Tran Van Ha et la peinture de la guerre au Vietnam

Introduction

Tran Van Ha, actif de la fin des années 1930 jusqu’au début des années 1970, appartient à la génération formée à l’École des Beaux-Arts de l’Indochine. Son œuvre en laque dialogue avec l’histoire vietnamienne, les traditions iconographiques et le contexte de guerre. Pour le marché, ses panneaux laqués constituent une catégorie recherchée et identifiable, avec des sujets qui vont des scènes rurales aux évocations historiques comme les héroïnes nationales des sœurs Trưng. Cette fiche présente une vision factuelle de la thématique “Tran Van Ha et la peinture de la guerre au Vietnam”, les formats, les matériaux, les périodes, les critères de valeur, la cote observée et quelques résultats de ventes vérifiés en euros.

Définition et description générale de la thématique

La peinture de la guerre au Vietnam recouvre deux axes principaux. D’une part, les œuvres produites pendant ou à propos des conflits contemporains, en particulier la guerre d’Indochine et la guerre du Vietnam, avec des thèmes de mobilisation, de vie à l’arrière, de batailles, de reconstructions et d’allégories patriotiques. D’autre part, les représentations d’épisodes militaires du passé vietnamien qui servent de références symboliques, régulièrement traitées par les artistes en laque et sur soie.

Chez Tran Van Ha, la thématique se manifeste le plus clairement lorsqu’il aborde des sujets historiques et nationaux. Des panneaux en laque consacrés à des figures héroïques, ainsi que des vues de pagodes, de processions et de paysages associés à la culture vietnamienne, s’inscrivent dans un continuum où l’histoire, la mémoire et l’identité dialoguent avec le temps de guerre. La laque, médium structurant au Vietnam au XXe siècle, confère à ces sujets une lisibilité forte sur le marché.

Typologies, matériaux, périodes, styles

Matériaux et procédés employés

La laque sur panneau de bois constitue le cœur de la production de Tran Van Ha. Les œuvres peuvent intégrer des inclusions de coquille d’œuf, des rehauts métalliques et, plus rarement, de la feuille d’or. La signature et un cachet laqué sont fréquemment visibles en bas à droite. Le médium impose des formats généralement horizontaux, avec une surface lisse et polie qui favorise les plans lisibles, les silhouettes et les motifs décoratifs.

Parallèlement à la laque, certaines compositions sur soie, à l’encre et gouache, existent dans les années 1930. Elles restent toutefois minoritaires sur le marché par rapport aux panneaux laqués de maturité.

Typologies d’œuvres

On distingue quatre familles courantes. Premièrement, les scènes historiques et héroïques, dont des sujets patriotiques et figures féminines emblématiques. Deuxièmement, les paysages et vues de pagodes, liés à une iconographie culturelle forte. Troisièmement, les scènes de vie collective ou de travail, parfois mobilisées par le contexte de guerre pour valoriser l’effort et la continuité sociale. Quatrièmement, des sujets animaliers et décoratifs, plus rares et recherchés lorsque le format est important et la composition élaborée.

Périodes et jalons chronologiques

Années 1930 – formation et premiers travaux. Participation aux expositions et premières œuvres sur soie documentées. Années 1940 à 1950 – consolidation de la pratique de la laque, diffusion d’images patrimoniales et de scènes collectives, dans un contexte marqué par la guerre d’Indochine et ses effets sociétaux. Années 1960 à début 1970 – maturité en laque, formats plus amples et sujets historiques récurrents, au moment où le Vietnam est au cœur d’un conflit prolongé. Les œuvres datées de ces années sont très présentes sur le marché international.

Caractéristiques stylistiques générales

Les compositions privilégient des frises de personnages, des architectures religieuses, des arbres totémiques et des plans d’eau, avec une organisation stable qui rend l’image lisible à distance. La palette exploite des noirs profonds, des verts et bruns soutenus, avec des rehauts clairs par coquille d’œuf ou feuille d’or. Les sujets à teneur historique ou patriotique sont représentés de façon frontale et structurée, ce qui favorise leur reconnaissance par les collectionneurs.

