Introduction
La peinture vietnamienne du 20e siècle à aujourd’hui attire un public international composé de collectionneurs privés et d’institutions. Des pionniers formés à l’École des beaux-arts de l’Indochine aux artistes contemporains, le marché distingue clairement des périodes, des supports et des signatures. Cet article présente une lecture factuelle et orientée marché des maîtres de la peinture au Vietnam, leurs matériaux, leurs typologies, les critères simples d’appréciation de la valeur et quelques résultats de ventes vérifiés exprimés en euros.
L’objectif est d’apporter une information claire aux propriétaires et ayants droit d’œuvres vietnamiennes souhaitant comprendre l’intérêt des maisons de ventes à Paris, Hong Kong et au-delà. Les lignes qui suivent mettent en perspective les grandes tendances sans analyse technique, en se concentrant sur les éléments visibles qui influencent la valeur et la demande.
Pour une lecture structurée, les artistes majeurs comme Lê Phổ, Mai Trung Thứ, Vũ Cao Đàm, Nguyễn Phan Chánh, Nguyễn Gia Trí, Tô Ngọc Vân ou Lê Thị Lựu sont replacés dans leur chronologie, avec leurs supports privilégiés tels que la soie, la laque, l’huile et le papier. Cette cartographie est utile pour estimer la valeur d’un tableau et anticiper son intérêt aux enchères.
Définition / description générale de la thématique
Par “maîtres de la peinture au Vietnam”, on entend principalement les artistes formés entre 1925 et 1945 à l’École des beaux-arts de l’Indochine fondée à Hanoï, ainsi que leurs successeurs directs et la scène contemporaine. Le corpus inclut des œuvres sur soie à l’encre et à la gouache, des laques sur panneaux, des huiles sur toile et des dessins à l’encre. L’apport essentiel de cette école est l’hybridation de procédés d’Extrême-Orient et de canons occidentaux, qui explique en partie la demande internationale et la valeur soutenue de certaines œuvres.
Dans le marché actuel, les œuvres de la première génération dite “Hanoï School” sont particulièrement recherchées. L’intérêt porte sur les sujets de la vie quotidienne, les portraits, les scènes maternelles, les paysages et certaines compositions à la laque de grand format. Les ventes publiques confirment une hiérarchie par artistes, périodes et supports, hiérarchie qui se reflète directement dans la valeur d’adjudication.
Typologies, matériaux, périodes, styles
Pionniers et École des beaux-arts de l’Indochine
Les pionniers incluent Lê Phổ, Mai Trung Thứ, Vũ Cao Đàm et Nguyễn Phan Chánh, actifs dès la fin des années 1920 et 1930. Lê Phổ développe des œuvres sur soie et sur toile, souvent autour des thèmes maternels et floraux. Mai Trung Thứ privilégie l’encre et la gouache sur soie pour des scènes de famille et d’enfants. Vũ Cao Đàm, formé à la sculpture, produit également des huiles. Nguyễn Phan Chánh est identifié pour ses soies et, plus rarement, des huiles significatives. Leur esthétique synthétise une composition occidentale et un dessin d’inspiration lettrée.
Laque et modernité vietnamienne
Nguyễn Gia Trí incarne la laque picturale modernisée. Les panneaux et paravents en plusieurs éléments, avec incrustations d’œuf et rehauts d’or, constituent une typologie très suivie. Sur le marché, la laque vietnamienne de période 1937-1945 est observée pour des sujets de paysages et de scènes villageoises. La technique, bien que sophistiquée, se lit ici au plan purement typologique et influence la valeur selon le format, la datation et le thème.
Seconde moitié du 20e siècle
Après 1945, plusieurs artistes poursuivent à Paris ou à Hanoï. Les œuvres parisiennes de Lê Phổ et Vũ Cao Đàm sont actives en ventes, tout comme certaines soies de Lê Thị Lựu. Dans le pays, des artistes comme Tô Ngọc Vân ou Nguyễn Tư Nghiêm ont marqué la période. Les supports restent la soie, l’huile, la laque et le papier. La demande se focalise sur des œuvres abouties et datées, souvent publiées ou exposées à l’époque, ce qui se traduit par une meilleure valeur marchande.
