L’introduction précède le tableau de valeurs synthétique ci-dessous.

Biographie 

Formation

Né en 1930 à Haïphong, Mai Long rejoint à la fin des années 1940 la “Classe de Résistance” de Tô Ngọc Vân, formation rattachée à l’École des beaux-arts de l’Indochine dans le contexte de la guerre d’indépendance. Il y côtoie des artistes de sa génération comme Lưu Công Nhân, Trần Lưu Hậu et Nguyễn Trọng Kiệm. Il est diplômé en 1954. Après les accords de Genève, il poursuit un cycle complémentaire à l’Université des beaux-arts de Hanoï entre 1961 et 1966.

Peinture, illustration et cinéma d’animation

Parallèlement à la peinture, Mai Long exerce comme illustrateur et s’implique dans le développement du cinéma d’animation vietnamien à partir de 1966 au sein des studios nationaux. Des titres de référence jalonnent cette activité, comme “La nuit de pleine lune” 1966 et “Chanson sur la falaise” 1967. En peinture, il expérimente divers médiums avant de se consacrer à la soie, qui devient sa signature esthétique.

Collections et expositions

Des œuvres de Mai Long figurent dans des collections publiques vietnamiennes et étrangères. Des expositions individuelles ont été organisées en Asie et en Europe dans les années 2000 et 2010, notamment en Corée, à Singapour, en Malaisie, en France et en Italie.

Dates clés

1930 naissance à Haïphong. 1948 entrée à la Classe de Résistance. 1954 diplôme. 1961-1966 formation complémentaire à Hanoï. 1966 début de la collaboration avec les studios d’animation. 21 juillet 2024 décès à Hanoï.

Style de l’artiste

Principes visuels

Le style de Mai Long se caractérise par une ligne précise, des couleurs posées en aplats modérés et une recherche d’équilibre entre figure et décor. Sur la soie, la transparence du support est exploitée pour créer des transitions calmes et des nuanciers sobres. L’artiste privilégie des compositions centrées, des cadrages frontaux et une hiérarchisation claire des plans.

Iconographie

Les sujets dominants sont la vie rurale, les minorités du Nord-Ouest, les portraits féminins et les scènes familiales. Les bambous, les cours d’eau et les silhouettes en pied sont récurrents. Les éléments folkloriques apparaissent comme signes identitaires et non comme recherche décorative gratuite. L’ensemble reste descriptif et mesuré.

Comparaisons

Au sein de la modernité vietnamienne, la place de Mai Long se situe dans une tradition figurative sur soie, moins cosmopolite que des artistes émigrés, et plus ancrée dans le territoire vietnamien. Sa pratique de l’animation renforce son sens des contours lisibles et de la narration visuelle simple.

Techniques, matériaux, périodes

La soie

La soie est le support privilégié. La mise en teinte s’effectue en couches fines, parfois rehaussées de gouache. Le lavis d’encre accentue l’articulation des plans. Les fibres de la soie influencent la capillarité et imposent une discipline dans le geste et le séchage.

Encre, gouache, aquarelle

Les œuvres sur papier, plus rares sur le marché européen, se rattachent à l’illustration et à l’étude. Elles montrent une économie de moyens et un intérêt pour le trait et la valeur tonale plutôt que pour la saturation chromatique.

Périodes

Les années 1960 marquent la maturité du dessin et l’implication dans l’animation. Les années 1970 et 1980 confirment la priorité à la soie, avec des thèmes figuratifs et ruraux. Les décennies suivantes prolongent cette cohérence, avec une constance de sujet et de technique qui favorise la lecture du marché.

Analyse du marché: typologies, cote, valeur, facteurs déterminants

Typologies observées

Les adjudications européennes concernent majoritairement des peintures sur soie de format moyen. Trois grands ensembles se distinguent. Les scènes rurales et de minorités avec personnages. Les portraits et sujets féminins frontaux. Les lavis de bambous et motifs végétaux plus épurés. Les œuvres sur papier apparaissent de manière opportuniste et à des niveaux de prix inférieurs.

Cotes et valeurs

La cote de Mai Long est lisible et régulière sur le marché français. Les soies figuratives de 50 à 65 cm se situent très souvent entre 600 et 1 500 € selon le sujet et la construction. Les portraits féminins et les scènes plus achevées atteignent régulièrement entre 900 et 2 400 €. Les lavis d’encre sur soie à motif de bambous se négocient en moyenne entre 300 et 700 €. Les œuvres sur papier et les illustrations s’inscrivent plus bas, entre 200 et 600 €, avec des pointes possibles lorsque la provenance est solide et la signature bien documentée.

Facteurs déterminants

Plusieurs paramètres influencent la valeur. Le sujet narratif avec personnages et interaction. La taille et le rapport hauteur-largeur, les formats moyens étant privilégiés. La qualité de la soie et l’homogénéité des lavis. La lisibilité de la signature et d’un éventuel cachet. La documentation disponible, expositions ou publications. La provenance claire et traçable. La période de réalisation, les œuvres situées autour des années 1960-1970 étant très recherchées pour leur équilibre technique.

Analyse technique de la thématique matériaux, périodes, écoles, caractéristiques

Matériaux

Soie tendue et marouflée en fin de parcours, encre et couleurs à l’eau, gouache ponctuelle. Trait de plume et pinceau fin pour le contour, lavis en fonds ou plans intermédiaires. La préparation et la granulation de la soie expliquent les légères variations d’absorption visibles sur les fonds unis.

Périodes et écoles

L’axe École des beaux-arts de l’Indochine, puis Université des beaux-arts de Hanoï, structure le vocabulaire technique. La “Classe de Résistance” a consolidé un enseignement de la figure, de la perspective simplifiée et des aplats. L’école vietnamienne sur soie, dans la continuité des maîtres des années 1930, privilégie la synthèse entre dessin et couleur plutôt que l’empâtement ou les effets de matière.

Caractéristiques distinctives chez Mai Long

Économie de palette, priorité au dessin et à la silhouette. Scènes de quotidien et geste mesuré. Présence de végétaux structurants, notamment bambous. Usage de réserves pour conserver des zones claires. Rythme visuel régulier, sans recherche d’effets spectaculaires.

Marché des enchères résultats

• MILLON, Paris, 5 mai 2020, lot 72, “Déesse aux poissons”, encre sur soie, adjugé 500 €.
• Aguttes, Neuilly-sur-Seine, 30 novembre 2023, lot 42, “河上垂钓”, encre, couleurs et gouache sur soie, adjugé 585 €.
• Aguttes, Neuilly-sur-Seine, 30 novembre 2023, lot 43, “母亲和孩子，泰国莱秋省的少数民族”, encre et couleurs sur soie, adjugé 1 040 €.

Conclusion

Le corpus de Mai Long présente une cohérence forte, lisible sur le marché français. Les scènes figuratives sur soie dominent la demande et constituent la base de référence pour établir la valeur. Les lavis de bambous s’adressent à un public décoratif précis, avec des niveaux de prix plus accessibles. Les écarts entre lots tiennent principalement au sujet, à la taille, à la qualité du tracé et à la documentation de provenance. Pour une lecture précise de votre œuvre, photographies de face et de dos, dimensions exactes et détails de signature sont utiles. Pour connaître rapidement la valeur de votre tableau de Mai Long, demandez une estimation gratuite auprès de Fabien Robaldo. Cette démarche est sans engagement et permet de situer votre œuvre dans le marché actuel.

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