Les objets de la table à la cour des Romanov : raffinement et savoir-vivre

Contexte historique : les Romanov et l’art de vivre impérial

La dynastie des Romanov a régné sur la Russie de 1613 à 1917, période durant laquelle la cour impériale s’est progressivement européanisée, notamment sous Pierre le Grand, Catherine II et Nicolas II. Les repas officiels, banquets diplomatiques et dîners d’apparat étaient autant d’occasions de mettre en scène le faste de la monarchie russe. Dans ce contexte, les objets de la table n’étaient pas de simples ustensiles, mais de véritables instruments de représentation, souvent réalisés par les meilleurs artisans russes et européens.

Matériaux et manufactures impériales

La porcelaine de la Manufacture impériale de Saint-Pétersbourg

Fondée en 1744 sous Élisabeth Ire, la Manufacture impériale de porcelaine (aujourd’hui Lomonosov) fut l’un des fleurons de l’industrie artistique russe. Elle produisait des services de table destinés exclusivement à la famille impériale et à ses invités de marque. Ces ensembles, souvent commandés pour des événements spécifiques, étaient décorés de motifs néoclassiques, rococo ou encore inspirés de l’Orientalisme. Parmi les plus célèbres, on peut citer le Service de l’Ordre de Saint-Georges ou le Service du Kremlin, commandé par Nicolas II en 1896.

Les métaux précieux : argent, vermeil et orfèvrerie

Les couverts, plats, samovars et autres ustensiles étaient fréquemment réalisés en argent massif, parfois doré au vermeil. Des orfèvres de renom comme Carl Fabergé, mais aussi des maisons russes telles que Grachev ou Sazikov, ont produit des pièces somptueuses pour la table impériale. Le style variait du néo-rococo au style néo-russe, parfois enrichi de pierres semi-précieuses ou d’émaux cloisonnés.

Estimation et valeur des objets de la table Romanov

Sur le marché de l’art, les objets de la table ayant appartenu ou ayant été commandés pour la cour impériale russe jouissent d’une cote élevée. Leur valeur dépend de plusieurs critères : provenance impériale avérée, état de conservation, signature de la manufacture ou de l’orfèvre, rareté du modèle et qualité d’exécution.

Résultats d’enchères notables

• Un service de table en porcelaine de la Manufacture impériale de Saint-Pétersbourg, daté de 1840, a été adjugé 78 000 € chez Sotheby’s Londres (lot 55, vente du 5 juin 2019).
• Un samovar en argent de la maison Grachev, circa 1890, a atteint 24 000 € chez Christie’s New York (lot 112, vente du 30 avril 2021).
• Un ensemble de couverts en argent doré signé Sazikov, daté de 1860, a été vendu 13 500 € chez Bonhams Londres (lot 87, vente du 12 décembre 2018).

L’expertise de ces objets est essentielle pour établir leur authenticité et leur valeur sur le marché des enchères.

Styles et influences artistiques

Les objets de la table à la cour des Romanov reflètent un éclectisme artistique typique du XIXe siècle. On y retrouve des influences françaises (Louis XVI, Empire), anglaises (néogothique), italiennes (Renaissance) et byzantines, adaptées au goût russe. Le style néo-russe, en particulier, a connu un regain d’intérêt à la fin du XIXe siècle, notamment sous Alexandre III et Nicolas II, dans une volonté de réaffirmer l’identité culturelle nationale.

Objets emblématiques de la table impériale

Les services de porcelaine

Constitués de centaines de pièces – assiettes, plats, soupières, tasses, etc. – les services impériaux étaient souvent personnalisés avec le monogramme du tsar ou les armoiries de la famille Romanov. Leur qualité de fabrication, la finesse des décors peints à la main et la rareté de certaines séries en font des pièces très prisées.

Les samovars

Symbole de l’hospitalité russe, le samovar occupait une place centrale dans les salons et les dîners impériaux. Réalisés en argent, cuivre ou laiton, ils étaient parfois richement décorés, et certains exemplaires étaient commandés spécialement pour les résidences impériales.

Les couverts et accessoires

Les ménagères impériales pouvaient comprendre jusqu’à 300 pièces, toutes gravées ou poinçonnées. Les accessoires de table – porte-couteaux, salières, beurriers  – étaient conçus avec le même soin, parfois en cristal taillé monté en argent.

Marché actuel et collectionneurs

Depuis la chute de l’URSS, l’intérêt pour les objets liés à la famille Romanov a connu un regain, notamment auprès des collectionneurs russes et internationaux. Les ventes aux enchères spécialisées attirent une clientèle exigeante, sensible à la provenance et à la qualité muséale des pièces. Les maisons telles que MILLON, Sotheby’s, Christie’s, Bonhams ou encore Bruun Rasmussen organisent régulièrement des ventes d’art russe où figurent ces objets de la table. Une estimation rigoureuse, fondée sur une expertise historique et matérielle, est indispensable avant toute mise en vente.

Conclusion

Les objets de la table à la cour des Romanov témoignent d’un art de vivre fastueux, mais aussi d’un savoir-faire artisanal de très haut niveau. Leur présence sur le marché de l’art révèle un intérêt constant pour l’histoire impériale russe et pour les objets de prestige. Si vous possédez une porcelaine impériale, un samovar ancien ou des couverts russes en argent, une estimation gratuite par le bureau d’expertise Fabien Robaldo vous permettra d’en connaître la valeur exacte et d’envisager une vente dans les meilleures conditions.

FAQ : Objets de la table à la cour des Romanov