Estimation Katsushika Hokusai (1760-1849)
Katsushika Hokusai demeure une référence majeure de l’estampe japonaise. Ses séries, ses livres illustrés et ses estampes isolées sont recherchés pour leur inventivité graphique et leur impact culturel. Les écarts de valeur sont importants selon l’état, l’époque d’impression, le sujet, le format et la provenance. Cette page présente un aperçu structuré pour orienter une première lecture des prix observés sur le marché des estampes de Hokusai. Elle ne remplace pas une expertise individualisée. Pour situer précisément votre œuvre, sollicitez une estimation gratuite avec Fabien Robaldo, expert associé à MILLON.
Tableau synthétique des valeurs par grandes catégories
| Catégorie | Repères d’époque et de format | Ordre de grandeur de la valeur | Commentaires déterminants |
|---|---|---|---|
| Série “Trente-six vues du mont Fuji” – icônes | Oban yoko-e, c.1830-1834, éditeur Eijudo. Sujets phares comme “Under the Wave off Kanagawa” et “Red Fuji”. | De hautes centaines de milliers à plusieurs millions d’euros pour des tirages précoces et très frais. | Qualité d’impression, bleu de Prusse intense, contours bleus précoces, ciel rosé visible, marges, état et provenance conditionnent fortement la valeur. |
| Autres vues de la même série | Oban yoko-e, c.1830-1834. | Environ 20 000 à 250 000 euros selon le sujet et l’état. | Impressions anciennes supérieures aux réimpressions à contours noirs tardifs. Sujet comme “Kajikazawa in Kai Province” plus recherché. |
| Séries des cascades – “A Tour of the Waterfalls” | Oban tate-e, c.1832, Eijudo. | Environ 30 000 à 120 000 euros. | Qualité des dégradés bokashi, fraîcheur des pigments, marges et absence de rognages augmentent la valeur. |
| Séries des ponts – “Wondrous Views of Famous Bridges” | Oban yoko-e, c.1830. | Environ 10 000 à 60 000 euros. | Intérêt iconographique, lisibilité des lignes et rareté des sujets influencent la demande. |
| Surimono et tirages privés | Formats variés, papiers fins, parfois gaufrages et mica, c.1810-1830. | Environ 5 000 à 50 000 euros. | Rareté des commandes privées, technique raffinée, présence de mica et gaufrages augmentent la valeur. |
| Livres illustrés – “One Hundred Views of Mount Fuji” et mangas | 3 volumes pour “Fugaku Hyakkei” 1834-1849, formats hanshibon. | Volume isolé env. 1 500 à 8 000 euros. Série complète bien conservée env. 5 000 à 30 000 euros et plus selon édition et fraîcheur. | État des couvertures, complétude, homogénéité d’édition, absence de salissures et de restaurations déterminent la valeur. |
| Impressions tardives du 19e siècle – contours noirs | Après 1834, mêmes bois ou recoupes. | Environ 5 000 à 40 000 euros. | Moins recherchées que les impressions précoces. Bon état et couleurs vives restent décisifs. |
| Réimpressions 20e siècle – éditeurs modernes | Taisho-Showa, éd. Adachi et autres. | Environ 200 à 2 000 euros selon éditeur, état et qualité. | Intérêt décoratif et pédagogique. Peu de valeur patrimoniale par rapport aux éditions d’époque. |
| Feuilles isolées hors grandes séries | Formats variés, 1800-1840. | Environ 3 000 à 80 000 euros. | Popularité du motif, rareté du sujet et état général guident la demande. |
Biographie factuelle
Hokusai naît en 1760 à Edo, actuelle Tokyo. Il est formé dès l’adolescence dans l’atelier de Katsukawa Shunsho, actif dans l’estampe d’acteurs. Il adopte successivement plusieurs noms d’artiste, pratique fréquent dans l’ukiyo-e. Sa carrière est longue, productive et traversée par des changements d’atelier, de commanditaires et de centres d’intérêt. Après des débuts consacrés aux acteurs et aux beautés, il diversifie rapidement ses sujets. À partir des années 1810, ses carnets de croquis et ses livres illustrés connaissent un large succès. Entre 1830 et 1834, il conçoit les grandes séries paysagères qui fondent sa célébrité internationale. Il poursuit sa production jusqu’à la fin des années 1840. Il meurt en 1849. Son œuvre touche l’illustration, la gravure, le livre et le dessin préparatoire. Sa diffusion en Europe dans la seconde moitié du 19e siècle influence durablement le goût et la collection d’estampes japonaises.
