Les singes dans l’œuvre de Bugatti

Les singes : un thème récurrent et profondément humain

Observation naturaliste et émotionnelle

Parmi les nombreux animaux qu’il sculpte – éléphants, panthères, cervidés – les singes reviennent fréquemment dans son œuvre. Bugatti ne les aborde pas comme des curiosités exotiques, mais comme des êtres aux expressions troublantes de proximité avec l’homme. Ses singes sont souvent représentés dans des postures de repli, d’introspection ou de jeu. Ils ne sont jamais caricaturaux. Leur expressivité renvoie à des sentiments humains : la solitude, le doute, la fatigue, parfois même la résignation.

Exemples d’œuvres emblématiques

Parmi les sculptures les plus connues, on peut citer :

• Babouin Sacré (vers 1909)
• Grand Singe assis (vers 1910)
• Singe en marche (vers 1912)

Dans ces œuvres, Bugatti adopte un style synthétique, où la forme épouse le mouvement, tout en conservant une grande finesse dans le modelé. Les attitudes sont justes, les regards souvent pensifs.

Technique et matériaux : le bronze comme vecteur d’émotion

La majorité des sculptures de singes de Bugatti sont réalisées en bronze à la cire perdue, souvent fondues par la fonderie Hébrard. Le choix du bronze permet un rendu subtil des textures et des volumes. Les patines varient : brunes, vertes, parfois noires, elles contribuent à l’ambiance de chaque pièce. Certains modèles existent en plusieurs exemplaires, mais les tirages restent limités (souvent entre 2 et 12 exemplaires), ce qui renforce leur rareté et donc leur valeur sur le marché.

Marché de l’art : estimation, cote et résultats aux enchères

Une cote stable et soutenue

La cote de Rembrandt Bugatti est solide depuis plusieurs décennies, notamment pour ses sujets animaliers les plus expressifs comme les singes. Les collectionneurs apprécient son authenticité et sa capacité à transmettre des émotions à travers la matière.

Résultats de ventes récents

Voici quelques exemples de résultats d’enchères notables pour des sculptures de singes :

• Babouin, bronze, fonte Hébrard, vendu 1 320 000 € chez Sotheby’s Paris, le 4 juin 2014, lot 19.
• Singe assis, bronze, vendu 980 000 € chez Christie’s Londres, le 25 juin 2013, lot 7.
• Singe en marche, bronze, vendu 870 000 € chez Artcurial Paris, le 27 octobre 2020, lot 12.

Ces résultats montrent une forte demande, mais aussi une sélectivité du marché en fonction de la qualité, de l’état de conservation et de la provenance des œuvres.

Facteurs influençant l’estimation

Une expertise professionnelle est essentielle pour évaluer une sculpture de singe de Bugatti.
Les critères pris en compte incluent :

• L’authenticité et la signature
• La qualité de la fonte (notamment si elle est réalisée par Hébrard)
• La patine
• Le numéro de tirage
• La provenance et les expositions passées

Une estimation sérieuse permet de positionner l’œuvre sur le marché, pour une vente aux enchères.

Symbolique : entre animalité et humanité

Les singes chez Bugatti ne sont pas de simples animaux. Ils incarnent une forme de miroir de l’homme, un double silencieux et mélancolique. Dans une époque marquée par l’industrialisation et la guerre imminente, ces figures solitaires semblent porter une réflexion sur la condition humaine. Bugatti, lui-même fragile et tourmenté, projette sans doute une part de son intériorité dans ces sculptures. Loin d’être anecdotiques, les singes de Bugatti participent à une œuvre profondément moderne, où l’animal devient sujet de pensée et non plus seulement objet de décoration.

Conclusion : une thématique précieuse à faire expertiser

Les singes dans l’œuvre de Rembrandt Bugatti représentent une thématique à la fois rare et significative. Leur valeur sur le marché de l’art est soutenue, et leur estimation nécessite une connaissance fine des tirages, des matériaux et de la symbolique. Si vous possédez une sculpture animalière attribuée à Bugatti, notamment un singe, nous vous invitons à contacter le bureau d’expertise Fabien Robaldo pour une expertise gratuite, confidentielle et rigoureuse.

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