En 2022, lors d’une journée d’estimation gratuite à la Villa Marguerite à Périgueux, le cabinet a eu la chance de révéler dans un superbe état de conservation, un dessin de l’artiste Jacob Jordaens (1593-1678), peintre et graveur flamand. Ce dessin nommé “Le Christ descendu de la croix” représentant une déposition, est en réalité répertorié au sein de diverses collections dont des variantes trouvées par le cabinet de Bayser (Paris). C’est également grâce à ce même cabinet que nous avons pu estimer la juste valeur de l’œuvre, avec précision.
Les œuvres en rapport
- Le tableau de même sujet de l’ancienne collection du duc de Malborough, peint vers 1650, maintenant conservé au Kunsthalle de Hambourg (voir R.-A d’Hulst, « Jacob Jordaens (1593-1678), Tableaux et tapisseries », Anvers, 1993, n°A79, repr. p.245.
- Un dessin de format presque carré préparatoire pour le tableau de Hambourg, sans variantes, conservé à la National Gallery of Ireland (R.-A. d’Hulst, « Jordaens drawings », ed. Phaidon, London-New York, 1974, volume III, n°A278, repr. volume IV, fig. 294).
- Deux tableaux par Jordaens et son atelier avec variantes, conservés au musée du Prado à Madrid et à la Rubenshuis à Anvers. Le dessin préparatoire pour cette composition avec variantes est conservé à Londres dans une collection particulière (voir d’Hulst, opus cité supra, n°A279, fig.295)
- Plusieurs versions d’une composition différente (église du Béguinage d’Anvers, Ermitage de Saint-Pétersbourg, musée des Beaux-Arts de Gand), dont le dessin préparatoire est conservé à l’Institut Néerlandais à Paris (voir d’Hulst, opus cité supra, n°A274, fig.290).
Le Christ descendu de la croix, vers 1650
Ce dessin aux dimensions de 35,2 x 26,2 cm représentant le Christ descendu de la Croix nous est parvenu dans un superbe état de conservation. Il nous laisse aisément distinguer la liberté du trait ainsi que les nombreuses variantes par rapport aux diverses versions peintes et dessinées, ce qui peut faire penser à un dessin matrice de cette série. En effet, la composition la plus proche, celle de Hambourg, au cadrage resserré, est indiquée à la pierre noire en fenêtre. Nous remarquons en outre d’importants changements dans les détails de position des personnages, contrairement au dessin de Dublin (d’Hulst, A274), dont les figures collent au tableau final. Initialement estimée à 30 000 €, et adjugée au prix de 85 000 €, nous remercions vivement le cabinet de Bayser, qui, grâce à ses compétences et son expérience, a joué un véritable rôle dans l’identification de l’artiste (œuvre non signée), la valeur donnée ainsi que dans la réussite de la vente.
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