Style de l’artiste
Le style de Hokusai se caractérise par une observation précise, une mise en page énergique et des effets visuels maîtrisés. Il utilise le cadrage pour créer des tensions entre l’avant-plan et l’arrière-plan. Il recourt à la perspective linéaire lorsque le sujet l’exige. Il adopte le bleu de Prusse dès les années 1830, pigment importé qui permet des nuances intenses et stables. Les compositions reposent sur des diagonales actives, des figures humaines au service du récit et un vocabulaire climatique lisible. Les motifs naturels, comme les vagues, les nuages ou les crêtes montagneuses, sont traités de manière structurée. Dans les séries, il explore systématiquement les variations de climat, de saison et de point de vue. Le dessin reste net, la couleur est posée en aplats avec des dégradés bokashi. L’économie de moyens favorise la lisibilité, sans effet décoratif excessif.
Techniques, matériaux, périodes
Technique :
Les estampes de Hokusai sont des xylographies polychromes. Le dessin original est transféré sur des planches en bois de cerisier. Un bois maître pour le contour et plusieurs bois pour les couleurs. Les imprimeurs utilisent des tampons baren pour l’encrage et des papiers washi. Les tirages d’époque présentent des qualités de papier et de pigments variables selon l’atelier. Les procédés de gaufrage à sec karazuri, l’emploi de mica kirazuri et les dégradés bokashi apparaissent selon les sujets, surtout dans les surimono et certaines feuilles de luxe.
Périodes :
Avant 1800, Hokusai produit des images d’acteurs et des livres. Vers 1810-1820, il développe les mangas et les recueils thématiques. Entre 1830 et 1834, il conçoit les grandes séries paysagères, dont “Trente-six vues du mont Fuji”. De 1834 à 1849, il poursuit ses livres illustrés, comme “One Hundred Views of Mount Fuji”, et publie des séries thématiques additionnelles.
Matériaux :
Papier kozo, pigments minéraux et organiques. Le bleu de Prusse devient un marqueur des impressions précoces de la décennie 1830. Les matrices montrent parfois des retouches ou recoupes au fil des réimpressions.
Analyse du marché: typologies, cote, valeur, facteurs déterminants
Typologies :
Le marché distingue les éditions d’époque, les impressions précoces au contour bleu, les impressions ultérieures au contour noir, les surimono, les livres illustrés, et les réimpressions du 20e siècle. À l’intérieur d’une même planche, les écarts de valeur tiennent à la fraîcheur des pigments, à la netteté des contours, à l’absence d’usure des bois et à la présence de marges intactes.
Cote et valeur :
Les deux images les plus demandées restent “Under the Wave off Kanagawa” et “Red Fuji”. Les prix de pointe pour des impressions anciennes, bien conservées et visuellement très fraîches, se situent au sommet du marché des estampes japonaises. D’autres feuilles de la série “Trente-six vues du mont Fuji” obtiennent des niveaux soutenus lorsque le sujet est iconique, par exemple “Kajikazawa in Kai Province”. Les séries des cascades et des ponts affichent des niveaux solides lorsque l’état est supérieur et les couleurs denses. Les surimono offrent une amplitude de prix plus large en raison de leur rareté et de leur fragilité. Les livres illustrés en bel état et homogènes d’édition obtiennent des résultats significatifs, avec une prime pour les ensembles complets et tôt reliés.
Facteurs déterminants :
1. Période d’impression: précocité, contour bleu, ciels rosés et bleu de Prusse soutenu.
2. État: marges entières, papier non aminci, absence de taches ou de restaurations visibles.
3. Provenance: collections notées, publications et expositions.
4. Sujet: icônes de la série Fuji.
5. Format: oban complet et non rogné.
6. Rare réapparition en ensemble complet pour les séries et les livres.
7. Demande internationale soutenue pour les impressions exemplaires à fort impact visuel.
Analyse technique de la thématique: matériaux, périodes, écoles, caractéristiques
Matériaux:
Les papiers washi présentent une main souple et une fibre longue. Les pigments minéraux offrent des aplats nets. Le bleu de Prusse apporte une saturation stable et un contraste élevé. Les techniques de gaufrage et de mica, fréquentes dans les surimono, apparaissent plus rarement dans les grandes séries paysagères mais témoignent d’une volonté d’effet luxueux lorsque présentes.
