Biographie factuelle

Marie-Laure Henriette Anne de Noailles, née Bischoffsheim à Paris en 1902, épouse Charles de Noailles en 1923. Elle finance des projets majeurs des années 1920 et 1930 et soutient des artistes et cinéastes. Après la guerre, elle engage une production personnelle structurée. Elle signe souvent “Marie Laure” et déploie une activité régulière jusqu’à son décès en 1970. Son atelier au Clos Saint-Bernard à Hyères a été documenté par la Villa Noailles, qui a récemment consacré plusieurs expositions à sa pratique picturale et éditoriale.

Style de l’artiste

Le vocabulaire plastique de Marie-Laure de Noailles s’inscrit dans un contexte surréaliste tardif, sans appartenance dogmatique à un groupe. Les compositions alternent scènes figuratives, paysages imaginaires et motifs symboliques. Les huiles présentent des surfaces travaillées par couches successives. Les estampes et illustrations privilégient la ligne, avec un dessin synthétique. Les œuvres sont souvent titrées et datées, parfois au revers, et comportent des dédicaces.

Techniques, matériaux, périodes

Peintures 1946-1970

Pratique principale à l’huile sur toile, du format moyen au format plus généreux. Titrage, datation et signature généralement au revers. Sujet récurrent du paysage et de scènes allusives, parfois localisées et datées au mois et à l’année.

Estampes et livres illustrés

Gravures à l’eau-forte et à l’aquatinte, lithographies et livres d’artiste. Exemple notable d’illustrations en taille-douce pour une édition de bibliophilie tirée à petit nombre. Ces ensembles sont recherchés quand la cohérence éditoriale et la provenance sont établies.

Manuscrits et dessins

Textes dactylographiés enrichis de corrections autographes, parfois accompagnés de dessins originaux. Les ensembles complets, avec envois, provenances et documents joints, obtiennent de meilleurs résultats que des feuillets isolés.

Analyse du marché: typologies, cote, valeur, facteurs déterminants

Typologies recherchées

Les huiles sur toile abouties et correctement documentées constituent le cœur de la demande. Les livres illustrés par Marie-Laure de Noailles, notamment les éditions de bibliophilie signées et à tirage limité, attirent les collectionneurs de surréalisme et de livres d’artiste. Les manuscrits enrichis d’envois et de dessins trouvent leur public auprès des amateurs de littérature et d’archives d’artistes.

Niveau de valeur observé

Les fourchettes issues des ventes publiques récentes et archivées montrent un marché sélectif mais actif. Pour la peinture, les adjudications s’échelonnent d’environ 1 200 € à près de 10 000 € selon le format, la date, la qualité et la provenance. Les éditions illustrées et les manuscrits avec dessins se situent en palier intermédiaire, l’intégrité de l’ensemble et la rareté du tirage étant déterminantes.

Facteurs de valeur

Taille, date et état jouent un rôle le jour de la vente. L’inscription précise au dos, la signature “Marie Laure”, les dédicaces et une provenance identifiée renforcent la valeur. La présence au catalogue d’expositions, en particulier à la Villa Noailles, contribue à la visibilité. Les sujets clairement lisibles et les œuvres des années 1950-1960 témoignent d’un intérêt constant. Les ensembles éditoriaux complets et numérotés, signés, obtiennent des résultats supérieurs aux épreuves isolées.

Contexte et tendance

Les expositions récentes dédiées à l’artiste à Hyères ont replacé sa production au centre des recherches. L’offre reste modeste en volume, ce qui limite la volatilité et soutient les prix des pièces abouties. La documentation et les provenances issues d’entourages d’artistes ou de personnalités du cercle surréaliste créent des différentiels positifs lors des vacations parisiennes.

Analyse technique de la thématique matériaux, périodes, écoles, caractéristiques

Matériaux. Huiles sur toile au grain moyen, préparations simples. Pour les estampes, eaux-fortes et aquatintes imprimées sur papiers de qualité, souvent en édition limitée. Manuscrits sur papier dactylographié avec ajouts manuscrits et dessins au crayon, encre ou feutre.

Périodes. Production artistique suivie de l’après-guerre jusqu’en 1970. Pic d’activité et d’expositions personnelles documentées sur la décennie 1959-1969. Les livres illustrés sont concentrés dans les années 1950.

Écoles et influences. Contexte surréaliste français de l’après-guerre, proximité avec des artistes et éditeurs liés aux avant-gardes. Emploi ponctuel de procédés comme la décalcomanie. Langage formel autonome, mais intelligible pour les amateurs du surréalisme et de ses prolongements.

Caractéristiques. Titres manuscrits, localisations et datations précises au revers des toiles. Signatures “Marie Laure” parfois accompagnées d’un motif de feuille. Dédicaces fréquentes sur dessins et livres. Ces éléments aident à l’authentification et à l’estimation en amont de la vente.

Marché des enchères résultats documentés

• Artcurial, Paris, 17 décembre 2024, lot 19. Marie-Laure de Noailles, “Le Village”, huile sur toile, adjugé 9 840 €.
• MILLON, Paris, 27 novembre 2013, lot 322. Marie-Laure de Noailles, “Rhodes”, huile sur toile, adjugé 1 200 €.
• Artcurial, Paris, 26 mars 2024, lot 107. Iliazd, “Traité du ballet” illustré par Marie-Laure de Noailles, adjugé 3 313 €.
• Artcurial, Paris, 2 mai 2007, lot 248. Marie-Laure de Noailles, “La tour de Babel – tapuscrit et dessins”, adjugé 1 735 €.

Conclusion

Le corpus de Marie-Laure de Noailles présente un profil de marché clair. Les huiles sur toile bien documentées sont les pièces les plus recherchées. Les livres illustrés et les ensembles de manuscrits avec dessins constituent un second pôle régulier. La provenance et les liens avec son réseau intellectuel renforcent les résultats. Pour situer rapidement la valeur d’une œuvre et vérifier son positionnement par rapport aux prix observés, sollicitez une estimation gratuite auprès de Fabien Robaldo. Une analyse ciblée permettra de confirmer la période, la technique, la documentation et l’intérêt du sujet, en vue d’une stratégie adaptée aux ventes publiques.

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