Estimation Pierre Paul Prud’hon (1758-1823)
Figure majeure du tournant entre le XVIIIe et le XIXe siècle, Pierre Paul Prud’hon occupe une place centrale dans le dessin français. Ses feuilles au crayon noir et à la craie blanche sur papier bleu, ses études académiques et ses compositions allégoriques constituent l’essentiel des œuvres rencontrées sur le marché. Cette page présente des repères clairs pour comprendre la valeur des œuvres, les techniques, les périodes, ainsi que des résultats récents et documentés. Une estimation gratuite peut être sollicitée auprès de Fabien Robaldo pour obtenir une indication de valeur adaptée à votre œuvre.
| Domaines artistiques | Prix / Valeur / Cote |
| Dessins académiques et têtes sur papier bleu | 19 200 € – 59 482 € |
| Grandes compositions et sujets allégoriques sur papier | 74 352 € – 81 787 € |
Biographie factuelle
Pierre Paul Prud’hon naît à Cluny en 1758 et meurt à Paris en 1823. Formé à Dijon puis à Paris, il séjourne en Italie à la fin des années 1780, où il étudie les maîtres du Cinquecento. De retour en France, il reçoit des commandes sous le Consulat et l’Empire, notamment pour l’entourage de Joséphine et de Marie-Louise. Il enseigne, collabore avec Constance Mayer et produit une œuvre abondante, dont une majorité de dessins. Son style se situe entre le néoclassicisme et une sensibilité plus intime, visible dans ses portraits et études. Les musées conservent nombre de ses compositions, mais une part importante de son corpus graphique circule encore sur le marché.
Style de l’artiste
Le vocabulaire de Prud’hon est rigoureux, construit par l’étude du modèle vivant. Le dessinateur privilégie le crayon noir avec rehauts de craie blanche pour modeler les volumes, souvent sur papier bleu. Les silhouettes sont analysées avec précision, les valeurs sont graduées et hiérarchisées. Dans les compositions allégoriques, les groupes sont structurés avec un soin constant de la lisibilité. Les portraits et études de têtes montrent une attention concrète aux proportions, sans effet décoratif superflu. L’économie de moyens et la qualité d’exécution expliquent l’intérêt constant des collectionneurs pour ses dessins.
Techniques, matériaux, périodes
Prud’hon emploie principalement le crayon noir, la pierre noire et la craie blanche, parfois avec estompe, sur papier bleu ou gris-bleu. Cette technique permet des transitions de valeurs fines et une lecture anatomique précise. On rencontre aussi des lavis bruns, des rehauts de gouache blanche et, plus rarement, des pastels. Les huiles existent, souvent des portraits ou des esquisses, mais elles sont sensiblement moins nombreuses en ventes que les dessins. Les périodes clés se situent entre 1795 et 1815 pour les grandes feuilles académiques et allégories, puis dans les années 1810-1822 pour les portraits et études liées à l’entourage impérial et royal. La collaboration avec Constance Mayer conduit à des projets partagés, dont les multiples études préparatoires alimentent aujourd’hui le marché des dessins.
Analyse du marché: typologies, cote, valeur, facteurs déterminants
Le marché de Prud’hon est dominé par le dessin. Les feuilles académiques de nu masculin ou féminin, réalisées au crayon noir et rehaussées de blanc sur papier bleu, concentrent l’essentiel de la demande. Les compositions abouties et les sujets allégoriques atteignent des niveaux de prix élevés, notamment lorsqu’ils sont documentés par une provenance historique et des expositions anciennes. Les portraits et études de têtes bien caractérisés constituent un segment soutenu, avec des variations de valeur suivant la qualité du modelé et l’état de conservation du papier et des rehauts.
Les facteurs déterminants de la valeur sont la qualité d’exécution, la rareté du sujet, le format, la technique, la présence de traits d’encadrement autographes, la provenance, la bibliographie et les expositions anciennes. Une feuille portant le cachet de l’atelier ou des marques de collection reconnues améliore la confiance des acheteurs. Les liens avec des œuvres conservées au musée, comme un dessin préparatoire pour une composition identifiée, soutiennent la valeur. Les dessins “attribués à” ou “entourage de” se négocient à des niveaux sensiblement inférieurs.
Dans l’ensemble, la cote de Prud’hon reste stable à long terme pour les bonnes feuilles académiques et progresse lorsque l’œuvre est directement rattachée à un cycle important. Les huiles bien documentées restent plus rares en salle. Les études sur papier liées à l’iconographie impériale et aux grandes commandes historiques obtiennent des prix fermes lorsqu’elles sont accompagnées d’un dossier complet.
Analyse technique de la thématique
Matériaux
Le duo crayon noir et craie blanche constitue la base. La pierre noire assure le dessin, la craie blanche les zones les plus lumineuses. L’estompe homogénéise les transitions. Le lavis intervient ponctuellement pour accentuer les ombres. La couche colorée du papier bleu permet d’installer rapidement un équilibre de valeurs entre ombres et lumières.
