L’art religieux vietnamien: Bouddhisme, animisme et croyances populaires
Le Viêt Nam possède un patrimoine religieux divers, où le bouddhisme coexiste avec l’animisme, le culte des ancêtres, le taoïsme, le confucianisme et des croyances populaires vivaces. Cette diversité se reflète dans les œuvres qui circulent sur le marché de l’art en Europe et aux États-Unis, depuis les statues de pagode en bois laqué doré jusqu’aux sculptures chames en grès ou aux objets de culte domestique. Cet article présente un panorama clair et factuel de ces œuvres, leurs typologies, leurs matériaux et leurs périodes, puis les critères simples qui influencent leur valeur et leur cote, avec des exemples de résultats de ventes récents en euros. Il s’adresse aux particuliers, héritiers et collectionneurs souhaitant comprendre ce segment de marché et obtenir une estimation gratuite auprès de Fabien Robaldo.
1. Introduction
Le corpus d’art religieux vietnamien couvre un arc chronologique large, des royaumes chams indianisés aux dynasties vietnamiennes médiévales et modernes, jusqu’aux productions du XIXe et du XXe siècle pour les temples, đình, maisons communales et oratoires domestiques. Les œuvres rencontrées en Occident proviennent souvent d’anciens dépôts de pagodes, de collections constituées en Indochine, de dons pieux ou de découvertes anciennes. Dans la pratique du marché, l’identification correcte de l’origine vietnamienne, de l’iconographie et de la période de production conditionne la lecture et la valeur d’une pièce.
2. Définition et description générale de la thématique
Par “art religieux vietnamien”, on désigne ici les œuvres liées aux pratiques spirituelles au Viêt Nam. Elles relèvent de trois ensembles principaux. D’abord, le bouddhisme à dominante mahāyāna dans le nord et le centre, avec des influences theravāda dans le sud. Ensuite, l’animisme et les cultes villageois, qui irriguent les pratiques locales, notamment chez les minorités ethniques. Enfin, les croyances populaires syncrétiques, au premier rang desquelles le culte des Déesses-Mères, Đạo Mẫu, qui coexiste avec le bouddhisme, le taoïsme et le confucianisme. Ces univers génèrent statues de culte, images votives, bannières, objets rituels, mobiliers d’autel et panneaux laqués à iconographie religieuse.
À ce noyau s’ajoute l’art cham, produit par les royaumes de Champa, installés sur le littoral centre et sud du pays du premier millénaire jusqu’au XVe siècle. Il fournit au marché des sculptures en grès d’iconographie hindoue et bouddhique, très présentes dans les collections occidentales et dans les ventes spécialisées d’arts d’Asie. Les œuvres chames, bien que non “vietnamiennes” au sens ethno-historique strict, appartiennent au territoire actuel du Viêt Nam et s’intègrent aux panoramas commerciaux consacrés à l’art du pays.
3. Typologies, matériaux, périodes et styles
3.1 Statuaire bouddhique en bois laqué doré
La statuaire bouddhique vietnamienne en bois polychrome et laqué doré constitue un flux régulier du marché. Les pièces les plus courantes datent du XIXe et du début du XXe siècle, avec des sujets comme Shakyamuni, Maitreya, Arhats, bodhisattvas et surtout Quan Âm, décliné en figure debout, assise en lotus, ou en forme aux multiples bras. La construction en bois de manguier ou de bois tendre est recouverte de couches de laque puis d’or, souvent sur une sous-couche rouge. Les bases lotiformes et les aureoles ajourées sont fréquentes. Les traités iconographiques influencent les mudrās et les attributs, mais l’exécution reste locale et variée selon les ateliers et les pagodes.
3.2 Culte des Déesses-Mères et croyances populaires
Đạo Mẫu irrigue une partie des œuvres de culte domestique et temple. On rencontre des statues de Mẫu Liễu Hạnh, de princesses célestes, des effigies de mandarins et génies tutélaires associés à des rites de possession, ainsi que des objets votifs, bannières brodées, panneaux peints et accessoires d’autel. Ce corpus, souvent produit au XIXe et XXe siècles, montre des finitions polychromes, dorures partielles et inscriptions dédicatoires. Il apparaît régulièrement dans les ventes européennes consacrées au Viêt Nam et à l’Indochine.
3.3 Art cham: sculptures en grès et bronzes
L’art cham, très recherché, offre des têtes et figures en grès de Shiva, Vishnu, Ganesh, Apsaras, gardiens et fragments architecturaux. Les périodes stylistiques majeures incluent Mỹ Sơn, Đồng Dương, Trà Kiệu et surtout Tháp Mẫm, actives entre le IXe et le XIIIe siècle. Les surfaces portent une patine d’érosion caractéristique du grès siliceux. La présence d’iconographie hindoue et bouddhique en fait une composante essentielle du chapitre “religieux” vietnamien au sein des ventes d’arts d’Asie. Plus rares, des bronzes chams apparaissent également sur le marché, parfois en éléments d’effigies ou ornementations rituelles.
