Les femmes du Premier Empire vues par Robert Lefèvre : expertise, estimation et valeur sur le marché de l’art
Robert Lefèvre (1755-1830) est l’un des portraitistes majeurs du Premier Empire. Son œuvre, centrée sur la représentation des élites napoléoniennes, accorde une place importante aux femmes de son temps. Ces portraits, à la fois documents historiques et œuvres d’art, suscitent aujourd’hui l’intérêt des collectionneurs et des maisons de vente. Dans cet article, nous analysons la manière dont Lefèvre a représenté les femmes sous l’Empire, tout en examinant la valeur de ses œuvres sur le marché de l’art.
Biographie succincte de Robert Lefèvre
Né à Bayeux en 1755, Robert Lefèvre débute sa carrière comme peintre d’histoire avant de se spécialiser dans le portrait. Il s’installe à Paris en 1791 et connaît un essor rapide sous le Consulat puis l’Empire. Proche des cercles du pouvoir, il devient le portraitiste attitré de Napoléon Bonaparte, mais aussi de Joséphine de Beauharnais, Hortense de Beauharnais, et d’autres figures féminines de la cour impériale. Lefèvre est souvent comparé à David pour la rigueur de sa composition, mais il s’en distingue par une touche plus douce et une attention particulière aux détails vestimentaires et à la psychologie de ses modèles. Il meurt à Paris en 1830, laissant une œuvre abondante, principalement composée de portraits.
Les femmes du Premier Empire dans l’œuvre de Lefèvre
Un regard idéalisé mais fidèle à l’époque
Les portraits féminins de Robert Lefèvre traduisent les codes esthétiques et sociaux du Premier Empire. Les femmes y sont représentées dans des poses élégantes, souvent vêtues de robes de style antique, reflet de la mode néoclassique en vogue à cette époque.
Lefèvre accorde une grande attention aux étoffes, aux bijoux et aux coiffures, qui permettent d’identifier le rang social et parfois même l’identité de la modèle. Mais au-delà de l’apparat, il cherche à capter une forme de dignité et de douceur, dans une approche qui reste fidèle à l’esprit du portrait d’apparat.
Des figures emblématiques : Joséphine, Hortense, Élisa Bonaparte
Parmi les femmes représentées par Lefèvre, plusieurs appartiennent à la famille impériale. Le portrait de Joséphine de Beauharnais (vers 1805), conservé au château de Malmaison, est l’un des plus célèbres. Il montre l’impératrice dans une robe blanche à taille haute, les mains croisées, le regard pensif. Hortense de Beauharnais, fille de Joséphine, a également été peinte par Lefèvre à plusieurs reprises, notamment dans un portrait daté de 1806, aujourd’hui conservé au musée national du château de Compiègne. Ces œuvres sont précieuses non seulement pour leur qualité artistique, mais aussi pour leur valeur documentaire. Elles témoignent du rôle des femmes dans la représentation du pouvoir napoléonien.
Matériaux, techniques et formats
Robert Lefèvre travaille principalement à l’huile sur toile. Ses formats varient du buste au portrait en pied, souvent de grande dimension pour les commandes officielles. Il utilise une palette sobre, dominée par les tons chauds et les effets de lumière douce. La précision des traits, la finesse des drapés et la qualité des carnations témoignent d’une grande maîtrise technique. Ces caractéristiques influencent directement la valeur de ses œuvres sur le marché.
Valeur, estimation et cote des portraits féminins de Lefèvre
Résultats de ventes aux enchères
Les œuvres de Robert Lefèvre apparaissent régulièrement sur le marché de l’art, notamment en France et aux États-Unis. Les portraits féminins, en particulier ceux liés à la cour impériale, suscitent un intérêt croissant. Par exemple, un portrait présumé d’Élisa Bonaparte a été vendu chez Christie’s Paris le 22 juin 2016 (lot 123) pour 92 500 €. Un autre portrait féminin, attribué à Lefèvre, a été adjugé 34 000 € chez Aguttes le 11 mars 2020 (lot 45), représentant une dame de la noblesse impériale en robe blanche. Enfin, un portrait de femme non identifié, mais signé et daté de 1810, a été vendu 51 000 € chez Sotheby’s Londres le 8 juillet 2015 (lot 78).
