Estimation Hiroshige Ando (1797-1858)
Hiroshige Ando, aussi connu sous le nom d’Utagawa Hiroshige, est l’une des signatures majeures de l’ukiyo-e. Ses estampes de paysages, routes et vues célèbres d’Edo constituent un champ d’étude riche pour l’estimation et la valeur des œuvres japonaises du XIXe siècle. Ce guide présente les repères essentiels pour comprendre les typologies, les techniques et le marché, et pour situer une œuvre dans une fourchette de prix réaliste avant toute estimation gratuite avec Fabien Robaldo. Le marché des estampes de Hiroshige est profond et segmenté. Les feuilles isolées d’époque Edo, les albums illustrés et les séries complètes affichent des niveaux de prix très différents. Les facteurs clés sont l’édition, l’état d’impression, le format, le sujet et l’éditeur. Les résultats récents en euros permettent d’ancrer la valeur sur des bases vérifiables.
| Domaines artistiques | Prix / Valeur / Cote |
|---|---|
| Estampes ukiyo-e oban isolées d’époque Edo | Environ 300 € à 1 600 € selon le sujet, l’éditeur et la fraîcheur d’impression |
| Ensembles et portefeuilles d’estampes | Environ 400 € à 6 035 € selon le nombre de feuilles et la cohérence de l’ensemble |
| Albums et e-hon attribués à Hiroshige | Environ 900 € à 1 200 € selon la complétude et l’état |
| Séries complètes majeures | Jusqu’à 2 116 500 € pour un ensemble exceptionnel et documenté |
Biographie factuelle
Né à Edo en 1797, Hiroshige est formé au sein de l’école Utagawa. Il entre dans l’atelier d’Utagawa Toyohiro et adopte le nom d’artiste Hiroshige. Il développe à partir des années 1830 une production centrée sur le paysage et les vues de lieux célèbres. Il publie des séries majeures dont les “Cinquante-trois stations du Tokaido”, “Les Soixante et quelques provinces” et “Cent vues célèbres d’Edo”. Il meurt à Edo en 1858, année de la grande épidémie de choléra. Son œuvre influence durablement le regard occidental sur l’estampe japonaise au XIXe siècle.
Style de l’artiste
Le style de Hiroshige se caractérise par une lecture claire de l’espace, des diagonales structurantes et l’usage de dégradés d’encrage. Les cadrages adoptent fréquemment des points de vue élevés, des avant-plans marqués et une maîtrise de la simplification des formes. Le paysage, les routes et les vues urbaines priment sur les scènes de théâtre et les beautés féminines, plus courantes chez ses contemporains. Les titres de séries sont précis et récurrents, permettant d’identifier rapidement la provenance iconographique d’une feuille.
Techniques, matériaux, périodes
Hiroshige travaille l’estampe xylographique en couleurs. Les formats les plus usuels pour les paysages sont l’oban vertical et le chuban. Les tirages d’époque Edo sont publiés par des éditeurs actifs comme Uoya Eikichi ou Koshimuraya Heisuke, avec sceaux de censeurs datés. Les impressions présentent des nuances obtenues par bokashi. Les rééditions postérieures existent, parfois Meiji ou ultérieures, avec des papiers et encres différents. Les albums illustrés, de format portable, rassemblent des planches gravées sous couverture cartonnée, avec étiquettes de titre.
Analyse du marché: typologies, cote, valeur, facteurs déterminants
Le marché se segmente en trois grandes familles. Premièrement, les feuilles isolées d’époque Edo issues de séries recherchées. Elles constituent le socle des transactions avec une valeur sensible au sujet, à l’état d’impression, à la fraîcheur des couleurs et aux marges. Deuxièmement, les ensembles et portefeuilles rassemblant plusieurs feuilles. Leur valeur dépend du nombre de planches, de la cohérence de la sélection et de l’homogénéité d’état. Troisièmement, les séries complètes et ensembles historiques, dont la rareté et la provenance peuvent créer des écarts de prix importants. Les facteurs déterminants sont l’édition d’époque, l’éditeur, la date et le sceau de censure, la qualité d’impression, l’absence de lavis modernes, la conservation des marges, le format, la notoriété de la planche au sein de la série et la présence d’une provenance documentée. Un tirage de très belle qualité avec de larges marges et une provenance notable verra sa valeur renforcée. À l’inverse, les réimpressions tardives, les lavis postérieurs, les découpes de marges, les doublages agressifs et les défauts structurels limitent la valeur. Les sujets iconiques issus des “Cent vues célèbres d’Edo” ou des “Soixante et quelques provinces” concentrent une demande soutenue. Les albums e-hon d’époque Edo, même s’ils sont destinés à la lecture plus qu’à l’affichage, disposent d’un public spécialisé et affichent des prix réguliers. Les ensembles couvrant une série entière atteignent des montants élevés lorsque la cohérence, la fraîcheur et la provenance sont réunies.
