Les matériaux et techniques de fabrication du kovch : expertise et estimation

Origines et fonctions du kovch

Le kovch trouve ses origines dans la Russie médiévale. Son nom dérive du mot slave “kovsh”, signifiant “cuillère” ou “récipient creux”. Initialement en bois, il servait à boire ou à servir des boissons lors des banquets. À partir du XVIe siècle, le kovch devient un objet d’apparat, souvent réalisé en métal précieux et orné de motifs symboliques. Sous les règnes d’Ivan le Terrible, des Romanov, et jusqu’à Nicolas II, le kovch devient un cadeau diplomatique prisé.

Matériaux utilisés dans la fabrication du kovch

Argent et vermeil

L’argent est le matériau le plus couramment utilisé dans la fabrication des kovchs à partir du XVIIe siècle. Les orfèvres russes le travaillent à la fois brut ou en vermeil (argent doré à l’or fin). Le vermeil permettait de conférer à l’objet une apparence luxueuse tout en conservant une base en métal moins coûteux que l’or massif.

Or

Plus rares, les kovchs en or sont généralement des pièces de commande impériale ou diplomatique. Ils peuvent être ornés de pierres précieuses, de perles ou de miniatures peintes.

Email cloisonné et émail peint

À partir du XIXe siècle, des techniques d’émaillage sont appliquées sur les kovchs, notamment par des maisons comme Pavel Ovchinnikov ou Feodor Rückert. L’émail cloisonné, qui consiste à séparer les couleurs par de fines cloisons métalliques, est particulièrement recherché. L’émail peint, plus délicat, permet des scènes figuratives, souvent inspirées du folklore russe ou de paysages.

Bois, cuivre et laiton

Les kovchs populaires ou plus anciens peuvent être en bois sculpté, en cuivre ou en laiton. Ces matériaux sont plus rares sur le marché de l’art mais témoignent de l’usage quotidien du kovch avant sa transformation en objet de luxe.

Techniques de fabrication du kovch

Travail du métal

Le kovch est généralement martelé dans une plaque de métal, puis mis en forme manuellement. La technique de repoussage est souvent utilisée pour créer des reliefs et des motifs décoratifs.

Gravure et ciselure

La gravure fine permet d’inscrire des dédicaces, des armoiries ou des motifs floraux. La ciselure consiste à travailler le métal en surface pour créer du relief et des détails.

Émaillage

Les émaux sont appliqués en plusieurs couches et cuits à haute température. Chaque couleur nécessite une cuisson distincte, ce qui rend le processus long et minutieux.

Dorure

La dorure au mercure ou la dorure galvanique sont utilisées pour transformer l’argent en vermeil. Cette technique confère au kovch une apparence dorée sans utiliser d’or massif.

Les grands noms de l’orfèvrerie russe

Plusieurs orfèvres russes sont associés à la production de kovchs d’exception :

• Feodor Rückert : célèbre pour ses émaux peints, souvent en collaboration avec Fabergé.
• Pavel Ovchinnikov : spécialiste de l’émail cloisonné et fournisseur de la cour impériale.
• Ivan Khlebnikov : connu pour ses pièces en argent et ses décors néo-russes.
• Fabergé : bien que plus connu pour ses œufs, il a aussi produit des kovchs en collaboration avec Rückert.

Estimation, cote et prix des kovchs

Le prix d’un kovch varie considérablement selon sa période, son état, ses matériaux et son orfèvre. Voici quelques résultats d’enchères récents :

• Kovch en argent et émail cloisonné par Feodor Rückert, Moscou, vers 1900 – adjugé 38 000 € chez Sotheby’s Londres, 5 juin 2019, lot 104.
• Kovch en vermeil et émail par Ovchinnikov – vendu 22 000 € chez Christie’s New York, 25 octobre 2021, lot 87.
• Kovch en bois sculpté, Russie XVIIe siècle – estimé entre 2 000 et 3 000 € chez Auction.fr, vente du 12 mars 2022.

Les kovchs impériaux ou signés par de grands orfèvres peuvent atteindre des valeurs supérieures à 50 000 €, tandis que les pièces anonymes ou en matériaux simples se situent entre 1 000 et 5 000 €. L’expertise est donc essentielle pour déterminer la véritable valeur d’un kovch.

Comment faire expertiser un kovch ?

Une expertise professionnelle permet d’authentifier le kovch, d’identifier son orfèvre, sa période, et d’évaluer son état de conservation. Chez Fabien Robaldo, nous analysons les poinçons, les techniques, les matériaux, et la provenance de chaque pièce. Nous vous accompagnons dans l’estimation gratuite de votre kovch en vue d’une vente aux enchères ou d’une valorisation patrimoniale.

Conclusion

Le kovch est bien plus qu’un simple récipient : c’est un témoin de l’histoire russe, de son artisanat et de son raffinement. Sa valeur dépend de nombreux critères, que seule une expertise rigoureuse permet de révéler. Si vous possédez un kovch et souhaitez en connaître la cote ou le prix potentiel, n’hésitez pas à solliciter une estimation gratuite auprès de Fabien Robaldo.

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