L’art du Vietnam du Sud vs. l’art du Vietnam du Nord

Portrait de Fabien Robaldo, expertise partout en France

L’art du Vietnam du Sud vs. l’art du Vietnam du Nord

Cet article présente une lecture claire et factuelle des arts du Vietnam du Sud et du Vietnam du Nord, depuis les origines de l’École des beaux-arts de l’Indochine jusqu’aux expressions qui structurent aujourd’hui le marché. L’objectif est de comprendre les typologies, les matériaux, les périodes et les styles, puis d’identifier les critères simples qui influencent la valeur des œuvres. Les informations ci-dessous s’adressent aux collectionneurs, héritiers et institutions souhaitant situer une œuvre et obtenir une estimation gratuite auprès de Fabien Robaldo au sein de MILLON.

 

1. Introduction

 

Entre 1925 et 1945, la création vietnamienne se structure autour de l’École des beaux-arts de l’Indochine à Hanoï. Après 1954, la partition du pays scinde les trajectoires: au Nord, une production majoritairement encadrée par l’État; au Sud, un environnement plus ouvert, marqué par Saïgon et la diaspora. Cette dualité a des conséquences directes sur les sujets, les supports et la formation des artistes, et se traduit aujourd’hui par des dynamiques de prix distinctes selon les périodes et les signatures.

Le marché international s’appuie sur des places actives en Europe et en Asie, avec Paris, Genève, Bruxelles, Monaco et Luxembourg pour le public européen, et Hong Kong ou Singapour pour l’Asie. En Amérique du Nord, New York, la Californie et le Texas accueillent un public sensibilisé à l’art vietnamien moderne. Cette géographie joue un rôle sur la visibilité et la valeur des œuvres.

 

2. Définition et description générale de la thématique

 

Dans le cadre de cet article, “Vietnam du Nord” renvoie aux artistes actifs dans la zone contrôlée par Hanoï entre 1954 et 1975, puis dans le Vietnam réunifié après 1976. “Vietnam du Sud” désigne les créateurs liés au contexte de Saïgon et de la République du Vietnam entre 1954 et 1975, ainsi que les trajectoires associées, y compris la diaspora qui s’est formée avant et après 1975.

Ces deux sphères ne forment pas des ensembles hermétiques. Plusieurs peintres nés dans le Nord ont étudié à Hanoï avant de s’installer à Saïgon ou en France. D’autres, restés au Nord, ont développé un langage propre répondant aux attentes académiques et aux commandes publiques. Ce continuum explique la présence d’esthétiques proches, tout en révélant des spécificités documentaires, historiques et de marché.

 

3. Typologies, matériaux, périodes, styles

 

3.1. Périodes de référence

 

Période coloniale et fondation académique 1925-1945: structuration des enseignements, introduction des techniques européennes, codification des pratiques sur soie et laque.

Période de partition 1954-1975: au Nord, cadre idéologique et production orientée vers l’atelier, l’enseignement et la commande; au Sud, champ plus ouvert, associations d’artistes, galeries privées, échanges avec la France et les États-Unis.

Après 1976 et à partir du Doi Moi de 1986: réouverture progressive des échanges, multiplication des trajectoires individuelles, montée d’un marché international pour les modernistes formés à Hanoï dans l’entre-deux-guerres.

 

3.2. Matériaux et supports majeurs

 

La soie: encre, gouache ou détrempe sur soie tissée serrée. Très recherchée pour les œuvres des modernistes formés à Hanoï. Les sujets privilégiés sont les portraits, scènes de maternité, intérieurs, et compositions à une ou deux figures.

La laque: panneaux et paravents sur bois laqué, avec rehauts d’or et parfois d’argent. La laque vietnamienne, issue d’un savoir-faire ancien, est adaptée par les artistes modernistes en pièces de format varié.

L’huile sur toile et sur panneau: omniprésente au Sud et dans la diaspora, également pratiquée au Nord. Elle concerne des paysages urbains, des vues d’Hanoï, des scènes de marché, des portraits ou compositions plus stylisées.