Scène contemporaine
Depuis les années 1990, la scène contemporaine vietnamienne se diversifie. Certains peintres travaillent la laque dans un langage plus actuel, d’autres utilisent l’acrylique ou des techniques mixtes. Les prix restent plus variables selon la visibilité internationale et la présence en expositions. Cette diversité élargit l’offre mais la hiérarchie historique demeure centrale dans la formation de la valeur.
Sujets et formats récurrents
Les sujets fréquents sont les maternités, les scènes d’enfants, les portraits féminins, les paysages et les intérieurs. Les formats moyens et grands sur soie ou laque sont activement suivis. Les panoramas en plusieurs panneaux pour la laque, les soies verticales ou rectangles moyens pour Mai Trung Thứ et Lê Phổ, et les huiles de Vũ Cao Đàm constituent des repères clairs pour analyser la valeur.
Facteurs simples influençant la valeur
Support et médium
La soie à l’encre et à la gouache pour Lê Phổ, Mai Trung Thứ et Nguyễn Phan Chánh, la laque pour Nguyễn Gia Trí, et l’huile pour Vũ Cao Đàm sont des combinaisons appréciées. Le support attendu pour un artiste donné compte dans la valeur. Une œuvre représentative du médium de prédilection de l’artiste tend à mieux performer aux enchères.
Datation et période
Les œuvres des années 1930-1940 occupent souvent une place centrale. Une datation située dans une période de maturité ou correspondant à des expositions historiques influence positivement la valeur. Les œuvres tardives ou inclassables peuvent afficher une demande plus sélective.
Sujet et composition
Les maternités et scènes familiales de Lê Phổ, les enfants et portraits de Mai Trung Thứ, les scènes rurales chez Nguyễn Phan Chánh et les paysages laqués de Nguyễn Gia Trí composent des sujets très suivis. L’équilibre de la composition, la présence d’inscriptions ou de cachets, et la lisibilité globale contribuent à la valeur.
Provenance, expositions, publications
Une provenance ancienne et continue, une mention d’exposition d’époque ou une référence bibliographique claire sont des atouts objectifs. Ces éléments rassurent le marché et peuvent améliorer la valeur. Certains artistes disposent d’attestations familiales ou de travaux de catalogue raisonné en cours, éléments souvent pris en compte lors d’une expertise.
Format et rareté
Les formats inhabituels ou de grande taille, tout comme des typologies rares dans l’œuvre d’un artiste, génèrent un intérêt notable. À l’inverse, des variantes nombreuses d’un même thème peuvent standardiser la demande. La combinaison thème-format-médium explique une partie essentielle de la valeur.
Marché de l’art : demande, cote, valeur
Le marché des maîtres vietnamiens est international, avec des pôles de demande à Paris et à Hong Kong. Les résultats élevés obtenus ces dernières années confirment l’intérêt pour la première génération, tandis que des artistes de la seconde moitié du 20e siècle et quelques contemporains bénéficient d’un suivi croissant. Les adjudications en euros à Paris facilitent la comparaison des niveaux de valeur pour les propriétaires européens.
La dynamique est soutenue par la présence de collectionneurs vietnamiens et de la diaspora, ainsi que par des amateurs d’art asiatique. Les œuvres bien documentées, sur supports attendus et issues de périodes recherchées, concentrent les niveaux de valeur les plus élevés. À l’inverse, les œuvres mineures, les formats atypiques sans repère historique ou les sujets peu représentatifs affichent des résultats plus mesurés.
Les maisons de ventes publient des informations structurées sur la date, le médium, la provenance et le lot. La comparaison des adjudications par artistes et typologies permet d’anticiper une fourchette de valeur avant toute mise en vente. Une expertise indépendante reste utile pour aligner le dossier documentaire et confirmer l’attribution.