Facteurs simples influençant la valeur

Importance du sujet et lien à l’histoire nationale

Les thèmes explicitement historiques ou patriotiques, notamment les héroïnes nationales et les scènes à portée mémorielle, soutiennent la valeur. Un sujet identifié et titré est un atout, surtout lorsqu’il s’inscrit dans la réception de la peinture de la guerre au Vietnam.

Format, composition et complexité

Les panneaux de grand format, avec un travail élaboré des plans et des rehauts, performent mieux en ventes publiques. La présence d’inclusions décoratives maîtrisées et d’une composition structurée renforce la visibilité et la valeur.

Période d’exécution et datation

Les œuvres de maturité en laque, situées entre la fin des années 1950 et le début des années 1970, sont souvent privilégiées par les acheteurs. Une datation précise consolide la lisibilité de la cote.

Provenance documentaire

Une provenance claire, des mentions d’expositions et des publications soutiennent la valeur. Les lots passés chez de grandes maisons internationales bénéficient d’une visibilité accrue.

Signature et cachet

La signature “Tran Ha” ou “Van Ha”, accompagnée d’un cachet, favorise l’identification. Le placement en bas à droite est courant et aisément vérifiable sur les catalogues de ventes.

Marché de l’art, demande, cote, valeur

Les panneaux laqués de Tran Van Ha sont régulièrement présentés à Hong Kong, Singapour et Paris. Les sujets historiques ou associés à l’identité nationale se distinguent lors des sessions consacrées à l’art vietnamien du XXe siècle. La demande est portée par des collectionneurs en Asie du Sud-Est et en Europe. La cote a été visible dans les ventes “Southeast Asian” et dans des vacations dédiées à l’Indochine. Des agrégateurs de résultats signalent une amplitude large, avec des records dépassant 200000 USD au cours des dernières années, pour des ensembles importants ou des sujets majeurs, tandis que des panneaux plus modestes restent accessibles à quelques milliers d’euros selon le format et le thème.

L’intérêt pour la peinture de la guerre au Vietnam dépasse les seules œuvres explicitement militaires. Les évocations historiques, les personnages héroïques et les paysages symboliques contribuent à l’attractivité des laques de Tran Van Ha, en cohérence avec la lecture patrimoniale de l’art vietnamien du XXe siècle. Cette transversalité explique des écarts de prix liés au sujet, au format et à la visibilité internationale du lot.

Résultats de ventes vérifiés

Sélection de résultats récents et documentés. Les prix affichés ci-dessous sont exprimés en euros.

• Sotheby’s Hong Kong – 9 juillet 2020 – Modern and Contemporary Southeast Asian Art Day Sale – lot 256 – “Trung Sisters” – 123 259 € environ.

• MILLON, Drouot Paris – 24 juin 2022 – vente “L’art moderne vietnamien, de la tradition à la modernité” – lot 15 – “Pagode au pilier unique” – 16 000 €.

• MILLON, Drouot Paris – 24 juin 2022 – même vente – lot 16 – “Coupe d’hirondelles sur une branche de flamboyant” – 15 000 €.

• Christie’s Paris – 21 septembre 2022 – lot 118 – “Les bananiers du Fleuve Rouge” – 10 080 €.

Conclusion – faites expertiser vos œuvres

Si vous possédez un panneau en laque signé Tran Van Ha ou une œuvre liée à la peinture de la guerre au Vietnam, une évaluation documentée est nécessaire pour en déterminer la valeur sur le marché actuel. Confiez votre dossier à Fabien Robaldo pour une estimation gratuite, en envoyant des photos, dimensions, technique et toute information de provenance disponible. Cette démarche simple permet d’obtenir un avis argumenté et de situer votre œuvre dans la cote observée pour ce segment.

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