Biographie factuelle

Joaquin Ferrer naît le 4 octobre 1928 à Manzanillo, Cuba. Il se forme à La Havane, notamment à l’école des beaux-arts de San Alejandro. Entre 1954 et 1958, il présente chaque année des œuvres au Salon de peinture du Musée d’art moderne de La Havane, tout en participant à des collectives en Amérique latine. Il réalise ses premières expositions personnelles dans des galeries de La Havane au milieu des années 1950. En 1960, il obtient une bourse du ministère de l’Éducation et s’installe à Paris. Il fréquente les milieux artistiques et littéraires, croise des artistes cubains et européens et participe à plusieurs salons.

En 1968, sa première exposition personnelle parisienne a lieu à la galerie Le Point Cardinal, avec un texte de Max Ernst en préface de catalogue. L’artiste y est régulièrement présenté pendant près d’une décennie. Installé durablement à Paris, il poursuit une carrière internationale avec des expositions en France et en Europe. Il est naturalisé français en 1979. Son œuvre fait l’objet d’expositions et de publications régulières, dont une rétrospective à la Maison de l’Amérique latine à Paris en 2017. Joaquin Ferrer décède à Paris en 2022.

Style de l’artiste objectif, non-poétique

L’œuvre de Ferrer se situe dans un registre abstrait avec un fort contrôle du dessin et de la construction. L’artiste utilise fréquemment des réseaux de lignes, arcs et modules, qui segmentent la surface en unités articulées. La spatialité est plane, avec des effets d’emboîtement ou de basculement entre plans. La couleur est mesurée, souvent organisée en aplats nets, avec des contrastes qui renforcent la lisibilité graphique.

Les compositions affichent une logique interne stable, sans effets gestuels ostentatoires. La trame linéaire guide la perception et structure l’ensemble. L’iconographie reste non-figurative, parfois allusive par la dynamique des formes. L’ensemble se rattache à une abstraction construite qui dialogue avec certaines recherches parisiennes de la période, sans imitation directe. Le style montre une continuité sur plusieurs décennies, avec des variations de densité, d’épaisseur de trait, d’ordonnancement et de gamme colorée.

Techniques, matériaux, périodes

Ferrrer travaille l’huile et l’acrylique sur toile, ainsi que des techniques mixtes sur papier marouflé sur panneau. Les œuvres sur papier aquarelle, gouache, encre occupent une place importante, avec des formats moyens récurrents. L’artiste réalise des eaux-fortes, lithographies et suites graphiques en tirages limités, souvent signés et numérotés. Les titres et annotations au dos apparaissent régulièrement et peuvent préciser la séquence de travail. Pour la chronologie, les années 1960 correspondent à une montée en puissance de la construction abstraite et des grands formats. Les années 1970 poursuivent cette recherche avec des séries identifiées et des œuvres exposées en galerie. Les années 1980-2000 prolongent les principes de segmentation et de rotation des plans, parfois avec une palette différente et des supports variés, y compris des techniques mixtes. L’ensemble témoigne d’une continuité méthodique dans les procédés d’atelier et dans la relation entre dessin, planéité et couleur.

Analyse du marché typologies, cote, valeur, facteurs déterminants

Le marché des œuvres de Ferrer se concentre en France et en Europe. Les adjudications les plus élevées concernent des toiles importantes des années 1960, en grand format et bien documentées. Les toiles des années 1970 montrent une demande régulière, avec des prix soutenus sur les pièces équilibrées et clairement attribuées à une série. Les œuvres des décennies 1980-2000 enregistrent des résultats cohérents, corrélés au format, à la technicité et à l’historique d’exposition. Les œuvres sur papier constituent un segment actif, avec des estimations établies et un large bassin d’acheteurs. Les estampes signées et les portfolios trouvent preneur lorsque le tirage est limité et complet. La hiérarchie des prix suit des critères classiques. Le format et la période sont décisifs. Une toile de grande dimension des années 1960 avec exposition connue et titre identifié constitue un haut de gamme. Les toiles des années 1970, surtout lorsqu’elles appartiennent à une série et disposent d’une provenance structurée, se placent au-dessus des pièces tardives de petit format.

