Estimation Torii Kotondo (1900-1976)
Figure majeure du mouvement shin-hanga, Torii Kotondo est recherché pour ses estampes de bijin-ga. Son œuvre, concentrée entre 1927 et 1933, est rare et structurée par des tirages limités, souvent numérotés. Cette fiche propose un repère clair pour comprendre la cote, la valeur et les facteurs de prix, avant de solliciter une estimation gratuite auprès de Fabien Robaldo.
Les fourchettes ci-dessous synthétisent des résultats récents observés aux enchères pour les principales catégories d’œuvres de Kotondo. Elles sont indicatives et varient selon l’édition, l’état, le sujet et l’historique de l’exemplaire.
| Domaines artistiques | Prix / Valeur / Cote |
|---|---|
| Estampes shin-hanga, premières éditions 1927-1933, sujets iconiques de bijin-ga | 8 000 € – 45 000 € |
| Estampes shin-hanga de la même période, sujets courants et éditions limitées | 2 000 € – 12 000 € |
| Réimpressions d’époque numérotées, tirages ultérieurs indiqués au revers | 1 500 € – 6 000 € |
| Retirages d’après-guerre avec filigrane Ishukankokai | 200 € – 800 € |
Biographie factuelle
Torii Kotondo, né Saitō Akira à Tokyo le 21 novembre 1900, est adopté à 15 ans par la lignée Torii, dynastie liée au théâtre kabuki. Il étudie la peinture yamato-e puis auprès de Kiyokata Kaburagi. Sa production d’estampes se concentre entre 1927 et 1933, avec un corpus resserré de bijin-ga. En 1941, il devient chef de l’école Torii et prend le nom Kiyotada V. Il enseigne à l’université Nihon entre 1966 et 1972. Il meurt le 13 juillet 1976. Plusieurs expositions ont contribué à sa reconnaissance internationale, notamment aux États-Unis dans l’entre-deux-guerres.
Style de l’artiste
Kotondo privilégie des portraits féminins à mi-corps, au cadrage serré, dans un format dai-oban vertical. L’accent est mis sur la ligne claire, la simplicité du fond et la précision des textures. Les rehauts techniques servent l’effet visuel sans surcharge. Les compositions reposent sur des gestes quotidiens, un éclairage maîtrisé et une palette mesurée. Ce registre, typique du shin-hanga, articule tradition de l’ukiyo-e et standards modernes de l’édition d’art.
Techniques, matériaux, périodes
Supports et formats
Les estampes sont des xylographies sur papier washi. Le format le plus courant est le dai-oban vertical, proche de 46 x 30 cm, avec marges et mentions éditoriales.
Éditeurs et mentions
Les premières éditions paraissent chez Sakai/Kawaguchi à la fin des années 1920, puis chez Ikeda Shoten au début des années 1930. Les marges et le verso indiquent souvent le tirage limité, la numérotation et les sceaux de copyright. Les réimpressions d’époque portent des mentions de tirage ultérieur. Les retirages d’après-guerre édités par Ishukankokai se reconnaissent à leur filigrane spécifique.
Procédés d’impression
Outre l’impression polychrome, on observe ponctuellement du mica, des gaufrages et des dégradés. Les sceaux de graveur et d’imprimeur peuvent figurer en marge. L’homogénéité de l’encrage, la qualité des reliefs et la fraîcheur des pigments influent sur la valeur d’un exemplaire.
Analyse du marché : typologies, cote, valeur, facteurs déterminants
Typologies d’œuvres
Le marché est dominé par les bijin-ga iconiques de 1929-1933. Les sujets comme “Kamisuki (Combing Hair)”, “Yuge (Vapor/Steam)”, “Nagajuban (Long Undergarment)” ou “Oboroharu (Misty Spring)” concentrent la demande. Les premières éditions numérotées 100 ou 200 exemplaires constituent le cœur de la cote. Les réimpressions d’époque restent collectionnées mais avec une amplitude de prix inférieure. Les retirages Ishukankokai sont accessibles et s’adressent à un public d’entrée de marché.
Niveaux de prix observés
Les meilleures premières éditions atteignent des niveaux élevés pour l’artiste, avec des résultats à plus de 40 000 € pour des exemplaires recherchés et conservés. Le segment intermédiaire se situe entre 2 000 € et 12 000 € selon le sujet et la mention d’édition. Les retirages d’après-guerre se placent généralement sous 1 000 €.
Facteurs de valeur
Les principaux déterminants sont l’édition et le tirage, la numérotation et la présence de sceaux cohérents, la fraîcheur d’impression, l’intégrité des marges, l’absence de rognage et de décolorations, la qualité des pigments et des gaufrages, ainsi que la présence d’un historique documenté. Le sujet et son iconographie pèsent également, les compositions emblématiques soutenant durablement la demande.