3.4 Objets rituels et mobiliers d’autel
Outre la statuaire, on trouve des cloches de pagode en bronze, encensoirs, brûle-parfums, vases rituels, tablettes d’ancêtres, lanternes, paravents ou panneaux laqués à iconographie bouddhique, taoïste ou confucéenne, ainsi que des peintures votives sur papier ou bois. Les panneaux laqués du XXe siècle, bien que souvent profanes, peuvent intégrer des sujets religieux ou des temples. Le “bleu de Huế” et certaines porcelaines produites pour les sanctuaires complètent ce champ.
3.5 Périodes et grandes dynasties
Sur le marché, trois ensembles dominent. Les œuvres chames en grès, IXe-XVe siècle. Les sculptures vietnamiennes médiévales et modernes attribuées aux dynasties Lê, Tây Sơn et Nguyễn, dont subsistent des exemplaires en bois laqué doré. Enfin, un large corpus XIXe-XXe siècle pour l’usage des pagodes, maisons communales et foyers, plus abondant et accessible. Les identifications dynastiques anciennes existent mais restent minoritaires dans les ventes grand public européennes, où le XIXe-XXe siècle prédomine.
4. Facteurs simples influençant la valeur
Iconographie et sujet. Certaines figures concentrent la demande, notamment Quan Âm à douze bras, les bodhisattvas féminins, les grands bouddhas debout en geste du don, et les sujets cham majeurs comme Shiva dans le style Tháp Mẫm. L’iconographie clairement lisible facilite la comparaison et soutient la valeur.
Époque et style. Les pièces antérieures, notamment cham ou attribuées à des périodes Lê ou Nguyễn précises, bénéficient d’un intérêt soutenu. Les œuvres du XIXe-XXe siècle de bonne facture conservent une demande régulière si les proportions, la qualité de la laque et des dorures sont convaincantes.
Dimensions et présence sur l’autel. Une statue de culte de taille importante, complète, avec base lotiforme, peut atteindre des niveaux supérieurs. Les formats moyens, aisés à intégrer en intérieur, constituent la majorité des adjudications.
Matériaux et finitions. Le bois laqué doré bien conservé, la polychromie d’origine partielle, une dorure crédible et des détails ciselés renforcent l’attrait. En art cham, un grès de belle patine et une sculpture stylistiquement cohérente renforcent la valeur perçue.
Provenances et inscriptions. Une provenance ancienne en Indochine, une dédicace ou une inscription peuvent documenter l’usage cultuel. Les publications anciennes ou analogies muséales, quand elles existent, aident à positionner la pièce sur le marché.
Contexte de vente et localisation. Les vacations parisiennes “Arts d’Asie” et “Peintres & arts du Vietnam” concentrent une partie des adjudications. La visibilité du lot dans un catalogue structuré et le calendrier des ventes influent sur la compétition et donc sur la valeur réalisée.
5. Marché de l’art: demande, cote, valeur
La demande est soutenue pour les statues vietnamiennes en bois laqué doré de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, notamment les représentations de Quan Âm et les grands bouddhas debout. Les pièces cham en grès bien caractérisées trouvent aussi preneur, avec une base d’amateurs internationaux sensible à la clarté du style et de l’iconographie. Le cœur du marché se situe le plus souvent dans une fourchette de quelques centaines à quelques milliers d’euros pour les œuvres religieuses vietnamiennes courantes en ventes généralistes, avec des pointes au-delà lorsque le sujet, la taille et l’ancienneté se conjuguent. L’offre reste régulière à Paris, mais aussi à Londres et en ligne, avec une visibilité accrue auprès des collectionneurs vietnamiens et de la diaspora, ce qui stabilise la cote.
Les adjudications varient selon la fraîcheur sur le marché, la qualité d’ensemble, l’échelle et la lisibilité. Les grandes pièces en laque et or, aux mains multiples et aux attributs lisibles, génèrent une compétition supérieure. À l’inverse, les effigies tardives simplifiées, de petite dimension, ou d’attribution régionale incertaine, se situent souvent dans des niveaux plus accessibles. En art cham, les fragments significatifs et les têtes bien proportionnées dominent l’intérêt des amateurs en raison de leur présence sculpturale et de leur compatibilité avec l’exposition domestique.
