Les toiles de l’école de peinture de Hanoi: héritage et renouveau

1. Introduction

Les toiles de l’école de peinture de Hanoi se distinguent par l’enseignement académique reçu et par l’adaptation de modèles européens à un contexte culturel vietnamien. La période de formation, la carrière parfois partagée entre Hanoi et la France, puis la diffusion dans les circuits internationaux ont cimenté une présence régulière en ventes publiques. La dynamique actuelle se structure autour de signatures phares et de corpus désormais bien documentés, ce qui favorise une meilleure lecture de la valeur des œuvres et une liquidité plus prévisible dans certaines catégories.

Pour l’acheteur comme pour le vendeur, la compréhension des périodes, des matériaux et des typologies s’avère déterminante. Les adjudications enregistrées à Hong Kong, Paris, Genève, Londres ou New York illustrent la montée en puissance de cette école. Des acteurs européens, dont MILLON, contribuent à la visibilité de ces artistes en France, tandis que les places asiatiques consolident la demande régionale. Cette articulation géographique nourrit une profondeur de marché favorable aux œuvres importantes et bien documentées.

2. Définition et description générale de la thématique

Par “toiles de l’école de peinture de Hanoi”, on entend principalement des peintures à l’huile sur toile réalisées par des artistes formés ou rattachés à l’École des Beaux-Arts de l’Indochine, entre les années 1920 et le milieu du XXe siècle, ainsi que par leurs continuateurs. Ces artistes ont parfois développé leur carrière en France après les années 1930, tandis que d’autres ont poursuivi leur activité au Vietnam. Les toiles se caractérisent par une construction académique, une palette maîtrisée et des sujets ancrés dans la vie quotidienne, les portraits, les intérieurs et les paysages. L’usage de l’inscription bilingue et la présence de signatures lisibles sont fréquents, sans être systématiques.

L’appellation recouvre un ensemble d’artistes et de pratiques. Certains peintres ont privilégié d’autres supports comme la soie marouflée ou la laque, mais ont aussi produit des huiles sur toile qui intéressent directement notre thématique. Sur le plan marchand, la toile est l’un des formats les plus lisibles pour des collectionneurs familiers de l’art européen, ce qui facilite la comparaison de la valeur entre artistes et périodes. L’offre demeure sélective, car une part notable de la production est conservée dans des collections privées en Asie et en Europe.

3. Typologies, matériaux, périodes, styles

3.1 Typologies courantes

Les typologies les plus courantes sur toile incluent les portraits féminins, les scènes de maternité, les compositions familiales, les scènes d’intérieur et les paysages. Les formats sont généralement moyens, parfois de grandes dimensions pour certaines œuvres tardives. L’approche académique se traduit par des compositions équilibrées et une lisibilité immédiate du sujet. Les toiles historiques, datées des années 1930 à 1950, sont recherchées, de même que les pièces de période parisienne pour les artistes qui ont construit leur carrière en France dans les décennies suivantes.

3.2 Matériaux et supports

Le médium principal est l’huile sur toile. Les artistes issus de l’école de Hanoi ont également utilisé la soie et, pour certains, la laque. Ces autres supports coexistent sur le marché avec les toiles et contribuent à la notoriété des signatures. Pour des œuvres exposées ou publiées, l’huile sur toile demeure une référence de comparaison utile entre écoles et époques, ce qui impacte la perception de la valeur par les collectionneurs internationaux. Les cadres d’époque et les inscriptions au revers peuvent apporter des informations de contexte ou de provenance.

3.3 Périodes et styles

On distingue de manière simple trois séquences. La première correspond aux années de formation et d’expérimentation à Hanoi, durant l’entre-deux-guerres. La deuxième couvre les années d’installation ou de passages répétés en France, souvent à partir de la fin des années 1930 et après la Seconde Guerre mondiale. La troisième concerne les périodes tardives, parfois liées à une diffusion par des galeries actives en Europe et aux États-Unis. Les styles associent une construction académique avec des sujets vietnamiens, puis intègrent des influences plus internationales au fil des carrières individuelles, sans rompre avec l’identité initiale des artistes.

4. Facteurs simples influençant la valeur

4.1 Artiste et période

La signature est le premier facteur. Les toiles de Lê Phổ, Mai Trung Thu, Vũ Cao Đàm, Tô Ngọc Vân, Nguyen Phan Chanh ou Nguyen Gia Trí n’évoluent pas aux mêmes niveaux. À l’intérieur d’un même nom, l’année d’exécution et la période de carrière jouent un rôle central. Les œuvres de jeunesse significatives, les pièces des années 1930, et les toiles de maturité particulièrement abouties peuvent être mieux positionnées en valeur que des œuvres d’intérêt plus secondaire.

4.2 Sujet et composition

Les sujets emblématiques et les compositions lisibles sont recherchés. Les portraits féminins, les scènes familiales et les intérieurs clairement structurés offrent une visibilité marchande favorable. À l’inverse, des sujets moins associés à la signature peuvent évoluer à des niveaux plus contenus. La présence d’un titre historique ou d’une œuvre identifiée dans des expositions anciennes peut renforcer la valeur.

