La porcelaine impériale de Saint-Pétersbourg : histoire d’une manufacture d’État

Origines et fondation de la Manufacture impériale de porcelaine

La Manufacture impériale de porcelaine (Императорский фарфоровый завод) est fondée en 1744 à Saint-Pétersbourg par décret de l’impératrice Élisabeth Ire de Russie. Elle devient la première manufacture de porcelaine en Russie, sous la direction du chimiste Dmitri Vinogradov, qui élabore une pâte dure à partir de kaolin russe. Inspirée des modèles allemands de Meissen, la production initiale est réservée à la famille impériale et à la cour. Le style de la manufacture se développe rapidement, mêlant influences européennes et motifs russes, notamment des scènes folkloriques, militaires ou historiques. Les services de table, figurines et vases deviennent des objets de prestige et de diplomatie, souvent offerts aux dignitaires étrangers.

Évolution stylistique et périodes marquantes

Le classicisme et l’époque de Catherine II

À partir de 1762, sous le règne de Catherine II, la manufacture connaît un essor remarquable. La production se distingue par des décors néoclassiques, des portraits impériaux et des compositions allégoriques. Le célèbre service “Arabesque”, réalisé entre 1784 et 1785, est un exemple emblématique de cette période.

Le XIXe siècle : romantisme et historicisme

Au XIXe siècle, les décors deviennent plus narratifs et patriotiques. Les services militaires, comme celui du régiment de cavalerie de la Garde, intègrent des motifs d’uniformes et de batailles. Des artistes comme Stepan Pimenov ou Alexeï Egorov collaborent avec la manufacture, renforçant son prestige artistique.

La période soviétique et contemporaine

Après la Révolution de 1917, la manufacture est nationalisée et rebaptisée “Manufacture de porcelaine de Lomonossov”. Les productions changent de registre, intégrant des thèmes prolétariens, constructivistes et propagandistes. À partir des années 1950, un retour à des formes plus classiques se dessine, tout en conservant une production artistique autonome. Depuis les années 2000, la manufacture a repris son nom historique et continue de produire des pièces de luxe, souvent inspirées de ses archives impériales.

Typologie des pièces et matériaux utilisés

La porcelaine impériale se distingue par sa pâte dure, élaborée à partir de kaolin, feldspath et quartz, selon une formule similaire à celle de Meissen. Les pièces les plus courantes sont :

• Services de table (assiettes, soupières, théières, tasses)
• Figurines (personnages russes, militaires, enfants)
• Vases et objets décoratifs
• Œuvres de commande (pièces protocolaires, cadeaux diplomatiques)

Les décors sont réalisés à la main, parfois enrichis à l’or fin, et signés du monogramme impérial ou des initiales de l’artiste.

Estimation, valeur et cote sur le marché

La valeur d’une porcelaine impériale varie selon plusieurs critères : l’époque, la rareté, l’état de conservation, la qualité du décor et la provenance. Les pièces du XVIIIe siècle, en particulier celles de l’époque de Catherine II, atteignent souvent des prix élevés aux enchères. Par exemple :

• Une assiette du service “Arabesque”, datée de 1785, a été adjugée 12 500 € chez Sotheby’s Londres, le 4 juin 2019 (lot 73).
• Un vase balustre de style néoclassique, signé et doré, a été vendu 18 000 € chez Christie’s Paris le 24 octobre 2017 (lot 112).
• Un service de table complet de la période soviétique (années 1930) a atteint 6 800 € chez Drouot, vente MILLON, le 12 mars 2022 (lot 45).

Les figurines de la période soviétique, bien que moins cotées, sont recherchées pour leur originalité graphique et leur rareté. La cote des porcelaines impériales reste stable, avec une tendance haussière pour les pièces anciennes ou signées.

Comment identifier une porcelaine impériale ?

Plusieurs éléments permettent d’authentifier une pièce :

• Le poinçon ou la marque sous la pièce (monogramme impérial, lettres “LFZ” pour la période soviétique)
• La qualité de la pâte et de l’émaillage
• Les signatures ou inscriptions peintes à la main
• Le style du décor et les motifs iconographiques

En cas de doute, il est recommandé de faire appel à un expert spécialisé pour une expertise ou une estimation précise.

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Conclusion

La porcelaine impériale de Saint-Pétersbourg est le reflet d’un savoir-faire d’exception et d’une histoire riche, entre art, pouvoir et diplomatie. Qu’il s’agisse d’une assiette ancienne, d’un vase décoratif ou d’une figurine soviétique, chaque pièce raconte un pan de l’histoire russe. Pour connaître la cote actuelle et obtenir une estimation gratuite, contactez le bureau d’expertise Fabien Robaldo.

FAQ – Porcelaine impériale de Saint-Pétersbourg