Biographie factuelle

Nikolaï Alexandrovitch Issaïev naît à Odessa en 1891. Il suit une formation artistique à Odessa et Kharkiv au début des années 1900. En 1912, il rejoint Saint-Pétersbourg. En 1919, il émigre dans le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes. Il travaille alors comme décorateur au Théâtre national de Belgrade et participe à des campagnes de copie de fresques byzantines entre 1920 et 1924. En 1925, il s’établit à Paris. Il fréquente les ateliers de Vsevolod Choukhaev et Alexandre Iacovleff, et suit des cours à l’Académie Ranson. Il expose au Salon d’Automne et au Salon des Tuileries, et prend part à des expositions d’art russe à Bruxelles en 1928 et à Paris en 1931 et 1932. Il participe également à des manifestations de la scène émigrée à Belgrade. Il demeure actif en France jusqu’à sa mort en 1977. Cette trajectoire place Issaïev à l’interface des écoles russe et parisienne du 20e siècle, avec une activité de peintre, dessinateur et scénographe documentée par des expositions et des ventes publiques.

Style de l’artiste

Le corpus montre une pratique figurative modernisée, attentive à la construction et aux volumes. Les natures mortes occupent une place centrale, aux côtés des paysages et de quelques sujets de figure. Plusieurs œuvres structurent l’espace par des plans simplifiés et des géométries affirmées, dans une approche rythmée de la composition. Les couleurs se déploient en aplats et modulations sobres, au service de la lisibilité des formes. L’ensemble demeure fonctionnel et stable, sans recherche d’effet décoratif superflu, avec des variations selon les périodes et les supports utilisés.

Techniques, matériaux, périodes

Période belgradoise 1919-1924. Activité de scénographe et d’ornemaniste, interventions décoratives, études préparatoires et relevés de fresques. Matériaux de dessin et tempera ou gouache selon les projets. Œuvres moins visibles sur le marché, mais importantes pour situer les débuts professionnels.
Œuvres parisiennes 1925-1939. Huile sur toile et sur panneau, parfois sur isorel. Natures mortes, paysages urbains et ruraux. Signatures variées suivant les transcriptions “Issaiev”, “Issaïev”, “Isaev”. Apparition de tampons d’atelier sur certaines pièces.
Après-guerre 1945-1970. Continuité des sujets de nature morte et paysage. Formats moyens fréquents. Supports diversifiés, dont cartons marouflés et panneaux. Travaux sur papier en gouache, aquarelle, pastel, avec cachet d’atelier pour certaines feuilles. Les datations “années 50-60” sont courantes.

Analyse du marché: typologies, cote, valeur, facteurs déterminants

Typologies les plus courantes. Natures mortes à l’huile sur toile ou panneau, paysages à l’huile, huiles sur carton, et un pourcentage plus réduit de techniques sur papier. Les projets décoratifs et travaux liés à la scénographie apparaissent ponctuellement.
Cote et valeur. Le cœur du marché se situe sur des formats modestes à moyens. Les prix varient selon le format, la cohérence de la composition, la qualité d’exécution, la période et la lisibilité de la signature. Les œuvres sur toile obtiennent des résultats supérieurs aux petits formats sur carton. La rareté d’un sujet plus construit ou d’une composition complète fait progresser la valeur au-delà du niveau moyen.
Facteurs déterminants. Support et technique huile sur toile – panneau avec composition aboutie et bon état. Sujet nature morte structurée. Format supérieur à 45 cm côté le plus long. Signature autographe claire. Cachet d’atelier ou étiquettes anciennes au revers. Provenance suivie. Datation située dans les années 1925-1960 lorsque la construction est plus ferme. Inversement, les œuvres décoratives mineures, les cartons fragiles ou les études sommaires présentent des niveaux de prix plus bas.
Liquidité. Les vacations thématiques École de Paris et Art russe concentrent l’offre. La présence régulière d’œuvres nourrit une cote lisible, avec des pointes pour les natures mortes équilibrées et bien conservées.

Analyse technique de la thématique matériaux, périodes, écoles, caractéristiques

Matériaux. Huiles sur toile, panneau ou isorel. Huiles sur carton pour formats modestes. Œuvres sur papier en gouache, aquarelle, pastel. Cachets d’atelier “Atelier Nicolas Issaiev” recensés sur certaines feuilles. Étiquettes manuscrites et adresses parisiennes au revers sur des panneaux et cartons.
Périodes. Segment belgradois marqué par la scénographie et la copie de fresques. Segment parisien dominant dans le marché, avec une production régulière en nature morte et paysage. Les années 1950-1960 livrent de nombreuses compositions, parfois datées, qui fixent les repères de prix constatés.
Écoles et ancrage. Artiste de la diaspora russe rattaché à l’École de Paris. Sociabilité de salons et participation à des expositions collectives. Vocabulaire formel stabilisé autour de la nature morte, avec un traitement constructif qui s’inscrit dans la modernité mesurée du milieu du siècle.
Caractéristiques récurrentes. Signatures “Issaiev” en bas, parfois variantes orthographiques selon les ventes. Tampons d’atelier sur œuvres de papier. Thématiques récurrentes de fruits, vases, bouquets, instruments, paysages synthétiques. Présence d’inscriptions et d’étiquettes au revers sur isorel et carton.

Marché des enchères résultats

• MILLON, 20-04-2012, lot 171, “Composition aux fruits et à la table devant la fenêtre”, 2 200 €.
• MILLON, 25-03-2015, lot 162, “Composition aux fruits”, 1 400 €.
• MILLON, 01-06-2016, lot 263, “Bouquet d’anémones”, 400 €.
• MILLON, 29-09-2016, lot 188, “Nature morte dans un intérieur”, 350 €.

Conclusion

Les résultats confirment une fourchette active pour les natures mortes et paysages sur toile et panneau, avec des pointes au-delà de 2 000 € pour des compositions solides et bien présentées, et des niveaux plus abordables pour les petits formats sur carton. Pour positionner précisément la valeur d’une œuvre de Nikolaï Issaïev en fonction du support, du sujet, des dimensions et des éléments de provenance, contactez Fabien Robaldo pour une estimation gratuite et confidentielle sous 48 h.

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