Périodes et écoles. Hokusai appartient à l’ukiyo-e d’Edo. Il adopte des éléments de perspective occidentale tout en conservant la structure narrative japonaise. Les collaborations avec des éditeurs majeurs comme Eijudo conditionnent la diffusion. La période 1830-1834 concentre les vues de Fuji. Les livres illustrés des années 1834-1849 prolongent cette recherche graphique sous un format codifié.
Caractéristiques d’impression :
Un contour bleu précoce, des dégradés précis, des teintes profondes et des ciels subtilement imprimés signalent des tirages anciens. Les contours noirs tardifs et certains aplats ternis indiquent des réimpressions ou un passage de bois plus tardif. Les rognages au cadre de cuvette, les pliures centrales, les pertes de marge et les restaurations visibles impactent défavorablement la valeur.
Lecture des tendances
Les ventes confirment la prime pour les impressions anciennes des sujets emblématiques. Les fourchettes restent volatiles selon l’état et la rareté. Les ensembles complets, notamment la série “Trente-six vues du mont Fuji”, atteignent des niveaux de référence. Les résultats plus récents montrent également l’existence d’un second marché actif pour des impressions tardives et des éditions modernes, à des niveaux nettement inférieurs mais réguliers. Les feuilles de la série des cascades et des ponts, bien préservées, progressent lorsque la demande se concentre sur des compositions lisibles et des couleurs fraîches.
Conclusion
La valeur d’une estampe de Hokusai dépend d’abord de l’époque d’impression, de l’état, du sujet et de la provenance. Une observation directe du papier, des pigments et des marges reste nécessaire. Pour une orientation chiffrée précise et documentée, demandez une estimation gratuite auprès de Fabien Robaldo, expert associé à MILLON. Vous obtiendrez une analyse argumentée de l’œuvre, un positionnement cohérent par rapport aux résultats comparables et un retour rapide pour décider des suites à donner à votre projet.
FAQ
Comment reconnaître une impression d’époque pour Hokusai ?
Plusieurs indices convergents: contour bleu sur certaines feuilles précoces de la série Fuji, bleu de Prusse profond, ciel rosé sur certaines impressions, marges entières non rognées, papier souple à fibre longue, absence d’usure de traits fins. L’examen rapproché par un spécialiste permet de confirmer.
Quelle différence de valeur entre “Great Wave” et “Red Fuji” ?
Les deux sujets sont recherchés. “Great Wave” concentre les prix les plus élevés en impressions précoces et très fraîches. “Red Fuji” suit à un niveau inférieur mais reste au sommet de la série.
Les livres illustrés de Hokusai sont-ils collectionnés ?
Oui. “One Hundred Views of Mount Fuji” en trois volumes est recherché. La valeur dépend de l’édition, de la complétude et de l’état des couvertures et des feuillets.
Qu’est-ce qu’un surimono ?
Un tirage privé de petit tirage, souvent luxueux, commandé pour des cercles poétiques. Papiers fins, gaufrages et mica possibles. Rareté et état déterminent la valeur.
Quelle influence du format oban ?
L’oban complet non rogné est privilégié. Les rognages, pliures ou pertes de marge réduisent l’attrait et la valeur.
Comment les réimpressions du 20e siècle sont-elles évaluées ?
Elles ont une valeur décorative et documentaire. Elles se situent nettement en dessous des éditions d’époque et répondent à une autre demande.
Quels éditeurs rencontrer pour la série Fuji ?
Principalement Nishimuraya Yohachi, connu sous le nom Eijudo. L’éditeur participe à la diffusion et à la qualité de tirage.
Le bleu de Prusse a-t-il un impact sur l’estimation ?
Oui. Sa présence, sa profondeur et son homogénéité sont des marqueurs de qualité et d’attractivité pour les impressions des années 1830.
Quelles sont les principales causes de décote ?
Rognages des marges, décolorations marquées, taches, restaurations visibles, plis, amaigrissements du papier et usure des traits.
Un certificat est-il nécessaire ?
Les estampes japonaises s’évaluent surtout par examen. Les références à des publications, expositions et provenances connues jouent un rôle clé.
Pourquoi les prix varient-ils au sein d’un même sujet ?
Parce que chaque impression diffère par son moment de tirage, la fraîcheur des pigments, l’usure des bois, les marges et l’historique de conservation.
Comment obtenir une estimation ?
Transmettez des photos nettes du recto et du verso, les dimensions hors tout et du sujet, les détails des marges et toute information de provenance. Fabien Robaldo vous adressera une estimation gratuite contextualisée.