Les techniques mixtes sur panneau et les monotypes bien présentés se situent entre les toiles récentes et les œuvres sur papier haut de gamme. Les œuvres sur papier datées, signées et titrées surpassent les feuilles sans mention précise. Les estampes isolées restent accessibles, mais un portfolio complet numéroté et signé valorise nettement l’ensemble. La documentation joue un rôle important. Un certificat établi, une mention au catalogue d’exposition, une reproduction dans une monographie ou un cartel d’exposition renforcent la confiance et la valeur. La présence d’un titre distinctif et d’annotations de l’artiste au dos facilite la traçabilité. La provenance issue d’une galerie historique ou d’un collectionneur référencé constitue un plus. Le marché montre des références élevées pour des toiles des années 1960 et des résultats consistants pour des formats moyens des années 1970. Les œuvres sur papier offrent un accès régulier, avec un différentiel sensible selon la qualité d’exécution et l’état de présentation. Les estampes permettent d’entrer dans l’œuvre à moindre coût tout en restant soigneux sur l’édition et la signature. Dans l’ensemble, la cote se structure par strates claires liées à la période, au format, à la technique et à la documentation.

Typologies recherchées

Les toiles des années 1960 avec titre clairement identifié, notations au dos et historique d’exposition. Les toiles des années 1970 de format moyen, appartenant à des séries repérées, bien encadrées par une provenance lisible. Les œuvres sur papier des années 1960-1970 soignées, avec un dessin structurant net et une palette maîtrisée. Les suites gravées signées, à tirage limité, complètes de leurs planches et emboîtages. Les techniques mixtes sur panneau signées, avec marouflage et indications manuscrites de l’artiste.

Facteurs déterminants de la valeur

Période de création. Format et impact visuel. Technique et support. Expositions et publications. Provenance documentée. Titre identifié et annotations au dos. État de présentation du support papier. Rareté et singularité dans une série. Cohérence esthétique avec les recherches phares de l’artiste.

Analyse technique de la thématique matériaux, périodes, écoles, caractéristiques

Matériaux. Ferrer emploie l’huile et l’acrylique sur toile, des techniques mixtes sur papier marouflé sur panneau et un ensemble d’estampes gravure et lithographie. La signature est courante, accompagnée de date et parfois de mentions explicatives au dos. L’artiste appartient au paysage de l’abstraction parisienne d’après-guerre, en dialogue avec la scène latino-américaine en Europe. Ses relations avec des artistes cubains et européens situent sa pratique dans un réseau d’échanges, sans rattachement exclusif à un mouvement unique.

Marché des enchères résultats récents

• Piasa, Paris, 13 mars 2024, lot 67, “Instrument en harmonie avec les sentiments d’un assassin”, 1965, adjugé 39 000 €.
• Piasa, Paris, 1 juin 2022, lot 11, “Communication sensuelle entre la ville et la forêt”, 1965, adjugé 32 500 €.
• MILLON, Paris, 18 novembre 2015, lot 88, “Végétation des formes”, 1991, adjugé 3 500 €.

Conclusion demande d’estimation gratuite

Un avis argumenté sur la valeur d’une œuvre de Joaquin Ferrer repose sur la période, la technique, le format, la présence d’un titre et d’annotations au dos, la provenance et les références d’exposition. Les résultats d’enchères confirment l’intérêt pour les toiles des années 1960-1970 et un marché dynamique pour les œuvres sur papier et les suites gravées. Pour une estimation gratuite, envoyez à Fabien Robaldo des photos recto verso en bonne définition, les dimensions, la technique, tout document d’origine facture, certificat, catalogue, ainsi que le contexte d’acquisition. Une réponse claire et confidentielle vous sera apportée, avec un positionnement de valeur cohérent par rapport aux références publiques.

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