Estimation Kees van Dongen (1877-1968)
Artiste majeur du début du 20e siècle, Kees van Dongen occupe une place centrale sur le marché de l’art international. Ses peintures, dessins, gouaches, pastels et estampes circulent régulièrement en ventes publiques en Europe et aux États-Unis. Comprendre les périodes, les techniques et les typologies d’œuvres permet d’appréhender leur valeur et d’optimiser une démarche d’estimation gratuite auprès d’un spécialiste.
Le présent guide rassemble les repères utiles pour situer la cote de van Dongen, distinguer ses grandes périodes de création et identifier les facteurs qui influencent les résultats. Il s’adresse aux collectionneurs, héritiers et institutions souhaitant documenter une œuvre et apprécier sa valeur sur le marché actuel.
| Domaines artistiques | Prix / Valeur / Cote |
|---|---|
| Peintures à l’huile | de 150 000 € à 12 300 000 € selon période, sujet, format, provenance |
| Œuvres sur papier (dessins, aquarelles, gouaches, pastels) | de 5 000 € à 400 000 € selon sujet, date, qualité d’exécution |
| Estampes, lithographies, pochoirs | de 1 500 € à 7 000 € pour les épreuves courantes et bien conservées |
| Livres illustrés et portfolios | environ 800 € à 5 000 € selon tirage, état et complétude |
Biographie factuelle
Kees van Dongen, né à Rotterdam en 1877 et décédé à Monaco en 1968, est formé à l’Académie des beaux-arts de Rotterdam. Il s’installe à Paris à la fin des années 1890, fréquente Montmartre puis Montparnasse, et expose dès le début du siècle dans les principaux salons parisiens.
En 1905, il participe au Salon d’Automne aux côtés d’Henri Matisse et d’André Derain. Son nom est associé au fauvisme, même s’il conserve une trajectoire personnelle axée sur le portrait et la figure. Il travaille aussi comme illustrateur pour la presse satirique, ce qui nourrit sa pratique du dessin et des techniques sur papier.
Après 1910, ses séjours en Espagne et en Afrique du Nord enrichissent sa palette et son répertoire iconographique. À partir des années 1920, il devient l’un des portraitistes les plus recherchés de la haute société parisienne et internationale. Il obtient la nationalité française dans l’entre-deux-guerres et partage ensuite sa vie entre Paris et la Côte d’Azur.
Son œuvre est aujourd’hui documentée par un catalogue raisonné en cours de constitution sous l’égide du Wildenstein Plattner Institute. L’inclusion dans ce corpus de référence est un élément important pour l’authentification et la valeur d’une œuvre.
Style de l’artiste
Le langage plastique de van Dongen se caractérise par une construction simple, des contours affirmés et une palette volontairement contrastée. Les portraits féminins occupent une place centrale, de même que certaines scènes mondaines, balnéaires ou urbaines. Le traitement des regards, l’accent mis sur le maquillage et les accessoires, ainsi que la stylisation des silhouettes constituent des marqueurs objectifs et récurrents.
Sur papier, il privilégie le pastel, la gouache et l’aquarelle, souvent combinés au crayon. En peinture, il alterne empâtements et surfaces plus lisses, selon les périodes. Dans ses estampes, les pochoirs et lithographies traduisent une recherche sur la couleur et la ligne, avec des éditions identifiées par la littérature spécialisée.
Techniques, matériaux, périodes
1895-1905: formations et premiers sujets
Années d’apprentissage à Rotterdam puis installation à Paris. Nombreux dessins et aquarelles, scènes de rue, cafés, modèles. Les matériaux privilégiés sont le crayon, l’encre, la gouache, l’aquarelle et des huiles de format modeste.
1905-1910: phase fauve et affirmation de la couleur
Participation aux expositions d’avant-garde. Palette non naturaliste, contrastes appuyés, simplification des formes. Apparition de portraits féminins marquants, sujets de music-hall et de la vie nocturne.
1910-1919: voyages et élargissement iconographique
Voyages en Espagne et en Afrique du Nord. Thèmes orientalistes, figures en buste ou en pied, étoffes et bijoux traités de façon synthétique. Huiles sur toile de formats plus importants et œuvres sur papier plus élaborées.
Années 1920-1930: portraits mondains et scènes balnéaires
Commandes et portraits de personnalités. Séries de Deauville, Cannes et Paris. Œuvres sur papier abouties, souvent en pastel ou gouache, et huiles sur toile de moyens à grands formats. Forte demande pour les portraits signés, datés et reliés à des modèles identifiés.
Années 1940-1960: maturité et variations
Maintien d’un vocabulaire stylistique reconnaissable. Sujets récurrents, reprises et variations. Œuvres de qualité inégale selon les commandes et le contexte, d’où une dispersion des prix en ventes publiques.
Analyse du marché: typologies, cote, valeur, facteurs déterminants
Typologies recherchées
Les portraits féminins emblématiques en huile sur toile concentrent la demande. Les œuvres sur papier achevées, en particulier les grands pastels et gouaches des années 1920, enregistrent des résultats élevés. Les estampes et pochoirs constituent une porte d’entrée accessible pour les collectionneurs.
Facteurs de valeur
La période de création influence nettement la cote: la phase fauve et les années 1910-1920 dominent. Le sujet fait varier la valeur: portraits mondains identifiés, scènes de Deauville, vues de Paris et thèmes orientalistes figurent parmi les plus performants. La dimension et la qualité d’exécution sont déterminantes, de même que la provenance, les expositions et la bibliographie. L’authentification et l’inclusion au catalogue raisonné en cours sont des points clés.