Périodes
Les grandes académies du Virage révolutionnaire et du Premier Empire dominent les années 1795-1815. Les études de têtes et portraits datent majoritairement des années 1810-1822. Les feuilles liées à l’iconographie impériale et à l’entourage de Joséphine, Hortense ou Marie-Louise se rattachent à ces années.
Écoles et caractéristiques
Prud’hon relève de l’école française, dans un langage classique mais souple. L’organisation du corps, la clarté des plans, la mesure des contrastes et l’économie de traits définissent ses feuilles. Les traits d’encadrement au crayon, fréquents autour des compositions abouties, sont un signe attendu. Le support bleu passé, usuel à l’époque, n’est pas un défaut en soi et participe au rendu des volumes.
Marché des enchères
Quelques résultats représentatifs, donnés à titre d’information, illustrent la diversité des typologies et des prix. Les titres d’œuvres sont présentés selon les dénominations de catalogues, avec prix en euros frais compris lorsqu’ils sont indiqués par la maison de ventes.
- Artcurial, 9 avril 2008, vente n°1380, lot 140, “Le Naufrage de Virginie”, 81 787 €.
- Artcurial, 9 avril 2008, vente n°1380, lot 138, “La Reine Hortense et ses deux enfants dans un parc”, 74 352 €.
- Artcurial, 9 avril 2008, vente n°1380, lot 137, “Etude pour ‘Le Rêve du Bonheur’, Amour tenant les rames”, 59 482 €.
- Baron Ribeyre & Associés, 1 décembre 2021, lot 158, “Study of a man’s head for the ‘Dream of Happiness'”, 19 200 €.
Conclusion
Les œuvres de Prud’hon les plus recherchées sont les feuilles académiques et les compositions allégoriques sur papier bleu, en bon état, avec provenance et références. Les niveaux de prix observés confirment une demande solide pour les sujets identifiables et les dessins liés à des cycles connus. Pour situer précisément la valeur d’un dessin ou d’un projet, l’examen de la technique, du format, des marques et de la bibliographie est déterminant. Vous pouvez solliciter une estimation gratuite et documentée auprès de Fabien Robaldo afin d’obtenir une indication claire et argumentée.
FAQ
Comment reconnaître un dessin authentique de Pierre Paul Prud’hon ?
Identifier le support bleu, le crayon noir avec rehauts de blanc, des traits d’encadrement au crayon, un modelé précis et une provenance structurée. La comparaison avec des feuilles publiées et la présence d’anciennes étiquettes aident l’attribution.
Quelles techniques utilise le plus souvent Prud’hon ?
Crayon noir, pierre noire, craie blanche, estompe, parfois lavis brun et rehauts de gouache. Le papier bleu est fréquent pour installer les valeurs.
Quels sujets obtiennent les meilleurs prix ?
Les grandes académies, les têtes abouties et les compositions allégoriques ou historiques reliées à des œuvres de musée. Les feuilles avec provenance et bibliographie solides se valorisent mieux.
Les huiles sur toile de Prud’hon passent-elles souvent en vente ?
Elles sont plus rares que les dessins. Le marché est principalement porté par les feuilles sur papier, plus nombreuses et recherchées.
Quelle influence a la provenance sur la valeur ?
Une provenance suivie, des marques de collection et des expositions anciennes renforcent la confiance et soutiennent la valeur.
Un dessin “attribué à” Prud’hon a-t-il la même valeur ?
Non. Les œuvres “attribuées à”, “atelier de” ou “entourage de” se situent à des niveaux inférieurs par rapport aux œuvres de main de l’artiste.
Le papier bleu passé est-il un problème pour la valeur ?
Non en soi. Le bleu peut avoir viré avec le temps, ce qui est usuel. La lisibilité du modelé et l’intégrité des rehauts restent primordiales.
Un lien avec une œuvre de musée change-t-il la donne ?
Oui. Un dessin préparatoire pour une composition identifiée ou exposée renforce l’intérêt et peut faire progresser la valeur.
Quels formats sont les plus demandés ?
Les grandes académies et têtes de format moyen à important sont recherchées. Les petits formats de détails se placent à des niveaux plus modérés.
Comment dater une feuille de Prud’hon ?
Par la technique, le style du modelé, la nature du sujet et, si disponibles, les annotations et expositions anciennes. Les années 1795-1815 concentrent les grandes académies.
Faut-il un certificat pour vendre ou faire estimer ?
Un dossier d’attribution crédible s’appuie sur l’expertise, la bibliographie et la provenance. Une estimation gratuite permet de cadrer la valeur avant toute démarche.
Comment obtenir une estimation pour mon dessin de Prud’hon ?
Transmettez des photos nettes, dimensions, technique, provenance et tout document. Fabien Robaldo fournit une estimation gratuite et argumentée après étude.