Facteurs influençant l’estimation
Plusieurs critères déterminent la valeur d’un portrait féminin de Robert Lefèvre :
- La qualité de conservation
- La présence d’une signature ou d’une date
- L’identification du modèle (notamment s’il s’agit d’une figure historique)
- Le format et la composition
- La provenance et l’historique de l’œuvre
Les portraits en pied, de grand format, représentant des femmes de la cour impériale, peuvent dépasser les 100 000 €. Les œuvres plus anonymes ou de petit format se situent généralement entre 20 000 € et 50 000 €.
Marché actuel et perspectives
Le marché des portraits du Premier Empire reste stable, avec une demande soutenue pour les œuvres de qualité. Robert Lefèvre bénéficie d’une reconnaissance institutionnelle, ce qui renforce la confiance des acheteurs. Les musées français et étrangers continuent d’acquérir ses œuvres, ce qui contribue à maintenir sa cote. Les collectionneurs privés s’intéressent particulièrement aux portraits féminins, en raison de leur finesse et de leur valeur historique. Toutefois, la prudence reste de mise : de nombreuses œuvres attribuées à Lefèvre circulent sans certitude d’authenticité. Une expertise rigoureuse est donc indispensable avant toute acquisition ou mise en vente.
Conclusion
Les portraits féminins de Robert Lefèvre offrent un témoignage précieux sur l’esthétique et la société du Premier Empire. Leur valeur sur le marché de l’art dépend de nombreux critères, allant de l’identification du modèle à la qualité picturale. Pour toute expertise, estimation ou analyse de la valeur d’un portrait de Robert Lefèvre, notamment représentant une femme de l’époque napoléonienne, le cabinet Fabien Robaldo met à votre disposition son savoir-faire et sa rigueur.
FAQ
Qui était Robert Lefèvre ?
Robert Lefèvre (1755-1830) était un peintre français spécialisé dans le portrait, actif sous le Consulat et le Premier Empire.
Quels types de femmes Lefèvre a-t-il représentés ?
Il a principalement représenté des femmes de la cour impériale, comme Joséphine de Beauharnais, Hortense ou Élisa Bonaparte.
Quel est le style artistique de Robert Lefèvre ?
Son style est néoclassique, avec une grande attention aux détails, aux étoffes et à la psychologie des modèles.
Quelle est la valeur d’un portrait féminin de Lefèvre ?
Elle varie entre 20 000 € et 100 000 € selon le format, le modèle, la qualité et la provenance.
Où peut-on voir des œuvres de Lefèvre ?
Dans des musées comme le château de Malmaison, le musée de Compiègne ou le Louvre.
Comment faire estimer un portrait de Lefèvre ?
Il est recommandé de faire appel à un expert spécialisé comme Fabien Robaldo pour une estimation fiable.
Les œuvres de Lefèvre sont-elles signées ?
Pas toujours. Certaines sont signées et datées, d’autres non, ce qui nécessite une expertise stylistique.
Quel est le format typique des portraits féminins ?
Ils varient du buste au portrait en pied, souvent de grande taille pour les commandes officielles.
Robert Lefèvre a-t-il influencé d’autres artistes ?
Oui, son style a influencé plusieurs portraitistes du XIXe siècle, notamment dans la tradition académique.
Les portraits féminins sont-ils plus recherchés ?
Oui, en raison de leur finesse, de leur élégance et de leur valeur historique.
Existe-t-il des faux attribués à Lefèvre ?
Oui, d’où l’importance de faire authentifier toute œuvre avant achat ou vente.
Quelle est la cote de Lefèvre en 2024 ?
Sa cote reste stable, avec des prix oscillant entre 20 000 € et 100 000 € selon les œuvres.