Analyse technique de la thématique
Matériaux et interventions
Les papiers washi présentent des fibres visibles, parfois avec filigranes d’éditeur. Les marges portent les cartouches en relief et les sceaux. Le mica, les gaufrages et les dégradés baren-suji sont fréquents sur les exemplaires de qualité. La cohérence des encres et la lisibilité des reliefs en marge sont des indicateurs concrets d’un bon tirage.
Périodes et écoles
La période 1927-1933 correspond à l’apogée de la production d’estampes de Kotondo. Elle s’inscrit dans le shin-hanga, école qui renouvelle les sujets et les standards de fabrication tout en conservant la division traditionnelle des rôles entre artiste, graveur, imprimeur et éditeur. Les relais éditoriaux Sakai/Kawaguchi puis Ikeda Shoten structurent les cycles d’édition et leurs réimpressions.
Caractéristiques de lecture
On attend des marges complètes, des mentions d’édition lisibles au verso, un gaufrage net et des pigments stables. Les retirages d’après-guerre se distinguent par le filigrane Ishukankokai. Les différences de tirage et d’état, mentionnées sur l’exemplaire, clarifient la place de chaque impression dans la chronologie éditoriale.
Marché des enchères
Exemples récents et documentés, avec prix convertis et exprimés en euros pour homogénéité de lecture.
- Bonhams, New York, 23 mars 2022, lot 620, “Nagajuban (Long Undergarment)” adjugé 8 046 €.
- Bonhams, New York, 22 septembre 2021, lot 959, “Kamisuki (Combing the Hair)” adjugé 41 300 €.
- Christie’s, New York, 22 mars 2022, lot 248, “Kamisuki (Combing Hair)” adjugé 2 158 €.
- Christie’s, Online New York, 15-29 mars 2023, lot 43, “Kamisuki (Combing Hair)” adjugé 1 854 €.
Conclusion
Le marché de Torii Kotondo est structuré, lisible et sélectif. Les premières éditions de 1929-1933 restent la référence, avec une amplitude de prix nette selon le sujet, le tirage et l’état d’impression. Les réimpressions d’époque trouvent leur public à des niveaux plus contenus, tandis que les retirages d’après-guerre constituent une porte d’entrée accessible. Pour positionner précisément la valeur d’un exemplaire et vérifier ses mentions éditoriales, il est recommandé de procéder à une expertise dédiée. Contactez Fabien Robaldo pour une estimation gratuite et confidentielle, réalisée sur la base d’archives de résultats, d’analyses comparatives et des standards d’expertise en vigueur, avec le soutien méthodologique du réseau MILLON.
FAQ
Comment reconnaître une première édition de Torii Kotondo ?
La première édition combine format dai-oban, mentions d’éditeur Sakai/Kawaguchi ou Ikeda Shoten, numérotation limitée au revers et cartouches en marge. La netteté des gaufrages et la fraîcheur des encres sont attendues.
Quelle est la fourchette de prix pour une estampe iconique de 1929-1933 ?
Selon le sujet et l’exemplaire, la fourchette observée va d’environ 8 000 € à plus de 40 000 € pour des premières éditions recherchées.
Les retirages Ishukankokai ont-ils une cote ?
Oui, ils circulent entre quelques centaines d’euros, avec des niveaux courants de 200 € à 800 € selon le sujet et l’état.
Quelles mentions au revers influencent la valeur ?
Numéro d’édition, état ou tirage, sceaux d’éditeur et de copyright, et parfois les noms du graveur et de l’imprimeur. Ces éléments structurent la lecture du marché.
Pourquoi certains exemplaires portent des rehauts de mica ?
Le mica est un procédé décoratif utilisé sur certaines éditions pour accentuer des zones lumineuses. Il est recherché lorsqu’il est bien conservé.
Un exemplaire rogné perd-il de la valeur ?
Oui, des marges rognées ou irrégulières affectent la lisibilité des mentions et diminuent la valeur de marché.
Quelle importance accorder aux sceaux de carver et printer ?
Ils confirment la chaîne de fabrication traditionnelle et ajoutent des repères de qualité. Leur présence cohérente est un atout.
Les sujets influencent-ils le prix ?
Oui. Les compositions emblématiques comme “Kamisuki (Combing Hair)” ou “Yuge” sont plus demandées que des sujets secondaires.
Existe-t-il des formats autres que le dai-oban ?
Plus rarement. Le dai-oban vertical demeure le standard pour les bijin-ga de Kotondo.
Quelle est la période la plus recherchée ?
La période 1927-1933, correspondant aux premières éditions chez Sakai/Kawaguchi puis Ikeda Shoten.
Comment sécuriser une estimation fiable ?
Fournir des photos recto-verso nettes, les dimensions avec marges, les détails des sceaux et des mentions. Fabien Robaldo délivrera une estimation gratuite contextualisée.
Le marché est-il international ?
Oui. Les ventes ont lieu en Europe, aux États-Unis et au Japon, avec une demande régulière pour les tirages de référence.