livres & manuscrits - Lettre de Voltaire à Ferney

Résultat :
Adjugé 2 050 €

Estimation "Livres & Manuscrit" et expertise de cette lettre de "Voltare" proposer a la vente par notre cabinet d'expertise et adjugé 2 050 €, v3
Voltaire, lettre adressée au maire de Gex

Voltaire à Ferney : lettre inédite sur fiscalité, logement et justice sociale

Notre cabinet a identifié et estimé une lettre inédite signée par Voltaire et sa nièce Mme Denis, datée du 11 juin 1770 à Ferney.

Ce document manuscrit, d’une densité inhabituelle (3 pages in-4), semble non répertorié dans les éditions Garnier de la Correspondance de Voltaire (1880–1882).

Cette pièce unique, vraisemblablement adressée à M. Fabri, maire de Gex, offre un éclairage précieux sur les multiples responsabilités assumées par Voltaire à la fin de sa vie, bien au-delà de sa notoriété littéraire ou philosophique.

Dans ce courrier, Voltaire revient d’abord sur une contestation fiscale qu’il qualifie d’abusive, visant la perception injustifiée d’un impôt (le vingtième) sur des biens déjà taxés.

L’affaire met en cause un certain Vernet, Genevois, relayé par un Lesage, et concerne le domaine de l’Hermitage.

Voltaire s’appuie sur des arguments juridiques solides pour démonter l’accusation, retraçant précisément la chaîne de propriété.

Sa démarche illustre une volonté de défendre non seulement ses droits mais aussi l’ordre administratif, dans un contexte où les tensions fiscales avec Genève n’étaient pas rares.

Cette lettre a été expertisée et présentée par notre cabinet, en partenariat avec l’étude MILLON, et adjugée 2 050 € lors de la vente du 3 juillet 2025.

Un document qui témoigne à la fois d’un engagement personnel et d’un positionnement concret dans les réalités territoriales et sociales de la région de Ferney.

Logement des ouvriers et défense des plus fragiles : l’autre Voltaire

Expertise Fabien Robaldo, portrait photo de l'expert en Noir et blanc

Dans la seconde partie de la lettre, Voltaire s’éloigne des considérations fiscales pour se pencher sur une question sociale : le logement des émigrants installés à Ferney, sans doute des réfugiés protestants ou des ouvriers italiens venus travailler dans ses manufactures.

Voltaire y dénonce le comportement d’un certain Raffo, Savoyard, qui chercherait à exploiter la précarité de ces familles en proposant à un prix déraisonnable la location d’une maison.

Avec la fermeté d’un homme d’action, il réclame que ces travailleurs soient logés dignement et à un tarif raisonnable, arguant de l’intérêt général et même de l’accord supposé du duc de Choiseul pour une réquisition éventuelle.

Cette posture, à la fois philanthropique et pragmatique, révèle un Voltaire engagé sur le terrain, soucieux de la cohésion de sa communauté, et attentif aux abus susceptibles de fragiliser le tissu social local.

Notre cabinet souligne ici la rareté d’un document où se croisent des enjeux fonciers, économiques et humanitaires. Plus que l’expression d’un penseur, il s’agit du témoignage vivant d’un gestionnaire de domaine, patron de manufacture et défenseur des plus vulnérables.

Une archive révélatrice de la vie locale à Ferney à la fin du XVIIIe siècle

La lettre du 11 juin 1770 constitue un document de terrain, écrit dans un style direct, sans artifice, mêlant véhémence et précision.

Elle illustre un Voltaire profondément ancré dans son rôle de seigneur de Ferney, impliqué dans la gestion de ses propriétés, mais aussi dans les rapports avec l’administration royale, les voisins genevois et les élus locaux.

La signature conjointe de Mme Denis montre aussi l’importance de cette dernière dans la gestion des affaires quotidiennes et dans la vie publique de Voltaire.

Pour les historiens comme pour les collectionneurs, ce type de document met en lumière une facette parfois négligée : Voltaire comme acteur administratif, interlocuteur politique local, et entrepreneur éclairé. Ce n’est pas un homme distant qui s’exprime ici, mais un propriétaire soucieux du bon ordre, de la justice, et du sort de ses ouvriers.

Grâce à notre intervention, cette lettre a pu être examinée, certifiée et intégrée à une vente publique dans un cadre rigoureux.

Son adjudication à 2 050 € vient confirmer l’intérêt pour ces écrits “de terrain” de grandes figures du siècle des Lumières, dont l’action locale a contribué à structurer des pans entiers du territoire.

Fiches et recherches réalisées par Madame Elvir Poulain-Marquis, notre experte en livres, manuscrits et autographes.

À ce jour, les œuvres de cette typologie sont recherchées au sein du marché des ventes aux enchères ainsi que par les collectionneurs.

FAQ :

Toutes nos expertises sont gratuites, que ce soit pour une estimation en vue d’une vente ou pour une première évaluation de votre objet.

Cela dépend de l’objet. Une première estimation peut être rapide, mais une expertise approfondie peut prendre plusieurs jours ou semaines.

Oui, toutes nos expertises sont traitées avec la plus stricte confidentialité.

Nous collaborons avec des comités et des fondations officielles afin d’obtenir les certificats d’authenticité lorsque cela est nécessaire.

Oui, vous pouvez nous envoyer des photos par e-mail ou nous contacter par téléphone pour une première estimation gratuite à distance.

Oui, notamment pour des objets volumineux ou dans le cadre de collections importantes.

Il est parfois possible qu’un objet sans signature ait néanmoins de la valeur, selon l’artiste, l’époque, le style et les matériaux utilisés. Il est indispensable d’analyser ces éléments afin de déterminer sa valeur.

Les frais sont prélevés en pourcentage sur le montant final d’adjudication. Ce taux inclut les prestations liées à la vente : transport, assurance, manutention, catalogage, et expertise. Il est ajusté en fonction de la valeur des biens confiés et de la fiscalité.

Après expertise, votre objet est intégré dans une vente spécialisée. Il est photographié, catalogué et présenté lors de la vente ayant lieu en salle et en ligne à une date annoncée.

Non, nous ne réalisons pas d’expertises pour les assurances ou les successions.

Oui, l’expertise est indispensable afin de garantir l’authenticité et fixer une estimation cohérente avec le marché.

Oui. Avec notre partenaire MILLON, tous les objets sont photographiés et intégrés à un catalogue imprimé (ou numérique), selon la spécialité de la vente.

Nous engageons notre responsabilité sur l’authenticité et l’estimation. Vous pouvez également fixer un prix de réserve (prix minimum en dessous duquel l’objet ne sera pas vendu).

Cela dépend de la spécialité concernée. Certaines ventes ont lieu rapidement, d’autres demandent un délai de préparation plus long.

Oui, un prix de réserve est convenu au préalable.

Il peut être proposé dans une vente ultérieure avec une estimation ajustée, ou vous pouvez le récupérer, et ce, sans aucun frais.

Ils sont basés sur l’analyse du marché, en comparant votre objet à des ventes similaires réalisées au cours de ces dix dernières années.

Oui, toutes les ventes sont accessibles en salle et en ligne.

Vous pouvez suivre et participer à la vente en ligne via des plateformes (Interencheres, Drouot)

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