Introduction

La demande pour Mahi Binebine s’appuie sur une reconnaissance institutionnelle, un marché actif pour ses peintures sur bois et une offre plus ponctuelle pour ses sculptures et œuvres sur papier. Les adjudications observées montrent des écarts de prix liés au format, à la technique, à la date d’exécution, à la provenance et à la visibilité de l’œuvre. Les repères ci-dessous synthétisent les tranches usuelles constatées aux enchères afin d’orienter une première lecture de valeur.

Tableau des valeurs par grandes catégories

Biographie factuelle

Né en 1959 à Marrakech, Mahi Binebine s’installe à Paris en 1980 pour des études de mathématiques, discipline qu’il enseigne plusieurs années avant de se consacrer à l’écriture et aux arts visuels. Il vit à New York de 1994 à 1999 puis revient au Maroc à partir de 2002. Des œuvres sont entrées dans des collections publiques de référence. Il poursuit en parallèle une activité d’écrivain, avec des romans publiés en France et traduits. Ces repères biographiques structurent une carrière internationale et expliquent la diffusion de son œuvre sur le marché.

Style de l’artiste

Le vocabulaire plastique de Mahi Binebine reste identifiable par des silhouettes frontales, des masques et des figures schématiques. L’artiste privilégie les grands formats sur panneau avec des surfaces denses et structurées. L’écriture formelle repose sur la répétition de motifs et l’occupation rythmée de la surface. Les compositions sont directes, sans anecdote, et mettent l’accent sur la présence du matériau. Cette cohérence facilite la lecture du corpus par typologies sur le marché des enchères.

Techniques, matériaux, périodes

Techniques principales

La peinture est majoritairement exécutée à la cire et pigments sur bois ou panneau, parfois avec des apports de liants et de charges. L’artiste pratique aussi des techniques mixtes sur toile et des œuvres sur papier, à l’encre et au goudron. Les sculptures existent en métal et en bronze, souvent en formats monumentaux ou en séries courtes.

Périodes

Le tournant des années 1990 correspond à l’installation à Paris puis à New York, avec des recherches de textures et de silhouettes. Les années 2000 marquent une intensification des formats et l’usage affirmé de la cire et des pigments sur bois. Les années 2010-2025 confirment la maturité du langage plastique, avec des œuvres datées et signées, de formats 120 à 200 cm fréquents, et une ouverture vers les volumes de grande dimension.

Analyse du marché: typologies, cote, valeur, facteurs déterminants

Typologies actives

La peinture sur bois à la cire et pigments constitue le cœur du marché, avec des adjudications régulières en France et à l’international. Les œuvres sur papier apparaissent moins souvent mais séduisent par des formats plus accessibles. Les sculptures sont plus rares aux enchères mais peuvent atteindre des montants élevés selon la dimension et le procédé. Des lithographies récentes, tirées et signées, circulent ponctuellement.

Cote et valeur

Les grands formats peints des années 2010-2023 obtiennent des prix significatifs lorsque la surface est aboutie et la provenance claire. Des adjudications en Europe illustrent un plafond supérieur au-dessus de 30 000 € pour des pièces importantes. À l’inverse, des formats moyens ou antérieurs, ainsi que des œuvres sur papier, se positionnent dans des fourchettes plus contenues. Les lithographies numérotées se situent en entrée de marché.

Facteurs déterminants

La dimension est un facteur majeur. La technique joue également, la cire et pigments sur bois étant privilégiée par les collectionneurs. La date d’exécution récente, la signature lisible, la présence d’expositions ou d’une bibliographie renforcent la confiance. La provenance est déterminante pour soutenir la valeur, notamment lorsqu’elle provient d’un collectionneur identifié. Enfin, la visibilité du modèle iconographique attendu par les amateurs de l’artiste pèse sur l’appétence en salle.

Tendance générale

La visibilité institutionnelle et des estimations fermes en ventes thématiques d’art contemporain du Moyen-Orient et d’Afrique soutiennent la liquidité des œuvres majeures. Les écarts de prix reflètent la disparité des formats et des techniques, plus que des ruptures de demande.

Analyse technique de la thématique

Matériaux et supports

Les peintures sont souvent réalisées à la cire et pigments sur bois ou panneau. Le bois confère rigidité et planéité, adaptés aux empâtements et aux reprises. Les œuvres sur papier utilisent l’encre et le goudron. Les sculptures recourent au bronze et au métal, parfois en série limitée ou en variantes, avec des hauteurs pouvant dépasser deux mètres.

Périodes et signatures

Les œuvres récentes portent une signature en arabe et une datation au revers ou au recto. Les formats 130 x 195 cm et 160 x 140 cm sont fréquents pour les panneaux. Les années 2010-2025 présentent une grande régularité d’exécution et de format, facilitant la comparaison des prix. Les œuvres antérieures montrent déjà le vocabulaire des silhouettes et masques, parfois sur des supports et techniques plus expérimentaux.

Caractéristiques visuelles

Organisation frontale, surfaces structurées, palette minérale dominée par les ocres et bruns. Le motif du masque et des silhouettes figure parmi les constantes de l’artiste. Ces caractéristiques, objectivement observables, aident à relier une œuvre à une typologie et donc à une fourchette de valeur.

Marché des enchères: résultats sélectionnés

• “Untitled”, Bonhams, Paris, 5 juillet 2023, lot 29, vendu 25 600 € frais inclus.
• “Peinture, 2015”, PIASA, Paris, 17 novembre 2016, lot 55, vendu 41 216 € frais inclus.
• “Ohne Titel (1997)”, VAN HAM, Cologne, 17 avril 2024, lot 35, vendu 3 960 € frais inclus.
• “Ohne Titel (1998)”, Hargesheimer Kunstauktionen, Düsseldorf, 14 juin 2025, Auction 149, lot 760, vendu 3 600 €.

Ces résultats montrent un marché animé pour les peintures sur bois, avec un haut de fourchette en Europe de l’Ouest au-delà de 30 000 €, et un segment de milieu de marché entre 5 000 € et 15 000 € selon format et période. Les œuvres de petite et moyenne dimension, ou sur des supports alternatifs, se situent en dessous de 5 000 € à 10 000 € selon le cas. Des sculptures monumentales peuvent dépasser nettement ces niveaux lorsque proposées avec des garanties de provenance et de documentation.

Conclusion

La cote de Mahi Binebine est bien établie pour les peintures à la cire et pigments sur bois de grand format. Les sculptures, plus rares aux enchères, peuvent atteindre des montants élevés lorsqu’elles sont bien documentées. Les œuvres sur papier et les estampes offrent des points d’entrée. Pour situer précisément la valeur d’une œuvre, il convient d’examiner la technique, les dimensions, la date, la signature, la provenance et les références d’exposition. Vous souhaitez une estimation gratuite et confidentielle de votre œuvre de Mahi Binebine et un avis sur l’opportunité de mise en vente aux enchères ou d’inventaire patrimonial avec le concours de MILLON comme opérateur de ventes publiques si pertinent pour votre dossier? Contactez Fabien Robaldo pour une analyse argumentée et adaptée à votre pièce.

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