Le papier et l’estampe: dessins, encres, gouaches et lithographies. L’estampe de propagande au Nord relève d’une histoire spécifique, distincte des œuvres destinées au marché international.

 

3.3. Styles caractéristiques, sans lyrisme

 

Nord 1954-1975: héritage académique de Hanoï, importance de la composition structurée, répertoires figuratifs, paysage et vie quotidienne. Place notable de la laque et de la soie, dans une esthétique qui reste lisible et codifiée.

Sud 1954-1975: environnements de Saïgon et de Gia Dinh avec plus de libertés d’exposition. Montée d’œuvres à l’huile sur toile, incursions vers la stylisation ou l’abstraction, portraits et scènes de genre destinés à une clientèle locale et internationale.

Diaspora et période post-1975: continuités techniques sur soie et laque chez certains, extension de l’huile sur toile, thèmes revisités pour un public global. Paris joue un rôle structurant dans la diffusion européenne.

 

4. Facteurs simples influençant la valeur

 

Signature et authenticité: la lisibilité de la signature, la présence d’un sceau ou d’une inscription, et l’existence d’un avis familial ou d’un projet de catalogue raisonné peuvent soutenir la valeur. La mention d’inclusion ou d’acceptation au catalogue raisonné en préparation est un point d’appui clair.

Période et sujet: les œuvres situées dans la période de formation académique ou dans l’essor des années 1930-1940, ainsi que les sujets emblématiques comme les maternités, portraits ou scènes d’intérieur, ont souvent une valeur supérieure.

Support et format: la soie de belle dimension, la laque avec rehauts d’or et les huiles abouties constituent des supports performants pour la valeur. Les formats plus importants créent une rareté relative.

Provenance et expositions: une provenance continue, des expositions historiques ou une littérature citant l’œuvre renforcent la valeur. Les œuvres issues de collections européennes constituées entre les années 1930 et 1960 sont recherchées.

Géographie du marché: Paris et Hong Kong sont des places actives; Genève, Bruxelles, Monaco, Luxembourg et plusieurs capitales régionales en France renforcent la demande européenne. Cette circulation influence la valeur selon les signatures et les périodes.

 

5. Marché de l’art: demande, cote, valeur

 

Le noyau le plus demandé concerne les artistes modernistes liés à l’École de Hanoï et actifs avant 1954, dont une partie a poursuivi sa carrière à Paris ou au Sud. Les catégories performantes sont les encres et gouaches sur soie bien documentées, la laque de qualité muséale et les huiles sur toile abouties. La demande provient d’acheteurs vietnamiens et internationaux, avec une présence forte d’acquéreurs en Europe et en Asie.

Le Nord historique a produit des signatures majeures dont la cote repose sur la formation et la cohérence stylistique. Le Sud a généré une offre variée portée par Saïgon et la diaspora, avec une disponibilité plus large en huiles et en portraits destinés à un marché privé. Les courbes de prix récentes montrent des pics sur des œuvres phares de soie et de laque, avec des adjudications en euros documentées, qui servent de référence de valeur pour les comparaisons.

En Europe, Paris demeure un centre de référence. Les segments haut de gamme attirent des collectionneurs avertis qui suivent attentivement les artistes formés à Hanoï dans l’entre-deux-guerres et les trajectoires associées au Sud et à la diaspora. L’adossement à des provenances anciennes oeuve de façon durable sur la valeur.

 

6. Résultats de ventes vérifiés

 

Les adjudications ci-dessous, données à titre d’indicateurs de marché, sont exprimées en euros. Elles concernent des signatures suivies et des supports caractéristiques. Elles permettent d’illustrer des niveaux de valeur pour des œuvres comparables par période, sujet ou matériau.

 

    • “En plein air” de Mai Trung Thu, Aguttes, Neuilly, 7 mars 2024, lot 12. Prix: 828 420 euros.

 

    • “Femme aux oeillets” de Le Pho, Aguttes, Neuilly, 7 mars 2024, lot 14. Prix: 407 340 euros.

 

    • “Maternité” de Vu Cao Dam, Aguttes, Neuilly, 22 mai 2024, lot 8. Prix: 528 560 euros.