Analyse technique de la thématique (matériaux, périodes, écoles, caractéristiques)
Matériaux et impression: gravure sur bois, papiers japonais à fibres longues, encres minérales et végétales. Bokashi pour les dégradés, gaufrage ponctuel selon les sujets. Les pigments bleus de Prusse apparaissent dans certaines séries d’époque tardive. Les papiers présentent des fils et des textures spécifiques à l’époque et à l’atelier d’impression.
Périodes: production majeure entre les années 1830 et 1858. Les “Fifty-three Stations of the Tokaido” datent des années 1830. “Rokujuyoshu meisho zue” s’échelonne entre 1853 et 1856 environ. “Meisho Edo hyakkei” est publiée en 1856-1858. Les rééditions Meiji et modernes se reconnaissent à des encres, papiers et cartouches typiquement différents.
École et éditeurs: rattaché à l’école Utagawa, Hiroshige signe “Hiroshige ga” ou “Hiroshige hitsu”. Les éditeurs clés incluent Uoya Eikichi et Koshimuraya Heisuke. Les sceaux de censeurs “aratame” et les sceaux zodiacaux permettent un calage chronologique.
Caractéristiques visuelles: formats oban tate-e et chuban yoko-e, compositions en profondeur, cartouches de titres normalisés, topographie lisible, silhouettes réduites et hiérarchisées. Les diptyques et triptyques apparaissent mais le corpus paysager privilégie la feuille unique verticale.
Marché des enchères
- Aguttes, Neuilly, 12 juin 2025, lot 2, “Thirty-one chuban yoko-e from the series Fuji Sanjurokkei”, 6 035 €.
- Pierre Bergé & Associés, Drouot Paris, 3 mars 2011, lot 2499, “Akone no kosui” (Fuji Sanju Rokkei), 1 000 €.
- Pierre Bergé & Associés, Drouot Paris, 3 mars 2011, lot 2509, “Sohitsu gafu. Album”, 900 €.
- Sotheby’s, Paris, 13 juin 2025, lot 745, “The complete set of Famous Places in the Sixty-odd Provinces”, 2 116 500 €.
Conclusion
La valeur des estampes de Hiroshige dépend d’abord de l’édition d’époque, de la qualité d’impression et du sujet. Les feuilles isolées bien imprimées se situent souvent entre quelques centaines et quelques milliers d’euros, les ensembles cohérents franchissent plusieurs milliers d’euros, et les séries complètes remarquables atteignent des montants très élevés. Pour situer précisément une œuvre et obtenir une estimation gratuite et argumentée, contactez Fabien Robaldo.
FAQ
Comment reconnaître une estampe d’époque Edo de Hiroshige?
Vérifiez la signature “Hiroshige ga” ou “Hiroshige hitsu”, l’éditeur identifié, les sceaux de censeurs datés, le papier washi ancien et la qualité du tirage. Les rééditions présentent souvent des papiers et encres différents.
Qu’est-ce qui fait varier la valeur d’une feuille isolée?
L’édition d’époque, la fraîcheur des couleurs, la netteté de l’impression, les marges, le sujet et la notoriété de la série. La provenance documentée peut également renforcer la valeur.
Les rééditions ou impressions tardives ont-elles de la valeur?
Oui, mais inférieure aux tirages d’époque. Leur intérêt est décoratif ou documentaire. Elles ne se comparent pas aux premières impressions pour la valeur de collection.
Quelles sont les séries les plus recherchées de Hiroshige?
Les “Fifty-three Stations of the Tokaido”, “Rokujuyoshu meisho zue” et “Meisho Edo hyakkei”. Certaines planches iconiques concentrent la demande.
Pourquoi les prix varient-ils au sein d’une même série?
Selon la qualité d’impression, l’état, la rareté relative de la planche, la présence de marges, la demande pour un sujet précis et l’éditeur.
Le format influence-t-il la valeur?
Oui. Les oban d’époque, surtout pour les grandes séries, sont généralement plus recherchés que les formats plus petits, toutes choses égales par ailleurs.
Une restauration visible fait-elle baisser la valeur?
Oui. Les lavis modernes, doublages agressifs, comblements ou décolorations affectent la valeur. La stabilité de l’encre et la fraîcheur d’origine sont valorisées.
Un album e-hon de Hiroshige est-il recherché?
Oui. Les albums d’époque Edo sont suivis par un public spécialisé. La complétude, l’état des couvertures et la qualité d’impression guident la valeur.
Les ensembles mixtes de feuilles sont-ils intéressants?
Oui s’ils regroupent des planches cohérentes et en bon état. Leur valeur se calcule au global, souvent avec une prime pour l’homogénéité.
Quelle importance pour les éditeurs et censeurs?
Décisive pour dater et authentifier. Uoya Eikichi et Koshimuraya Heisuke signent des séries majeures. Les sceaux “aratame” et zodiacaux calibrent la chronologie.
Peut-on estimer sans manipuler l’œuvre?
Une première approche est possible à partir de photographies nettes du recto, verso, marges, sceaux et détails d’impression. Une expertise affinée nécessite un examen rapproché.
Comment obtenir une estimation gratuite?
Transmettez des images et dimensions, plus toute information de provenance. Vous recevrez une estimation gratuite argumentée pour situer la valeur sur le marché.