Écarts de prix observés
Les huiles sur toile varient de plusieurs centaines de milliers d’euros à des montants à sept chiffres pour les œuvres majeures. Les œuvres sur papier s’échelonnent de quelques milliers d’euros pour des études à plusieurs centaines de milliers d’euros pour des portraits aboutis. Les estampes et pochoirs se situent le plus souvent dans une fourchette à quatre chiffres.
Analyse technique de la thématique (matériaux, périodes, écoles, caractéristiques)
Matériaux: huiles sur toile, parfois carton ou panneau pour les débuts. Sur papier: pastel, gouache, aquarelle et graphite, souvent combinés. Estampes: lithographies et pochoirs, éditions connues et référencées. Les signatures “van Dongen” ou “V. Dongen” sont observées sur la plupart des œuvres, avec des inscriptions ou dédicaces sur le châssis ou au revers pour certaines peintures.
Périodes: montée en puissance chromatique vers 1905, enrichissement du répertoire après 1910, apogée portraitistique dans les années 1920, continuité stylistique durant l’entre-deux-guerres et l’après-guerre. Écoles et réseaux: ancrage dans l’avant-garde parisienne, contacts avec les cercles du fauvisme, galerie Bernheim-Jeune, galeries et salons en Europe. Caractéristiques objectives: cadrages resserrés, regards accentués, contrastes marqués, accessoires et toilettes soulignant l’identité des modèles, arrière-plans simplifiés.
Marché des enchères (résultats récents, prix en euros)
- Artcurial, 4 juin 2024, lot 10, “Joséphine Baker” (gouache, aquarelle, encre et crayon sur papier). Prix de vente 393 600 €.
- Artcurial, 5 juin 2024, lot 128, “Portrait de femme” (aquarelle sur papier). Prix de vente 32 800 €.
- Artcurial, 8 juillet 2020, lot 1, “Portrait de Fernande Olivier” (pastel sur papier). Prix de vente 117 000 €.
- Christie’s Paris, 23 octobre 2020, “Avenue du Bois de Boulogne” (huile sur toile). Prix de vente 350 000 €.
Conclusion
Le marché de Kees van Dongen présente une hiérarchie claire entre les grands portraits en huile, les œuvres sur papier abouties et les estampes. L’analyse croisée de la période, du sujet, de la provenance et de la documentation conditionne la valeur. Pour faire estimer une œuvre signée van Dongen et obtenir une fourchette cohérente avec le marché actuel, sollicitez une estimation gratuite auprès de Fabien Robaldo. Un avis d’expert documenté et conforme aux usages facilite toute démarche patrimoniale, de recherche de provenance ou de mise en vente aux enchères.
FAQ
Comment se situe aujourd’hui la cote de Kees van Dongen sur le marché des enchères ?
La cote est soutenue pour les huiles majeures et les portraits aboutis. Les œuvres sur papier et les estampes offrent des points d’entrée plus accessibles. Les résultats varient selon la période, le sujet, la qualité et la provenance.
Quelles périodes de création sont les plus recherchées ?
La phase fauve et les années 1910-1920 concentrent la demande. Les grands portraits mondains des années 1920 obtiennent des prix élevés quand ils sont bien documentés.
Les œuvres sur papier peuvent-elles atteindre des montants importants ?
Oui. Les gouaches et pastels de grand format, bien situés dans l’œuvre et en bon état de conservation, atteignent fréquemment des montants à cinq voire six chiffres en euros.
Quels sujets obtiennent les meilleurs résultats ?
Portraits féminins identifiés, scènes de Deauville et de la vie parisienne, sujets orientalistes des années 1910. Les formats importants renforcent l’attractivité.
Quelle importance accorder à la provenance et aux expositions ?
Elles sont déterminantes. Une provenance prestigieuse et des expositions muséales documentées renforcent la confiance des acheteurs et la valeur.
La signature suffit-elle pour authentifier une œuvre ?
Non. La signature est un indice mais ne remplace pas un examen stylistique, matériel et documentaire. L’avis d’un spécialiste et l’inscription au catalogue raisonné en cours sont essentiels.
Qu’est-ce que le Digital Catalogue Raisonné du WPI pour van Dongen ?
Il s’agit d’un corpus scientifique en ligne référençant l’œuvre. L’inclusion d’un opus y apporte une reconnaissance documentaire utile à la valeur.
Les estampes et pochoirs de van Dongen sont-ils recherchés ?
Oui, pour leur qualité graphique et leur accessibilité. Les tirages identifiés, référencés et en bel état se vendent régulièrement en euros à quatre chiffres.
Comment évoluent les prix entre une étude et un portrait abouti ?
Les études et feuilles rapides se situent plus bas. Les portraits aboutis, datés et liés à des modèles identifiables se positionnent nettement plus haut.
Une œuvre sans date peut-elle conserver une bonne valeur ?
Oui, si son attribution stylistique est claire, sa provenance solide et sa documentation complète. Une datation probable par période reste souhaitable.
Quels formats sont les plus porteurs ?
Les huiles de moyen à grand format dominent. Sur papier, les formats supérieurs et compositions achevées sont mieux cotés que les petites études.
Comment obtenir une estimation gratuite pour une œuvre de van Dongen ?
Transmettez des photos nettes, dimensions, technique, inscriptions et informations de provenance. Fabien Robaldo délivre une estimation gratuite et documentée adaptée au marché.