 

    • “Femme se coiffant” de Nguyen Gia Tri, Aguttes, Neuilly, 10 septembre 2024, lot 37. Prix: 120 704 euros.

 

Ces résultats confirment l’ancrage européen des modernistes vietnamiens, la visibilité de la soie et de la laque de la période 1930-1960, et la sensibilité du marché pour les œuvres publiées, exposées ou associées à des sources familiales. Les différences Nord-Sud tiennent moins à la nationalité stricte qu’aux parcours, aux matériaux et aux contextes de création.

 

7. Conclusion

 

Distinguer l’art du Vietnam du Sud et du Vietnam du Nord suppose d’identifier la période, le lieu d’activité, le support et le sujet, puis de comparer ces données aux références publiées et aux adjudications récentes. Les œuvres significatives sur soie, laques abouties, huiles structurées et compositions iconiques affichent des niveaux de valeur confirmés sur les places européennes et asiatiques.

Si vous possédez une œuvre vietnamienne et souhaitez connaître sa valeur, le bureau de Fabien Robaldo au sein de MILLON propose une estimation gratuite et confidentielle. Cette démarche permet de situer précisément l’œuvre dans son contexte historique et de la comparer à des références de marché vérifiées. Contactez-nous pour une étude rapide et documentée.

 

FAQ

Comment différencier une œuvre du Nord et une œuvre du Sud ?

La distinction repose sur la période d’activité, le lieu de production, le réseau d’expositions et parfois le sujet. Les œuvres liées à Hanoï après 1954 relèvent du Nord, tandis que les créations associées à Saïgon entre 1954 et 1975 relèvent du Sud. Les parcours diasporiques complètent le tableau.

Les œuvres sur soie sont-elles recherchées ?

Oui. Les encres et gouaches sur soie des modernistes formés à Hanoï sont très suivies, avec des niveaux de valeur documentés en Europe et en Asie.

La laque vietnamienne intéresse-t-elle le marché ?

Oui. Les panneaux de laque, notamment ceux des artistes modernistes, sont demandés. Les pièces signées et bien documentées obtiennent des résultats solides.

Le sujet influence-t-il la valeur ?

Oui. Maternités, portraits, scènes d’intérieur et certaines compositions figuratives sont des catégories performantes en termes de valeur.

Quelles sont les places actives pour l’art vietnamien ?

Paris demeure centrale pour l’Europe, avec Genève, Bruxelles, Monaco et Luxembourg. Hong Kong est un pôle asiatique majeur. En Amérique du Nord, New York et la Californie sont dynamiques.

Comment la provenance agit-elle sur la valeur ?

Une provenance continue et ancienne, des expositions historiques et une bibliographie pertinente soutiennent la valeur et l’intérêt des collectionneurs.

Les œuvres d’artistes de la diaspora sont-elles recherchées ?

Oui. Les œuvres réalisées en France ou ailleurs par des artistes formés à Hanoï ou actifs à Saïgon bénéficient d’une visibilité internationale et d’une bonne liquidité.

Le format de l’œuvre compte-t-il ?

Oui. À qualité comparable, les formats importants peuvent soutenir la valeur lorsqu’ils restent maîtrisés et signés.

Que signifie l’inclusion dans un catalogue raisonné ?

C’est une référence documentaire qui confirme l’attribution et facilite les comparaisons de valeur. Cette mention est recherchée.

Peut-on estimer une œuvre à distance ?

Oui. Une première estimation gratuite est possible à partir de photos, dimensions et informations de provenance. Un examen complémentaire peut être proposé si nécessaire.

Les affiches et estampes du Nord intéressent-elles les collectionneurs ?

Elles existent sur un segment spécifique, distinct des œuvres originales sur soie, laque ou toile. Leur valeur dépend de la signature, de la rareté et du contexte historique.

À qui s’adresser pour une estimation fiable ?

Au bureau de Fabien Robaldo chez MILLON. Vous obtenez une estimation gratuite et argumentée, fondée sur des comparables récents et des sources vérifiées.

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