Biographie factuelle

Hassan Hajjaj naît en 1961 à Larache, au Maroc. Il s’installe adolescent à Londres et se forme de manière autodidacte, en parallèle d’activités liées aux scènes club, hip-hop et reggae. Dès les années 1990, il photographie à Marrakech et à Londres et développe un langage fondé sur le portrait posé, les motifs répétés, les logos et les objets de consommation. L’artiste vit et travaille entre Marrakech et Londres. Ses œuvres intègrent photographie, installation, performance, mobilier et design textile, avec une attention constante à la mise en scène et au cadre comme partie intégrante de l’œuvre. Des expositions monographiques ont été consacrées à son travail dans des institutions et lieux de diffusion en Europe et aux États-Unis. La MEP à Paris a présenté une rétrospective en 2019. Fotografiska a montré la présentation “Vogue: The Arab Issue” avec un ensemble de séries produites sur trois décennies. En 2023, le SCAD Museum of Art a exposé un focus autour de “My Rockstars” et “Vogue: The Arab Issue”. Des conférences et présentations publiques ont également accompagné cette diffusion, notamment au Wexner Center for the Arts. Ses œuvres figurent dans plusieurs collections publiques en Europe, aux États-Unis et au Moyen-Orient.

Style de l’artiste

Le style de Hassan Hajjaj repose sur une photographie en couleur saturée, frontale et construite. L’artiste conçoit des portraits en pied ou à mi-corps, souvent face caméra, avec une économie de profondeur de champ qui met au premier plan le sujet, l’habit et l’accessoire. Les vêtements, accessoires et surfaces textiles proviennent de marchés et fournisseurs locaux, ou sont recomposés pour la séance. Les cadres participent de la lecture: canettes, boîtes d’épices, pneus peints, briquets, allumettes ou produits cosmétique forment, par séries et répétitions, une bordure qui rappelle autant la logique du motif décoratif que la communication marchande. L’iconographie explore les codes de la mode, du street style, des musiques populaires et du visuel publicitaire. Certaines séries rejouent délibérément les conventions d’un magazine ou d’un shooting, comme “Vogue: The Arab Issue”. La pose, l’attitude et le regard constituent des éléments structurants: la photographie, bien que performative, reste indexée à des personnes réelles, modèles professionnels ou membres de l’entourage de l’artiste, artisans, commerçants, musiciens.

Techniques, matériaux, périodes

La pratique repose majoritairement sur des tirages chromogéniques contemporains, notamment Metallic Lambda sur Dibond. Les formats les plus recherchés se situent autour de 130 x 94 cm, mais des variantes plus petites existent. L’artiste fabrique des cadres dits “cadres d’artiste” qui utilisent des objets du quotidien collectés localement: boîtes de thé, de harissa, sodas, pneus peints, tapis plastifiés tressés. Ce cadre est conçu comme un dispositif mental et visuel, indexé au sujet photographié. Le marquage au dos comprend en général signature, titre, date en calendrier grégorien et parfois en calendrier hégirien, numérotation d’édition et mentions en arabe et en anglais. Les séries majeures couvrent plusieurs périodes: “Kesh Angels” amorce les années 2000 autour des motocyclettes à Marrakech; “My Rockstars” réunit amis, artistes et musiciens; “Vogue: The Arab Issue” structure des ensembles présentés dans des institutions; “Legs” et “Vogue Legs” déclinent des cadrages par fragments. Depuis 2015, l’artiste poursuit cette grammaire visuelle avec de nouvelles variantes d’édition et de cadre.

Analyse du marché: typologies, cote, valeur, facteurs déterminants

Le marché de Hassan Hajjaj s’est structuré autour de plusieurs typologies. Premièrement, les tirages couleur grand format avec cadre d’artiste, éditions généralement limitées à 5 ou 7 exemplaires, restent le noyau dur de la demande. Deuxièmement, des formats moyens ou petits, parfois sans cadre d’artiste, présentent une accessibilité supérieure et un prix plus contenu. Troisièmement, les séries iconiques comme “Kesh Angels” et “Vogue: The Arab Issue” bénéficient d’une notoriété qui soutient la liquidité en vente publique. Les facteurs de valeur sont clairs: série et sujet, format, présence du cadre d’artiste complet et d’origine, taille de l’édition et numéro, date de prise de vue, état d’authenticité documentaire (signature, titrage bilingue, double datation), provenance, expositions et publications citées. Les résultats constatés en Europe francophone montrent des adjudications régulières entre 4 000 € et 12 000 € pour les œuvres typiques avec cadre d’artiste, avec des pointes au-delà pour des sujets recherchés et des formats majeurs. Les pièces plus petites ou non encadrées par l’artiste se situent plus fréquemment entre 1 500 € et 5 000 €. Un historique d’exposition institutionnelle, une publication en couverture de catalogue ou une provenance de galerie reconnue peuvent dynamiser l’intérêt des enchérisseurs.

Analyse technique de la thématique: matériaux, périodes, “écoles”, caractéristiques

La thématique “Estimation Hassan Hajjaj” porte sur un corpus homogène techniquement et lisible par séries. Matériaux: tirages Metallic Lambda ou C-print, compte tenu des dates de production; support Dibond; cadres d’artiste composés d’objets manufacturés. Périodes: une première phase 2000-2010 où se fixent le vocabulaire formel et la logique du cadre assemblé; une phase 2010-2016 où s’affirment “Vogue: The Arab Issue” et “My Rockstars”; une période récente 2016-2025 marquée par la continuité des séries et la diffusion internationale. “Écoles”: l’inscription dans les scènes marocaines et londoniennes, et le dialogue avec la photographie africaine de studio, expliquent certains choix de pose, de frontalité et d’ornement. Caractéristiques récurrentes: regards directs, motifs saturés, logos et objets vernaculaires intégrés au cadre, double datation grégorien-hégirien. Ces constantes facilitent l’identification, l’authentification documentaire et la comparaison d’une œuvre à l’autre lors d’une estimation.

Marché des enchères: repères récents

Quelques adjudications documentées

• MILLON, Paris, 22 novembre 2019, lot 135, “Gossiping”, 2000, C-print avec cadre d’artiste en boîtes d’allumettes. Prix de vente 5 800 €.
• Nouvelle Étude, Paris Drouot, 8 mars 2024, lot 53, “Sans titre, Colors of Gnaoua”, 2016, photographie avec cadre tressé. Prix de vente 2 000 €.

Ces résultats montrent une dispersion par paliers selon la série, le format et la présence du cadre d’artiste. Ils constituent des repères utiles pour situer une fourchette, mais toute évaluation sérieuse repose sur l’examen précis de chaque œuvre et de sa documentation.

Conclusion

Pour situer la valeur de votre photographie de Hassan Hajjaj, il faut identifier la série et le sujet, vérifier l’édition, la présence et l’intégrité du cadre d’artiste, relever les mentions au dos et rassembler les justificatifs d’origine. Un croisement avec des résultats comparables permet d’établir une fourchette argumentée. Confiez votre dossier à Fabien Robaldo pour une estimation gratuite et documentée. Réponse sous 48 heures à partir de photos et d’informations simples, en France et à l’international. MILLON constitue un point d’appui pour l’analyse des tendances sur le marché francophone. Contactez-nous pour recevoir une fourchette d’estimation gratuite et un avis d’expert personnalisé.

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