La peinture laque vietnamienne : une technique unique

Portrait de Fabien Robaldo, expertise partout en France

La peinture laque vietnamienne: une technique unique

La peinture laque vietnamienne occupe une place singulière sur le marché de l’art. Développée au sein de l’École des Beaux-Arts de l’Indochine à partir des années 1920, elle a fait émerger des signatures majeures et une identité esthétique immédiatement reconnaissable. Cette fiche présente un panorama clair et opérationnel pour comprendre cette spécialité, ses typologies, ses matériaux, ses périodes de production, ainsi que les critères simples qui influencent la valeur des œuvres. Elle intègre des repères de marché et des résultats de ventes récents en euros, utiles pour positionner une pièce avant une estimation gratuite.

 

Introduction

La laque vietnamienne est à la fois un procédé pictural et un marqueur culturel. Parmi les artistes phares figurent Nguyen Gia Tri, Pham Hau, Nguyen Khang, mais aussi des créateurs plus contemporains. La technique, issue d’un usage décoratif ancien, a été adaptée à la peinture moderne par des artistes formés à Hanoï dans l’entre-deux-guerres. Le résultat est un corpus d’œuvres sur panneaux, écrans ou polyptyques qui intéressent les collectionneurs en France, en Europe et en Asie. L’objectif de cette présentation est d’offrir des repères clairs et factuels pour situer une œuvre dans son contexte et apprécier sa valeur sur le marché public.

Définition et description générale

La peinture laque vietnamienne désigne des œuvres réalisées à partir de la résine de laque appliquée sur support, généralement en bois, parfois enrichie d’or, d’argent, de nacre ou de coquille d’œuf. Les artistes construisent l’image par superpositions successives, polissages et rehauts, afin d’obtenir des effets de profondeur, de brillance et des contrastes de couleurs caractéristiques. Le résultat est une surface lisse, dense et réfléchissante, dont l’aspect visuel est indissociable de la succession des couches.

Cette pratique, devenue un médium pictural à part entière dans le Vietnam du XXe siècle, se distingue des laques strictement décoratives. Les œuvres présentent des sujets variés allant du paysage rural aux scènes de village et de pagode, jusqu’aux compositions plus modernistes et abstraites à partir des années 1950 et 1960.

Origines historiques

L’institutionnalisation de la laque picturale intervient avec l’École des Beaux-Arts de l’Indochine fondée en 1925. La génération formée avant 1945 a établi des standards de composition et de finition qui influencent encore la perception des œuvres. Après 1945, la pratique se poursuit au Nord et au Sud, avec des orientations parfois différentes selon les ateliers et les contextes. À partir des années 1990, l’intérêt international se renforce et entraîne une meilleure visibilité en ventes publiques.

Principes de réalisation

La réalisation repose sur un support de bois préparé, des couches de laque colorée, des incrustations éventuelles de coquille d’œuf ou de métal, puis un polissage contrôlé pour faire émerger lignes, volumes et nuances. Les artistes jouent sur l’alternance des plans, la répartition des masses et les lumières produites par la surface brillante. Sans entrer dans un exposé technique approfondi, il est utile de retenir que la richesse de la surface provient du nombre de couches, de leur ordre et de la maîtrise du polissage.

Typologies, matériaux, périodes, styles

Typologies courantes

Les typologies les plus rencontrées sont les panneaux uniques de format horizontal ou vertical, les polyptyques en 3, 4, 6 ou 8 éléments, ainsi que les paravents. Les formats décoratifs de grandes dimensions sont fréquents chez les artistes historiques. On croise aussi des pièces plus modestes, parfois réalisées pour des intérieurs privés. Les boîtes, plateaux et objets restent en marge lorsqu’il s’agit d’évaluer des œuvres picturales.

Matériaux et effets visuels

Le noyau du procédé s’appuie sur la laque colorée. Des rehauts d’or ou d’argent peuvent structurer le paysage ou mettre en valeur une architecture. Les inclusions de coquille d’œuf apportent des textures claires et des éclats graphiques. Le rendu final dépend de la combinaison de ces éléments, de l’ordre des couches et de l’intention de l’artiste. Les contrastes rouge, noir et or sont récurrents dans les œuvres de la période classique.