Les panneaux laqués du XXe siècle à sujet religieux apparaissent plus rarement que les sujets profanes, mais un décor de pagode, de bodhisattvas ou de scènes rituelles peut dynamiser l’intérêt. Au total, l’art religieux vietnamien présente une profondeur d’offre suffisante pour établir des repères de valeur clairs, avec un potentiel de progression sur les sujets emblématiques et les pièces anciennes documentées.
6. Résultats de ventes vérifiés
Les adjudications ci-dessous, exprimées en euros, illustrent des niveaux observés récemment pour des œuvres religieuses vietnamiennes ou chames. La mention comprend la maison, la ville, la date, le lot et le prix de vente tel que publié.
Ader, Paris, 25 février 2022, lot 147. Sculpture en bois du bodhisattva Quan Thê Am à douze bras, Vietnam, XIXe siècle. Adjugé 3 584 € (résultat avec frais).
Aguttes, Neuilly, 30 septembre 2021, “Peintres & Arts du Vietnam”, lot 79. Quan Âm à douze bras, bois laqué rouge et or, Vietnam, fin XIXe siècle. Adjugé 1 500 € (résultat avec frais).
Beaussant Lefèvre, Paris, 16 novembre 2016, “Art d’Asie”, lot 273. Statuette de bouddha en bois laqué rouge et or, Vietnam, XIXe siècle. Adjugé 700 € (résultat sans frais).
Ces exemples montrent un spectre d’adjudications accessible, dépendant du sujet, de la taille, de la qualité de la laque et de l’ancienneté. Les prix en euros permettent des repères concrets pour une première orientation de valeur.
7. Conclusion: obtenez votre estimation gratuite
Si vous possédez une statue en bois laqué doré, un objet de culte lié à Đạo Mẫu, une sculpture cham en grès, un panneau laqué à sujet religieux ou un objet rituel vietnamien, une évaluation rigoureuse est déterminante pour positionner la pièce. La provenance, la lecture iconographique, la période et la qualité d’exécution influencent directement la valeur. Pour une étude claire, confidentielle et rapide, sollicitez une estimation gratuite auprès de Fabien Robaldo. Vous recevrez une analyse documentaire et une indication de valeur en euros cohérente avec les adjudications récentes, utile pour une décision éclairée.
FAQ
Qu’entend-on par art religieux vietnamien sur le marché de l’art ?
Il s’agit des œuvres liées aux pratiques bouddhiques, à l’animisme, aux croyances populaires comme Đạo Mẫu et aux cultes d’ancêtres, ainsi que des sculptures chames d’iconographie religieuse.
Quels sujets bouddhiques vietnamiens sont les plus courants en vente ?
Quan Âm, Shakyamuni assis ou debout, bodhisattvas, arhats et grands bouddhas en bois laqué doré des XIXe-XXe siècles.
Les sculptures cham en grès relèvent-elles de cette thématique ?
Oui, elles proviennent du territoire vietnamien actuel et représentent des sujets hindous et bouddhiques très recherchés.
Quels matériaux rencontre-t-on le plus souvent ?
Bois laqué et doré, grès cham, bronze pour cloches et encensoirs, laques sur panneau et textiles rituels.
Quelles périodes dominent les adjudications accessibles ?
Principalement le XIXe et le début du XXe siècle pour les statues en bois, avec des pointes pour les œuvres plus anciennes bien attribuées.
Pourquoi l’iconographie est-elle décisive pour la valeur ?
Un sujet lisible et recherché, comme Quan Âm à multiples bras, attire davantage d’enchérisseurs et soutient la valeur.
Une provenance ancienne en Indochine influence-t-elle la cote ?
Oui, une provenance documentée renforce la crédibilité et l’intérêt des collectionneurs.
Quels ordres de prix observe-t-on pour des statues en bois laqué doré ?
Des centaines à quelques milliers d’euros pour des pièces courantes, davantage pour les grands formats ou sujets emblématiques.
Les panneaux laqués à sujet religieux sont-ils fréquents ?
Ils sont plus rares que les sujets profanes, mais lorsqu’ils apparaissent, l’iconographie de pagode ou de bodhisattva peut dynamiser la demande.
Comment préparer une demande d’estimation gratuite ?
Transmettre photos nettes, dimensions, vues des détails, inscriptions et toute information de provenance. Un avis peut être rendu rapidement.
La localisation de la vente influence-t-elle le prix ?
Oui, les vacations parisiennes spécialisées “arts d’Asie” offrent une visibilité et une audience internationale favorables.
À qui s’adresser pour une expertise indépendante ?
Contactez Fabien Robaldo pour une estimation gratuite et une indication de valeur argumentée sur la base de ventes récentes.