, utile pour compléter un ensemble. Pour situer précisément la valeur d’une œuvre et vérifier ses caractéristiques, demandez une estimation gratuite auprès de Fabien Robaldo.

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