Périodes de production

Période fondatrice 1925-1945: elle correspond à l’émergence du médium pictural et à la formalisation des sujets. Les œuvres des années 1930 et 1940 de Nguyen Gia Tri ou Pham Hau sont très recherchées. Période d’après-guerre 1946-1975: elle voit la multiplication des ateliers, l’essor de formats importants et l’apparition d’écritures plus personnelles. Période contemporaine: la reprise d’intérêt depuis les années 1990 a encouragé des réinterprétations, y compris vers l’abstraction.

Styles et sujets récurrents

Les thèmes classiques incluent les paysages du Tonkin, les villages avec ponts et palmiers, les scènes de pagodes et les figures féminines. Les paravents montrent des enchaînements narratifs de panneaux. À partir des années 1950, certains artistes introduisent une stylisation plus marquée, parfois jusqu’à l’abstraction. La composition serrée, la construction par plans et l’utilisation d’or et de coquille d’œuf guident l’œil et structurent la lecture.

Facteurs simples influençant la valeur

Artiste, période et signature

Le nom de l’artiste et la période de création sont déterminants pour la valeur. Les signatures historiques comme Nguyen Gia Tri, Pham Hau, Nguyen Khang se situent dans le haut du marché, avec des écarts selon la date d’exécution, l’ampleur du projet et la présence d’éléments emblématiques de leur répertoire. La signature, les cachets et la mention d’atelier peuvent orienter l’analyse, tout comme une datation précise.

Composition et sujets

La complexité de la composition, la présence d’architectures, de scènes villageoises, de plans multiples et de rehauts métalliques peuvent soutenir la valeur. Les sujets identifiés au corpus d’un artiste sont généralement mieux reçus. Un grand paysage en plusieurs panneaux avec traitement des lointains, des plans d’eau et un calibrage des masses colorées est souvent plus attractif qu’un motif isolé.

Dimensions, format et nombre de panneaux

Les grandes dimensions et les polyptyques renforcent l’impact visuel et la rareté, ce qui influe sur la valeur. Les paravents à 6 ou 8 feuilles par des artistes majeurs obtiennent des prix élevés. Les panneaux uniques de format moyen, lorsqu’ils sont signés et bien composés, peuvent aussi atteindre des niveaux significatifs.

Provenance, publications, expositions

Une provenance claire et continue, des mentions de publication ou d’exposition soutiennent la reconnaissance et la liquidité sur le marché. Les œuvres provenant de collections françaises constituées dans les années 1930-1950 présentent un intérêt particulier.

Marchés géographiques

Le marché est actif en France, notamment à Paris, avec une clientèle internationale. Les places de Londres et Hong Kong sont également dynamiques pour les signatures vietnamiennes. En Europe francophone, la visibilité à Paris, Lyon, Marseille, Bruxelles et Genève contribue à la formation des prix. La présence d’œuvres en Amérique du Nord renforce la diffusion, tout en confirmant le rôle central des ventes publiques françaises.

Marché de l’art: demande, cote, valeur

Les ventes publiques confirment la demande pour les œuvres historiques, avec des adjudications en euros pour des artistes de référence. La courbe de prix reste hétérogène selon le nom, la période, la surface et l’ambition de la composition. Les paravents et grands polyptyques dominent la partie haute, suivis par des panneaux significatifs des années 1930 à 1950. Les pièces d’atelier ou de suiveurs forment une entrée de marché plus accessible.

Les résultats observés en France dressent un panorama instructif. Les signatures majeures atteignent des montants élevés, tandis que des artistes confirmés comme Pham Hau obtiennent des adjudications solides à Paris. Les maisons internationales et françaises publient régulièrement des résultats qui aident à positionner la valeur des œuvres. Dans cet écosystème, l’analyse des comparables et des provenances constitue un outil central.

La cote bénéficie aussi de la visibilité éditoriale et muséale, qui consolide l’intérêt des collectionneurs. Les records ponctuels, lorsqu’ils concernent des œuvres emblématiques par leur sujet, leur format ou leur date, ont un effet d’entraînement mesurable sur les segments adjacents.

L’expertise s’appuie sur des données publiques issues d’acteurs reconnus, dont MILLON, ainsi que d’autres maisons internationales. L’ensemble de ces informations contribue à une appréciation objective et documentée de la valeur d’une œuvre en laque vietnamienne avant une estimation gratuite.