Résultats de ventes vérifiés
Ci-dessous, une sélection concise de résultats récents, exprimés en euros, avec la mention de la maison, de la date et du lot.
- Sotheby’s Paris, 14 juin 2024, lot 89, Nguyễn Phan Chánh, “Les Chanteuses de Campagne”, 1 020 000 EUR.
- Sotheby’s Paris, 16 mars 2021, Collection Pierre Le-Tan, lot 14, Lê Phổ, “Autoportrait dans la forêt”, 883 700 EUR.
- Aguttes, Neuilly-sur-Seine, 6 octobre 2020, “Peintres d’Asie, Œuvres majeures”, lot 11, Lê Phổ, “Jeune fille aux pivoines”, 1 164 760 EUR.
- Aguttes, Neuilly-sur-Seine, 26 septembre 2023, “Peintres d’Asie, Œuvres majeures”, lot 8, Mai Trung Thứ, “La ronde des enfants”, 590 560 EUR.
Conclusion
La compréhension des supports attendus, des périodes fortes et des sujets caractéristiques est déterminante pour apprécier la valeur d’une peinture vietnamienne. Les exemples ci-dessus illustrent l’écart de prix selon l’artiste, le médium et la documentation. Chaque cas est singulier et mérite une étude de dossier.
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FAQ
Qui sont les principaux maîtres de la peinture vietnamienne au 20e siècle et aujourd’hui ?
La première génération liée à l’École des beaux-arts de l’Indochine comprend Lê Phổ, Mai Trung Thứ, Vũ Cao Đàm, Nguyễn Phan Chánh, Nguyễn Gia Trí et Tô Ngọc Vân. D’autres artistes actifs après 1945 et des contemporains complètent aujourd’hui l’offre.
Quels supports sont les plus recherchés pour ces artistes ?
La soie à l’encre et gouache, la laque en panneaux, l’huile sur toile et certains dessins à l’encre. Le support attendu pour un artiste donné pèse sur la valeur.
Pourquoi la période des années 1930-1940 est-elle importante ?
Elle correspond à la formation et à la maturité de nombreux maîtres. Les œuvres datées de cette période affichent souvent une demande soutenue et une meilleure valeur.
La laque vietnamienne est-elle très suivie aux enchères ?
Oui, notamment pour Nguyễn Gia Trí. Les paravents et panneaux de la période 1937-1945 sont particulièrement observés par les acheteurs.
Quels sujets influencent positivement la valeur d’une œuvre ?
Les maternités et scènes familiales chez Lê Phổ, les enfants et portraits chez Mai Trung Thứ, les scènes rurales chez Nguyễn Phan Chánh, ainsi que les paysages laqués chez Nguyễn Gia Trí sont des repères de valeur.
Le format joue-t-il un rôle dans la valeur ?
Oui. Les formats moyens à grands, ou les ensembles de panneaux pour la laque, peuvent soutenir la valeur lorsqu’ils sont cohérents avec l’artiste.
La provenance et les expositions d’époque sont-elles déterminantes ?
Une provenance claire et des expositions historiques renforcent la confiance du marché et peuvent améliorer la valeur.
Où s’observent les meilleures adjudications pour ces artistes ?
Principalement à Paris et à Hong Kong, avec une présence internationale croissante d’acheteurs vietnamiens et de la diaspora.
Les artistes contemporains vietnamiens sont-ils pris en compte par le marché ?
Oui, de manière sélective. La visibilité internationale et les expositions influencent la demande et la valeur.
Comment préparer une expertise d’une œuvre vietnamienne ?
Rassembler les informations factuelles disponibles sur l’artiste, la datation, la provenance et les expositions. Une expertise permettra d’estimer la valeur au regard des comparables publics.
Peut-on comparer des résultats d’un pays à l’autre ?
Oui, mais il faut tenir compte du support, de la période, du sujet et de la devise. Les adjudications en euros à Paris facilitent la lecture de la valeur pour les vendeurs européens.
Comment obtenir une estimation gratuite avec Fabien Robaldo ?
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