4.3 Provenance, expositions, publications

Une provenance précise, une présence en exposition reconnue et une publication dans un catalogue ou un ouvrage de référence constituent des leviers de valeur. La traçabilité depuis l’époque de création, un historique de collection connu en France ou au Vietnam, et la mention dans des catalogues d’exposition contribuent à la confiance des acheteurs et à une meilleure absorption sur le marché international.

4.4 Dimensions et rareté

Les grands formats marquent plus facilement les esprits et peuvent attirer une concurrence plus large. La rareté joue également en faveur d’une meilleure valeur. Certaines signatures bien connues pour la soie ont produit relativement peu d’huiles sur toile, ce qui peut entraîner des résultats élevés lorsque des pièces importantes réapparaissent en vente publique.

5. Marché de l’art: demande, cote, valeur

Le marché des toiles de l’école de Hanoi est aujourd’hui international. Hong Kong concentre des adjudications phares, tandis que Paris, Genève et d’autres places européennes assurent une profondeur régulière. La clientèle est diversifiée, entre collectionneurs vietnamiens, asiatiques et européens, ainsi qu’une base croissante en Amérique du Nord. Les records récents ont renforcé la visibilité de certaines signatures, avec un effet d’entraînement constaté sur les segments intermédiaires.

Sur toile, Lê Phổ présente une amplitude large, des œuvres postérieures de belle qualité pouvant se situer de plusieurs dizaines de milliers d’euros à des montants nettement supérieurs pour des pièces majeures. Les huiles rares de Mai Trung Thu sont très suivies, avec des résultats de premier plan pour des œuvres historiques. Vũ Cao Đàm affiche des niveaux variables selon la période et le format, ses tableaux des années 1960 à 1970 circulant régulièrement. Tô Ngọc Vân peut atteindre des niveaux élevés lorsque des pièces importantes des années 1930 ou 1940 se présentent. Cette dynamique s’appuie sur des catalogues mieux documentés et une concurrence internationale entretenue par les grandes places de vente, ainsi que par des acteurs français dont MILLON qui participent à la structuration du marché en France.

La tendance de fond reste portée par la recherche de corpus solides et par une préférence pour les œuvres publiées ou exposées. La maîtrise des informations disponibles, l’analyse des comparables d’enchères et l’évaluation du positionnement d’une œuvre précise au regard de la production globale d’un artiste permettent d’affiner la valeur et d’optimiser le calendrier de présentation. Une estimation gratuite par Fabien Robaldo permet de cadrer ces éléments et d’apporter un avis indépendant et argumenté.

6. Résultats de ventes vérifiés 

Les exemples ci-dessous, limités et récents, illustrent des niveaux de prix observés pour des œuvres emblématiques liées à l’école de Hanoi. Les montants sont indiqués en euros pour faciliter la comparaison internationale.

• 
  

  • “Portrait de Mademoiselle Phuong”, Mai Trung Thu, huile sur toile, 1930. Sotheby’s, Hong Kong, Modern Art Evening Sale, 18 avril 2021, lot 1026. Prix de vente: 2 609 726 € environ.

• • “Nue (Nude)”, Lê Phổ, huile sur toile, 1931. Christie’s, Hong Kong, 26 mai 2019, Day Sale. Prix de vente: env. 1 250 000 €.

• • “Les Désabusées (Disillusionment)”, Tô Ngọc Vân, encre et gouache sur soie, 1932. Christie’s, Hong Kong, 26 mai 2019, lot 109. Prix de vente: 1 044 354 € environ.

• • “Le Rêve”, Vũ Cao Đàm, huile sur toile, 1989. Bonhams, Hong Kong, 8 avril 2024. Prix de vente: env. 45 000 €.

Ces résultats confirment l’intérêt pour des œuvres historiques et la capacité du marché à distinguer les pièces rares sur toile, notamment lorsque l’année et le sujet sont particulièrement recherchés. Ils montrent également l’existence d’un segment intermédiaire actif, en phase avec une clientèle internationale qui s’élargit.

7. Conclusion et estimation gratuite

Les toiles de l’école de peinture de Hanoi bénéficient d’une reconnaissance acquise sur plusieurs décennies et d’une demande structurée en Asie, en Europe et aux États-Unis. La lecture de la valeur repose sur des critères objectifs: artiste, période, sujet, dimensions, provenance et documentation. La comparaison avec des adjudications récentes permet d’ancrer une fourchette réaliste et d’anticiper la réaction du marché selon les places et les calendriers.

Pour connaître la valeur de votre tableau, obtenir un avis indépendant et situer précisément votre œuvre dans le corpus de l’artiste, sollicitez une estimation gratuite auprès de Fabien Robaldo. L’expertise est assurée en français et en anglais, avec une couverture France entière et internationale, notamment Paris, Île-de-France, Lyon, Marseille, Bordeaux, Toulouse, Lille, Nantes, Strasbourg, Nice, Montpellier, Bruxelles, Genève, Luxembourg et Monaco. Un premier avis peut être donné sur la base de photographies et d’informations factuelles relatives à l’œuvre et à son historique.

FAQ