Résultats de ventes vérifiés

Exemples récents en France, avec maison, date, lot et prix adjugé en euros.

    • Drouot Estimations, Paris, 2 décembre 2022, lot 59, Nguyen Gia Tri, “Villageoises parmi des bananiers”, paravent à 6 feuilles, adjugé 1 004 400 euros.

    • Aguttes, Neuilly-sur-Seine, 28 novembre 2022, lot 7, Nguyen Khang, “La famille de bergers”, triptyque en laque, adjugé 501 240 euros frais inclus.

    • Christie’s, Paris, 14 juin 2023, lot 5, Pham Hau, “Le village au bord de l’eau”, laque sur panneau, adjugé 119 700 euros.

    • Christie’s, Paris, 12 décembre 2023, lot 81, Pham Hau, laque sur panneau, adjugé 88 200 euros.

Conclusion

La laque vietnamienne forme un champ cohérent et lisible, avec des critères d’identification clairs et une dynamique de marché bien documentée. Les œuvres majeures se distinguent par leur format, leur sujet et leur date, tandis que les panneaux de belle qualité offrent des points d’entrée solides. Pour situer précisément la valeur d’une pièce et bénéficier d’un avis argumenté sur la documentation et les comparables, vous pouvez solliciter une estimation gratuite auprès de Fabien Robaldo. Un retour rapide, clair et fondé sur des références de marché vous permettra d’envisager la meilleure stratégie de valorisation.

FAQ

Qu’entend-on par peinture laque vietnamienne?

Il s’agit d’œuvres picturales réalisées en laque sur panneau, parfois enrichies d’or, d’argent ou de coquille d’œuf. Le médium a été adapté au XXe siècle par des artistes formés à Hanoï, donnant des compositions structurées par superpositions et polissages.

Quels sont les artistes historiques les plus recherchés?

Nguyen Gia Tri, Pham Hau et Nguyen Khang figurent parmi les signatures majeures pour la période fondatrice. Le positionnement dépend ensuite de la date, du format et du sujet de chaque œuvre.

Quels formats trouve-t-on le plus souvent?

Des panneaux uniques, des polyptyques en plusieurs éléments et des paravents. Les grands ensembles et les séries à 6 ou 8 panneaux sont particulièrement recherchés.

Les rehauts d’or et la coquille d’œuf influencent-ils la valeur?

Oui, ces éléments contribuent à la richesse visuelle et à l’ambition de la composition. Leur rôle s’apprécie en lien avec le nom de l’artiste, la période et le format.

Quelles périodes sont les plus valorisées?

Les années 1930-1940 concentrent des œuvres fondatrices très recherchées. L’après-guerre propose aussi des pièces majeures. L’appréciation dépend néanmoins de la qualité intrinsèque de chaque œuvre.

Le sujet a-t-il un impact sur le prix?

Oui. Les paysages du Tonkin, les scènes de village et les pagodes sont des thèmes identifiés au corpus historique et soutiennent la demande lorsqu’ils sont bien traités.

Pourquoi la France est-elle centrale pour ce marché?

L’histoire des collections françaises, la présence de résultats publics significatifs et l’activité des maisons à Paris confèrent à la France un rôle de place de référence pour la laque vietnamienne.

Existe-t-il des écarts de prix importants entre panneaux et paravents?

Oui. Les paravents et grands polyptyques, par leur ampleur et leur rareté, peuvent atteindre des montants sensiblement supérieurs aux panneaux uniques.

Une documentation de provenance améliore-t-elle la valeur?

Une provenance claire, des publications ou expositions documentées renforcent la lisibilité et peuvent soutenir la valeur d’une œuvre au moment d’une adjudication.

Le marché est-il uniquement asiatique?

Non. Le marché est international, avec une forte activité en France et en Europe, ainsi qu’à Hong Kong et Londres. La clientèle est diversifiée.

Comment obtenir un premier avis sur une œuvre?

Transmettez des informations factuelles: photos de face, de dos, détails de la signature et dimensions. Vous recevrez un positionnement indicatif fondé sur des comparables en ventes publiques.

Proposez-vous une estimation gratuite?

Oui. Vous pouvez solliciter une estimation gratuite auprès de Fabien Robaldo pour une lecture claire de la valeur de votre œuvre et un avis fondé sur les données de marché.

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